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La Burqa et l’Assemblée nationale

Voila quelques années que les codes vestimentaires disparaissent petit à petit. Peu importe la Burqa. Comme le rappelait très brillamment Barak Obama dans son discours du Caire, le problème n’est pas celui de la tenue vestimentaire mais bien celui de l’égalité entre hommes et femmes.

 

La plupart des religions consacrent des formes d’inégalité entre les sexes. A commencer par la religion catholique qui donne à la femme un rôle différent de celui de l’homme. Un rôle qui exclu les femmes des responsabilités dans la hiérarchie ecclésiastique.

 

Les religions peuvent prôner ce qu’elles veulent. Mais il revient à la société d’établir des principes qui sont et doivent rester supérieurs aux religions. A commencer par l’égalité entre l’homme et la femme. Puisque Dieu n’est pas de se monde, son point de vue et celui de ceux qui le représente, ne peut participer au débat démocratique.

 

Le principe humain d’égalité entre l’homme et la femme est un principe qui est supérieur à celui de liberté de conscience.

 

Dans les affaires de Burqa et de tchador, le problème n’est pas tant dans la tenue vestimentaire elle-même que dans le constat que ce sont les maris et les pères qui sont en première ligne de ce combat et qui s’exprime sur le sujet. Si la Burqa était une forme de libre choix, elle ne poserait pas de problème. Mais cela semble être le cas que de manière marginale.

 

Certaines tenues vestimentaires occidentales sont des symboles de soumission qui n’ont rien à envier à la Burqa. Les tenus vestimentaires qui contraignent les femmes à montrer leurs jambes ou leur corps symbolise aussi des formes de soumission. Ces tenues mettent en avant le corps de la femme plutôt que son intelligence et son esprit. Certains prétendront que les femmes sont libres de s’habiller comme elles le veulent ! Dans la mesure des normes sociales qui leurs sont imposées… qui ne valent pas mieux que les normes paternelles.

 

Le paradoxe de cette affaire c’est que l’initiative anti Burqa vient d’une des institutions les plus sexistes de la République : l’Assemblée nationale. Les femmes y sont quasi exclues. Elles sont reléguées au rang de suppléantes. Les députés qui prétendent lutter pour l’égalité homme-femme sont aussi Maires et Conseillers Généraux. Il n’y a que 10% de femmes maires ou Conseillères Générales.

 

Au Conseil Municipal de Saint Julien on constate chaque mois la valeur ajoutée de la parité. Les femmes sont plus présentes, plus sérieuses et apportent un point de vue complémentaire très utile. L’égalité entre les hommes et les femmes doit progresser : dans la pratique de plusieurs religions en France autant que dans les institutions de la République.

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vendredi, 26 juin 2009 | Lien permanent | Commentaires (6)

Des sondages achetés par l'Elysée

Quelques jours avant les élections, Bayrou dénoncait la collusion des instituts de sondage qui organise les évolutions de l'opinion au service du pouvoir plus qu'ils ne les mesurent. La violence de ses propos m'avait conduit à m'interroger. Il promettait de dire où, qui et quand le lendemain de l'élection. Depuis il s'est excusé publiquement et les résultats ont dépassé les évolutions annoncées par les sondeurs.

La contre argumentation classique des instituts de sondage est d'affirmée que la justesse de leur prévision est pour eux une question de crédibilité vis à vis de tous leurs autres clients. Cet argument tombe lorsqu'on constate à quel point les résultats ont été éloignés de leurs prévisions. Si les sondages politiques étaient pour les instituts une affaire de crédibilité, alors ils n'ont plus rien à perdre depuis longtemps.

En revanche, la Cour des Comptes confirme que les sondages de l'institut Opinionway publiés par Le Figaro et TF1... sont payés en parti par l'Elysée sur fonds publics. Les intérêts financiers d'Opinionways à satisfaire son client Elyséen nuisent à l'impartialité des sondages réalisés.

Les sondages organisent les mouvements d'opinion de plusieurs manières. Il y a d'abord les projections sur le deuxième tour. Lorsqu'ils étaient mis en cause, les sondeurs répétaient que les sondages ne sont qu'une photographie et pas une prédiction... mais ne publiaient des projection de second tour presque qu'avec l'hypothèse Royal-Sarkozy. Ils ont permis à beaucoup d'électeur d'oublier que seuls François Bayrou ou Nicolas Sarkozy étaient en capacité de fédérer pour remporter un second tour.

Ils ont aussi organisé les mouvements d'opinions en surestimant le risque de voir Jean Marie Le Pen au second tour. Ils organisent enfin les mouvements d'opinion en mobilisant par des montées ou en démobilisant par des baisses d'intentions de vote.

La collusion dénoncée par François Bayrou avant les élections européennes est désormais certifiée par la Cour des Comptes et son Président Philippe Seguin.

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samedi, 18 juillet 2009 | Lien permanent | Commentaires (2)

Offrir aux Haut Savoyards un choix démocrate

Le 27 septembre prochain aura lieu en Haute Savoie comme dans tous les départements français l'élection des instances départementales du Mouvement Démocrate.

Je conduirai une liste pour ces élections. Les municipales de mars m'ont confirmé dans la conviction qu'il est nécessaire d'offrir aux électeurs de ce département une alternative. Notre département a besoin d'un mouvement politique qui écoute d'abord les habitants plutôt que des idéologies périmées et toutes faites. La Haute Savoie a besoin d'un mouvement politique organisé qui serve l'intérêt général plutôt que de ne représenter que des lobbys sociaux d'une part ou économiques d'autre part. La Haute Savoie a aussi besoin d'élus qui comprennent que l'intérêt du département n'est pas la somme des intérêts de chacun de ses territoires.

Je conduirai cette liste aux cotés de Marie Lise Voirol et Pierre Polès du groupe Annecy Démocrate, d'Angélique Ballet Baz de Sallanches et de Florence Meynier d'Annecy le Vieux avec le soutien en particulier de Bernard Bouvier, Maire de Bogève, de Véronique Drouet, Conseillère Régionale.

La Haute Savoie a besoin d'une politique de transports en commun alors que les routes s'engorgent. La Haute Savoie a besoin d'une politique du logement et d'urbanisation alors que nos villes et nos campagnes se balafrent de constructions à des prix innabordables pour la plupart des habitants. La Haute Savoie a besoin d'une politique économique propre plutôt que d'accroitre sans cesse notre dépendance économique vis à vis de nos voisins et partenaires genevois.

La Haute Savoie a surtout besoin d'un mouvement politique ouvert sur des avis différents, d'un mouvement politique fédérateur comme nous l'avons été lors des élections municipales avec des candidats de toutes sensibilités qui travaillent ensemble pour servir les habitants de Saint Julien. Les partis politiques ne doivent pas être des mouvements sectaires comme ils ont tendance à le devenir.

Lors des élections municipales de mars, le Mouvement Démocrate de Haute Savoie a été le mouvement politique qui a conquis le plus de sièges. Dans la 4ième nous avons multiplié par 5 le nombre de Conseillers Municipaux adhérents du MODEM par rapport au nombre de Conseillers UDF de 2001. Nous avons pour objectif de continuer à être le mouvement politique en plus forte croissance dans le département.

Nous mettrons peut être 5, 10 ou 20 ans à former de nouvelles générations de candidats porteurs d'un projet pour le département et la région. La tâche est grande. Peu importe, nous avons déjà commencé et nous continuerons. Votre aide nous sera utile et précieuse.

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mardi, 26 août 2008 | Lien permanent | Commentaires (6)

4598 électeurs ont choisi un des candidats, 35913 ont choisi un parti

Depuis que les élections législatives interviennent juste après les élections présidentielles, il n'y a plus de légitimité propre des députés. Le vote ne devient qu'un vote de confirmation.

Lorsqu'on regarde le détail des votes par commune on s'apercoit à quel point le vote a été principalement partisan. Virginie Duby-Muller (UMP) élue de la circonscription de la vallée de l'Arve et résidente dans la circonscription de Bonneville n'a pratiquement pas d'implantation personnelle dans le Genevois Haut-Savoyard. Anne Bardoux (FN) à peine plus. Cela se traduit dans des scores qui ne varient que faiblement en fonction de la sociologie de la commune ou du canton.

Claude Deffaugt et Guillaume Mathelier réalisent leurs meilleurs scores sur leur zone d'implantation d'Annemasse. Gabriel Doublet et moi-même réalisons nos meilleurs scores sur le canton de St Julien et sur St Cergues.

Quand on met à part les zones d'implantation personnelle on en déduit un score partisan. Il est autour des 24% pour le PS, de 4,3% pour le candidat Divers Droite, de 4% pour le Centre, de 14% pour le FN et de 31% pour l'UMP. Un score partisan en forte baisse pour le centre pour les raisons nationales qu'on connait. Il suffit ensuite de regarder la différence entre ce score partisan et le résultat réel pour mesurer l'implantation personnelle.

Guillaume Mathelier a fait un travail de terrain considérable depuis 2 ans. Une analyse détaillée par secteur permet de montrer que cela a convaincu environ 1876 électeurs qui n'auraient pas voté socialiste mais ont tout de même voté pour Guillaume Mathelier, soit une augmentation de +4,6% du score du PS sur la circonscription. Un travail énorme mais qui reste sans influence sur le résultat de l'élection. Dans les faits, le seul effet concret d'une candidature socialiste en Haute-Savoie est de permettre de conforter au second tour la machine UMP.. tout comme les candidats UMP dans le Nord Pas de Calais permettent de conforter l'appareil PS. Tout comme l'UMP permet l'élection d'un candidat socialiste en maintenant son candidat face à François Bayrou. Tout comme l'UMP a appelé à voté pour le PS aux municipales de St Julien. Tout cela pour préserver un duopole qui arrange les intérêts partisans des uns et des autres. Un duopole qui conduit à transformer l'Assemblée nationale en lieu d'invectives plutôt qu'en lieu de débat à la recherche de solutions pour le pays.

Claude Deffaugt par son implantation a su convaincre environ 811 personnes qui ont changé de vote partisan pour voter pour lui en raison de son parcours et de ses réseaux personnels. Son implantation sur Annemasse a permis d'augmenter de +2% son score sur la circonscription.

Catherine Walther Selosse (Europe Ecologie les Verts) a pu aussi convaincre une centaine de personnes de changer leur vote partisan dans les secteurs de Minzier, Contamine-Sarzin et Savigny.

Selon les résultats par commune, Gabriel Doublet et moi-même avons pu convaincre environ 1910 personnes de changer de vote partisan parce qu'ils nous connaissent et nous font confiance. Environ 1517 sur le canton de St Julien et environ 394 sur St Cergues, Machilly et Juvigny. Sur la commune de St Julien nous progressons de 7% par rapport à 2007 alors que le score partisan a lui baissé de moitié. Nous remercions chacun d'entre vous pour votre confiance et votre soutien.

Nous savons les uns et les autres que vous êtes parfois plus nombreux à nous connaitre et à nous faire confiance, mais pas forcément au point de changer de vote partisan pour une élection nationale.

Bien sûr ce résultat est décevant lorsqu'on le mesure à notre engagement en temps, en moyens et en passion. Mais pour nous cette campagne aura été l'occasion de défendre nos convictions, nos idées et nos valeurs. Ces idées continueront de faire leur chemin. De poursuivre notre travail d'implantation pour convaincre encore pour construire l'avenir.

Les électeurs ont pris le risque de faire une confiance aveugle aux processus de sélection des partis. Absentéistes ou pas, maitrisant leurs dossiers ou pas, imaginatifs ou pas, les candidats des partis ont été confirmés par ce vote partisan. Une attitude qui encourage les partis à sélectionner les candidats les plus soumis aux intérêts partisans et pas forcément les plus à même d'apporter des solutions nouvelles pour les habitants.  Une attitude qui oblige les députés à obéir pour s'assurer de l'investiture magique.

Cela explique pourquoi aucun député UMP n'a osé contester l'impasse de la candidature de Nicolas Sarkozy alors que tous savaient qu'elle conduisait à une victoire du parti socialiste. Cela explique pourquoi aucun député UMP n'a osé critiquer la dérive vers l'extrême droite. En raison de la confiance aveugle que leur vouent trop d'électeurs, ces deux partis deviennent des machines omnipotentes dont plus personne ne peut arrêter les dérives et les excès. Cela explique aussi pourquoi tous les députés PS obéiront aussi aveuglément.

Le risque c'est que cela ne permette pas de régler les problèmes urgents de la France et que cette législature n'aille pas à son terme. Tôt ou tard, nous devrons sortir de cette infantilisation. Les électeurs devront s'intéresser un peu plus aux décisions nationales qui influencent directement leur quotidien. On ne peut pas se contenter d'une réflexion politique qui se limite aux logos et aux couleurs de documents comme dans les pays où l'analphabétisme est généralisé.

Pour l'avenir vous pouvez compter sur nous pour continuer notre travail de terrain à votre service pour préserver notre cadre de vie, changer les pratiques politiques, développer les réseaux de transport, rendre plus abordables les prix des logements. Merci de votre soutien.

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mardi, 12 juin 2012 | Lien permanent | Commentaires (3)

Déclassement des Cherpines : un signe de bonne volonté genevoise

Vendredi la commission aménagement du Grand Conseil Genevois a déclassé des terrains aux "Cherpines". Une zone située sur les communes de Plan-les-Ouates et de Confignon entre l'autoroute et la ville. Certains estiment que 3000 logements pourraient y être construits à terme. Ce déclassement devra encore être adopté en plénière par le Grand Conseil puis sera peut être soumis à un vote populaire.

Un déclassement bienvenu, même si les délais habituels des procédures genevoises ne permettent pas d'espérer des logements disponibles avant une à deux décennies. Pas de quoi soulager la crise immédiate, mais au moins un petit signe de bonne volonté vis à vis du Genevois français. Genève prend elle les dispositions nécessaires pour résoudre sa crise du logement ou est-ce que Genève continue d'exporter sa pression foncière au détriment des habitants et des entreprises du Genevois français ?

La majorité a accepté d'assumer les responsabilités genevoises. On note cependant encore trois oppositions à ce déclassements :

1) Les maraichers et des agriculteurs de la Plaine de l'Aire qui souligne qu'il s'agit de terres parmi les plus fertiles. Ces agriculteurs veillent bien à ne pas mentionner à quel point l'air y est vicié par la pollution. Les bouchons qui s'y développent rendent l'air des Cherpines totalement pollué. Les cardons y poussent au milieu de particule de gazoil chaque jour un peu plus nombreuses à mesure que le trafic qui ne passe plus sur la route de Chancy ou celle de Saint Julien en Genevois se déporte sur la route du Pont du centenaire et la route de base. 3000 logements construits aux Cherpines, accessible par les transports en commun, ce sera environ 3000 voitures en moins. Soit environ 12 kilomètres de bouchons économisés. Ils constitueront ce soir un comité référendaire avec l'argument genevois par excellence : "des logements oui, mais pas chez moi", ils n'auront qu'à faire un copier-coller des argumentaires irresponsables des élus Libéraux des communes genevoises qui ont mis de l'huile sur le feu (Pierre Weiss, Christiane Favre, Mark Muller et Daniel Zaugg dans la Plaine de l'Aire précisément ou encore les élus de Veyrier). Ces opposants ont trouvé un slogan simpliste : Beton contre jardin... auquel toute personne sensée répondra par un autre slogan tout aussi simpliste : "Logements contre cardon au gazoil".

2) L'UDC s'est opposé à ce déclassement. Ils estiment que l'on peut construit ailleurs. De ce point de vue ils ont raison. Mais cela n'est pas un argument pour s'opposer à ce déclassement puisqu'on devra non seulement construire aux Cherpines ET ailleurs. Il y a déjà entre 50 000 et 100 000 logements de retard pour atténuer la crise du logement à Genève et ce ne sont pas les Cherpines seules qui permettront de résoudre le problème. J'ai du mal à comprendre comment un parti qui se veut nationaliste peut contribuer à exiler toute la jeunesse genevoise en France et l'inciter ainsi à devenir française dans 10 ans. L'UDC préfère peut être que la jeunesse genevoise s'exile et devienne française. Parfois on se demande si la xénophobie de l'UDC ne se double pas aussi d'une juvénophobie.

3) Anne Mahrer, pour les Verts genevois, a recommandé de surseoir à la décision de déclassement tant qu'une solution de remplacement n'aura pas été trouvée pour les maraîchers concernés par la décision.

     a) D'une part, les maraichers concernés auront le temps de voir pousser des cardons au gazoil encore longtemps si l'on constate que les projets en construction actuellement ont mis plus d'une décennie à passer la course d'obstacle des tracasseries administratives genevoises.

    b) D'autre part, il est curieux de mettre sur un même plan les solutions de rechange nécessaires pour quelques maraîchers et des logements pour 3000 familles qui actuellement n'en ont pas ! Je propose à Mme Mahrer de surseoir à toutes ses oppositions contre les déclassements et les logements tant que des solutions de LOGEMENT n'auront pas été trouvées pour les 50 000 à 100 000 familles genevoises mal logées ou exilées.

   c) J'ai du mal à comprendre comment des défenseurs de l'environnement peuvent accepter de contraindre tant de familles à aller vivre loin des réseaux de transport en commun. 3000 logements de construits aux Cherpines près des réseaux de transport ce sont 3000 voitures en moins sur les routes. 

   d) Enfin, si les Verts genevois étaient cohérents, ils demanderaient aussi à surseoir aux dérogations fiscales qui font venir tant de traders et de professionnels des hedge funds. Il me semble que c'est leur Conseiller d'Etat, le Vert David Hiller qui s'en fait le chantre. Ces traders et ces professionnels des hedge funds ont besoin de logements.

   e) Mme Mahrer vante la collaboration transfrontalière. Elle était encore il y a deux ou trois semaines à une réunion de travail sur le Plan d'Aménagement Concerté d'Agglomération (PACA) Bernex-Saint Julien. Le projet d'agglo prévoit plusieurs dizaine de milliers de logements rendus nécessaires par l'arrivée massive de nouveaux habitants chaque année. Le déclassement des Cherpines est un tout petit pas dans la direction du projet d'agglo. On peut s'interroger de la sincérité de certains Verts lorsqu'on constate qu'ils prétendent accepter la construction de dizaine de millieurs de logements sur 20-30 ans, mais s'opposent à un déclassement pour 3000 logements dans 10 ans ! La collaboration transfrontalière c'est très bien... quand on passe aux actes. Après les promesses de Robert Kramer, il serait temps que les Verts Genevois prouvent la sincérité de leur engagement contre le mitage de notre agglomération.

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lundi, 19 avril 2010 | Lien permanent | Commentaires (4)

Conseil communautaire du Genevois et projet d'agglo

Hier soir avait lieu le Conseil Communautaire de la Communauté de Communes du Genevois. Un Conseil communautaire remarquable. Trop souvent dans trop de collectivités, les Conseils Communautaires ou les Conseils Municipaux se limitent à l'approbation de délibérations -tout particulièrement à Saint Julien. Neuf fois sur dix, il s'agit de délibérations de gestion courante qui ne donnent pas lieu à débat. Le Conseil Communautaire d'hier soir ne comptait que trois délibérations qui n'ont pris que 10 minutes pour être adoptées. En revanche deux présentations et deux débats : l'un sur l'utilisation par les scolaires de la piscine de VitamParc et la seconde sur le projet d'agglomération avec un compte rendu des PACA de Bernex et de Saint Julien (PACA : plan d'aménagement concerté d'agglomération).

La présentation des PACA est remarquable. Le travail technique impressionant. Tout y est pour que chacun y trouve son compte : la préservation des campagnes, une urbanisation humaine, la transformation de notre agglomération du tout voiture à un réseau performant de transports en commun. Même le fameux barreau sud y est. Enfin, le Genevois franco suisse se donne les moyens de planifier son avenir plutôt que de le subir.

Ce projet est extrêmement motivant. Ce n'est qu'en anticipant les problèmes communs de logements, de transport, d'emploi et de préservation des espaces naturels et agricoles que nous pourrons y apporter des solutions.

Pour autant, il ne faut pas faire preuve de trop de naïveté. Il ne s'agit pour l'instant que de rêve sur papier glacé qui demande à être traduit dans les faits. Or il y a encore beaucoup d'hypocrisie dans ce projet d'agglo. Une hypocrisie qu'il convient de clarifier.

1) Certains élus français et suisses se moquent du projet d'ensemble pour l'agglo et ne se préoccupent que des subventions fédérales. Si le Conseil d'Etat s'est engagé en 2007 à réaliser 1600 logements par an alors qu'il affirme aujourd'hui en être incapable à court terme c'est parce qu'il ne s'est engagé dans le projet d'agglo que sous la contrainte de Berne pour recevoir des subventions fédérales. La même hypocrisie existe côté français. Un ou deux Maires acceptent sans réagir que les engagements pris par Genève aient été violés en 2008 puis à nouveau violés en 2009 tout simplement parce qu'ils sont les heureux destinataires d'une partie des subventions bernoises - 80 millions de Francs suisses destinés à des infrastructures sur sol français, une somme à mettre en relation avec les 700 à 800 millions de Francs des impôts prélevés sur les frontaliers, ou à l'opposé aux montants considérables de TVA perçu par l'Etat Français dans le Genevois français. L'aveuglement est tel que ces Maires sont prêts à nier des évidences en public. Ces stratégies à court terme qui consistent à ne garder du projet d'agglo que les projets subventionnés par Berne (ou par Paris) sont irresponsables. Tous les investissements en transport en commun ne changeraient rien à la qualité de vie des Genevois puisqu'ils ne suffiraient pas à transporter les 200 000 nouveaux habitants qui devraient s'installer loin des réseaux de bus. Il faudrait alors enlever du projet d'agglo tous les P+R, tous les équipements publics décentralisés... et le barreau sud. Cela se traduirait par plusieurs dizaines de milliers de voitures en plus sur les routes du Genevois et une paralysie généralisée. Le projet d'agglo deviendra réellement crédible lorsqu'on aura commencé les discussions lourdes sur le financement local de tous les équipements auxquelles Berne et Paris ne participeront pas.

2) L'hypocrisie de quelques participants. Dans les tables rondes sur le projet d'agglomération on est étonné de la bonne volonté de chacun. Côté français on affiche l'ambition de créer des emplois et de participer aux développements des transports en commun. Côté Genevois on affirme comprendre la nécessité de construire des logements. Et deux semaines plus tard on s'apercoit que ces mêmes personnes qui participent au projet d'agglo et les 50 000 logements prévus sur les 20 prochaines années votent contre le déclassement des Cherpines (Anne Mahrer et les Verts genevois) ou pire encore, soutiennent le recours contre le déclassement (Christina Meissner à l'UDC). Les Cherpines ne sont pourtant qu'un micro pas dans la direction des objectifs communs du projet d'agglo. Un test de la bonne volonté genevoise. Le projet d'agglo a une cohérence d'ensemble. Pour réduire les nuisances du trafic il faudra un tram de Saint Julien à Genève. Pour que ce tram soit possible il faut que Perly accepte de se développer. Rien ne le garantit à ce jour. Sans la bonne volonté de Perly c'est tout le PACA de Saint Julien qui tombe à l'eau. Rien ne garantit la bonne volonté de Perly aujourd'hui. Les mentalités évoluent positivement mais lentement. Au delà du paradis sur papier glacé que décrit le projet d'agglo, il serait utile de décrire l'enfer généralisé que serait notre agglomération avec 200 000 habitants dont on n'aurait pas planifié l'arrivée. En particulier ce que deviendrait le village de Perly traversé en 2030 par 30 000 voitures chaques jours. Nous aurions alors clairement deux options sur la table : un développement urbain certes mais organisé, planifié, maitrisé qui préserve la qualité de vie, ou la poursuite de la désorganisation actuelle qui conduit au sacage de notre qualité de vie à tous.

3) Impliquer les décideurs : De part et d'autres ce sont les habitants qui décideront au final. De manière directe côté genevois avec de probables nombreux référendums et votations. De manière indirecte côté français où seuls les élus qui se feront les porte-paroles de préoccupation des habitants seront réélus. Des campagnes de communication sont prévues. Mais la com' n'y suffira pas. Il faut aussi un débat politique commun en toute transparence - un débat commun auquel je m'efforce de contribuer. Des médias communs pour débattre de nos problèmes communs. Une culture politique commune qui fait gravement défaut. Il faudra tout simplement se connaitre - il y a deux semaines, un Maire me demandait le nom de cette Conseillère d'Etat qu'il ne connaissait pas. Il faut que le débat politique commun ne se limite pas seulement au projet d'agglo mais aussi à la santé, à la formation, à l'accès aux marchés des entreprises...etc...etc... Il est nécessaire d'impliquer le "souverain" dans la définition de l'agglo afin de s'assurer de son engagement durable - et je parle ici du peuple souverain des deux côtés de la frontière et pas de Nicolas Sarkozy.

Enfin, il y aura une grand hypothèque sur le projet d'agglo : la faillite financière de l'Etat français qui en 2010 prévoit des dépenses deux fois plus élevées que les recettes. Une faillite à peine atténuée par la déchéances des moyens des régions et des départements. En Suisse les moyens publics sont très localisés, en France nous concentrons l'essentiel de la ressource publique dans les services d'Etat. Ce sera une difficulté de financement considérable qui nous imposera de piocher dans les recettes propres générées par notre agglomération. Le projet d'agglomération devra en partie se financer dans les recettes fiscales supplémentaires qu'il générera.

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mardi, 20 avril 2010 | Lien permanent

Un document sur les municipales de Saint Julien

3 mois après les élections municipales, les choses se sont tassées. Il est maintenant temps d'analyser le second tour à froid avec un peu de recul. En particulier le report des voix.

42% des électeurs qui ont voté pour le candidat UMP au premier tour des municipales se sont porté sur le candidat PS au second tour. Un relevé des listes électorales montre que si une partie des électeurs a changé entre les deux tours, ils s'agit sociologiquement exactement du même électorat par âge, sexe ou lieu de naissance - on peut donc bien statistiquement calculer un report de voix.

Il est tout à fait de leur droit pour l'UMP et le PS de passer des accords électoraux. En revanche il me semble pervers pour la démocratie que ces accords soient tenus secrets. Leurs électeurs et leurs militants doivent en etre tenus informés. Or depuis les élections les uns comme les autres n'assument pas leurs actes.

Dans ce contexte et dans un souci de transparence vis-à-vis des électeurs il me semble juste de publier le document ci-dessous qui prouve cette entente. Ce document s'ajoute aux fausses rumeurs qui ont été propagées auprès de l'électorat UMP sur notre soi disant volonté de financer la construction d'une mosquée à Saint Julien (alors que nous défendions l'idée laïque selon laquelle la municipalité ne devrait pas s'opposer à un projet privé de quelque manière que ce soit). Elle s'ajoute surtout à l'intervention du candidat UMP sur France Bleu Pays de Savoie le jeudi 13 mars indiquant qu'il voterait pour le candidat PS. Et aux commentaires dans ce sens laissés sur ce site par l'un des colisiters UMP le lendemain des élections.

Bernard Accoyer, Président départemental de l'UMP a exclu de nombreux adhérents qui n'ont pas obéi aux ordres lors des municipales (Anne Michel, Corinne Verdonnet à Annemasse, Catherine Joubert et Pierre Brunet à Saint Julien et dans de nombreuses autres communes du département). En revanche, aucune sanction n'a frappé Daniel Bouchet pour son vote public en faveur du candidat PS. On en conclu logiquement que ces accords entre le candidat PS de Saint Julien et le candidat UMP ont été conclu avec l'accord ou à la demande de Bernard Accoyer, président départemental de l'UMP et Président de l'Assemblée nationale.

Ce document permettra aux électeurs de mieux savoir à quoi s'en tenir sur le prétendu clivage gauche-droite lors des prochaines campagnes. Un clivage qui ne sert que les intérêts partisans de la droite et de la gauche mais certainement pas l'intérêt des habitants.

 Document mis en ligne le mardi 11 mars 2008 sur le site de Jean-Michel Thenard, Maire PS sortant et réélu avec le soutien de l'UMP le 16 mars 2008... puis retiré rapidement.

 

Bonjour,

Au soir du premier tour, j'ai demandé au responsable de la liste Mieux Vivre à Saint Julien (Antoine Vielliard) s'il voulait entrer en matière afin de discuter du deuxième tour.

Ce fut une fin de non-recevoir pure, simple et définitive.

Hier (lundi) j'ai rencontré Daniel Bouchet (NDRL : le candidat UMP) pour étudier les possibilités du deuxième tour. Elles sont au nombre de trois :

1. un retrait de sa liste

2. un maintien

3. une fusion des listes

Les deux premières relèvent de sa responsabilité et il m'a indiqué hier qu'il consultait ses collègues et colistiers le soir même.

En ce qui concerne la fusion, j'ai expliqué que nos deux listes avaient chacune leur projet réel pour la ville de Saint Julien. Puisque nous travaillons tous les deux pour l'avenir de notre ville sans nous préoccuper de politique politicienne, il est évident qu'une très large part des projets se recouvrent, sans doute avec des différences de méthode et de sensibilité mais avec un grand compatibilité.

Pour la part restante, je lui ai dit qu'il était difficile de construire un projet commun en si peu de temps sous peine de proposer aux électeurs une sorte de copié-collé.

En outre et d'un point de vue humain, il apparaît impossible d'évincer en quelques heures des membres de nos deux listes. Etant donné les sensibilités politiques respectives de certains membres des deux listes, cette action aurait sûrement manqué de clarté vis-à-vis des électrices et des électeurs qui seraient sans doute surpris. Ils pourraient en effet alors considérer que seule la place nous intérresse comme nous pouvons le voir par ailleurs.

Nous sommes tous les deux attachés à une transparence réelle et non de pacotille. L'ouverture, c'est aussi la clarté.

Il m'a indiqué qu'il m'informerait rapidement de sa décision définitive. Je rédige ce compte-rendu avec des "je" mais je crois pouvoir dire que j'aurais pu tout aussi bien employer le "nous".

Cependant, comme je n'ai pas consulté Daniel Bouchet sur ce texte, j'en assume l'entière responsabilité.

Ecrit par : <http://jmt2008.hautetfort.com/>Jean-Michel Thénard (NDLR : Le maire PS sortant réélu au second tour avec le soutien de l'UMP) | 11.03.2008

 

Vous trouverez ici l'enregistrement du candidat UMP appelant à voter pour le candidat PS au second tour des municipales de St Julien en Genevois

podcast

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vendredi, 13 juin 2008 | Lien permanent | Commentaires (3)

La mascarade des parrainages

L'élection présidentielle est l'élection la plus importante de notre démocratie. On pourrait croire que le résultat de cette élection dépend seulement du libre arbitre et de la souveraineté des électeurs. En réalité, l'un des facteurs déterminant de cette élection c'est "qui sera candidat". En 2002, la candidature de Chevènement et de Taubira avaient été déterminantes dans l'élimination de Lionel Jospin du premier tour. Leur absence de candidature aurait pu changé le résultat de l'élection sans qu'aucun électeur ne change d'avis sur ses convictions fondamentales sur l'avenir de la France.

Si tout le monde pouvait se présenter aux Présidentielles, alors l'élection deviendrait un simple tirage au sort pour savoir qui arriverait en tête. Il me semble donc naturel qu'il y ait un premier filtre. Un premier tour avant le premier tour. L'élection présidentielle comme son nom l'indique est une élection pour élire un Président de la République. Ce n'est pas une opération de communication pour les mouvements politiques. Dans notre République, l'institution destinée à permettre à chacun de s'exprimer c'est l'Assemblée nationale. Les mouvements politiques importants doivent tous être représentés à l'Assemblée nationale par la proportionnelle (comme le proposent les programmes de Royal et Bayrou) mais pas forcément tous pouvoir présenter un candidat à l'élection présidentielle.

Ces signatures donnent d'ailleurs lieu à de grandes manipulations : les partis principaux accordant un appui discret mais réels aux concurrents de leurs adversaires. On voit ainsi des élus de gauche parrainer des candidats d'extrême droite et des élus de droite parrainer des candidats d'extrême gauche dans le seul objectif d'affaiblir leur adversaire en divisant le "camp opposé" par des candidatures multiples. Dans notre département un Sénateur UMP connu pour son mépris des questions environnementales avait en 2002 été le fer de lance de la collecte de signatures de Corinne Lepage qui pouvait prendre 1% ou 2% de voix à François Bayrou.

Il n'est pas anodin que Nicolas sarkozy ait proposé le soutien de l'UMP pour les parrainages de Jean-Marie Le Pen. Ce dernier pourrait en contre partie apporter un soutien plus ou moins discret à Nicolas Sarkozy si celui-ci est présent au second tour. Le soutien à Olivier Besancenot affaiblit la candidature de Ségolène Royal. Je doute que l'UMP apporte le même soutien à Nicolas Dupont-Aignan ou à Philippe de Villiers dont les candidatures pourraient elles affaiblir l'UMP... mais ces derniers peuvent compter sur le parrainage de concurrents de Nicolas Sarkozy.

Si certains candidats n'arrivent pas à avoir le soutien de seulement 1% des élus de la République c'est que précisément ils ne peuvent pas prétendre devenir Président de la République. En revanche, ils peuvent et doivent pouvoir exprimer leurs opinions à l'Assemblée nationale grâce à l'introduction d'une dose de proportionnelle.

 

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mardi, 06 mars 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Rassemblons-nous pour reconstruire plutôt que de jouer la France à pile-Guéant ou face-Mélenchon

Nous connaissons déjà le Gouvernement de la France en juin prochain si Nicolas Sarkozy était élu : Claude Guéant et ses idées de haine, de ségrégation, de division et de sectarisme qui sont plus extrêmes que celles du Front National, Nadine Morano et ses invectives, Frédéric Lefebvre et ses conflits d'intérêts... la liste est longue. L'Etat RPR devenu Etat UMP où les nominations sont des contreparties d'allégeance plutôt que de compétence : un reste de monarchie où les suzerains confiaient des comtés à leurs vassaux.

Nous connaissons tout aussi bien le Gouvernement d'Union de la Gauche de François Hollande : Jean-Luc Mélenchon et ses illusions d'un grand soir, Pierre Laurent du Parti Communiste, Martine Aubry, Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, Benoit Hamon, Marie-Noelle Lienemann.. et Ségolène Royal à la Présidence de l'Assemblée nationale... sans parler des nominations de complaisance pour les vassaux : l'Etat PS ne vaut pas mieux que l'Etat UMP. L'un comme l'autre sont fondés sur les allégeances plutôt que sur les compétences.

Beaucoup aimeraient jouer l'avenir de la France à pile ou face au second tour. Comme s'il ne s'agissait pas de VOTRE avenir. Nous devons au contraire nous rassembler et reconstruire le pays. Nous devons équilibrer nos comptes publics, permettre à nouveau à nos entreprises d'exporter pour créer des emplois, rénover notre démocratie et rebâtir le système de formation parmi les meilleurs au monde : c'est le projet de François Bayrou. Mettre un terme aux divisions proposées par la droite et aux promesses illusoires proposées par la gauche.

Dans cette élection, François Bayrou rassemble. C'est non seulement le candidat le plus populaire à ce jour mais c'est aussi le seul qui gagne au second tour dans toutes les configurations.

Sans doute sous la pression de l'un de leur principaux clients (l'Elysée), les instituts de sondage français se sont engagés à ne publier de résultat de second tour que sur les candidats qui arriveraient en tête au premier tour. Une clause contraire à l'éthique scientifique puisque les sondages ne sont que des photographies et pas des prédictions. Mais une clause qui permet de limiter le nombre de Français qui savent que François Bayrou est le seul candidat qui garantit aux uns comme aux autres de ne pas avoir ni Guéant ni Mélenchon au gouvernement en juin prochain. Beaucoup de Français ignorent que notre pays en est là sur le fonctionnement de sa démocratie.

Pour contourner cette règle imposée, l'IFOP a publié des enquêtes sur la préférence des Français. Une enquête qui montre clairement une préférence pour François Bayrou dans tous les cas de figure.

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Faute de sondage il faut en venir à la raison : si Bayrou n'est pas au second tour, les électeurs qui lui auront apporté leur confiance se répartiront entre les deux candidats sans changer l'ordre du premier tour. Si Bayrou est au second tour le rassemblement national s'opérera en rassemblant à la fois les électeurs de François Bayrou et ceux du candidat éliminé. Il est le seul à être en situation de rassembler assez de Français pour gagner dans toutes les configurations.

La situation actuelle de la France interdit de jouer à pile-Guéant, face-Mélenchon et oblige au contraire à nous rassembler pour reconstruire un état impartial qui travaille au service de tous plutôt qu'au service d'un parti ou d'une moitié de la France. 


Sondages second tour : Bayrou vainqueur dans... par buildfreedom

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mercredi, 14 mars 2012 | Lien permanent | Commentaires (2)

Les enfants gâtés de la croissance genevoise... et les enfants oubliés

Genève ouvre enfin le débat sur son modèle de croissance. Un modèle de croissance qui condamne à l'exil des générations entières de Genevois parce que les autorités cantonales refusent d'assumer la croissance urbaine nécessaire pour loger tant de nouveaux habitants venus en raisons des politiques fiscales fédérales dérogatoires. Un modèle de croissance paupérise les Genevois plus que tout autre Romand en réduisant leur pouvoir d'achat. Un modèle de croissance qui dégrade la qualité de vie des Genevois en augmentant de quelques minutes chaque mois leur temps de déplacement.

Dans ce débat si nécessaire, il y a un argument qui pourrait faire sourire. Quelques privilégiés de la croissance condamnent toute remise en cause d'un définitif "ce sont des critiques d'enfants gâtés". En général ce sont précisément les plus gâtés par la croissance : avocats d'affaires, professionnels de l'immobilier, propriétaires fonciers ou banquiers privés pour expats. Des individus qui bénéficient de passe droit pour se loger dans des appartements de luxe à prix réduit ou pour spéculer dans l'immobilier à Cologny. Ils ignorent sans doute que les Genevois dans leur grande majorité ne bénéficient pas des mêmes avantages qu'eux et qu'au contraire les Genevois sont précisément des oubliés de ce modèle de croissance. "Ce sont des critiques d'enfants gâtés"... on croirait entendre Marie-Antoinette avant la révolution ! Ce sont aussi souvent des babyboomers : cette génération bénie des dieux qui croit qu'on est encore dans les 30 glorieuses et qui vit comme si demain ne devait jamais exister.

"Je HAIS Genève" me disait avec force une de ces Genevoise oubliée de la croissance et résidant à St Julien, ajoutant "vous n'imaginez pas ce que c'est que d'être expulsée de son propre pays !". "Je ne sais même plus pour qui voter" me disait une ancienne conseillère municipale socialiste contrainte de s'installer à Viry et constatant qu'au delà des slogans on attend toujours le premier parti genevois réellement pro logement. Le nombre de chômeurs Genevois augmente de manière strictement proportionnelle au nombre d'emplois importés. La politique économique genevois n'a pas pour objet d'aider les chômeurs à trouver un emploi mais simplement à remplir les caisses cantonales pendant que le canton se vide de ses Genevois.

L'absurde débat actuel sur le Plan Directeur Cantonal montre l'urgence d'une révision de ce modèle de croissance : la croissance démographique actuelle exige 75 000 logements supplémentaires d'ici à 2030... et Genève a déjà du mal à accepter les petits 50 000 logements du Plan Directeur Cantonal. Tant qu'une limite ne sera pas posée à la cupidité cantonale et à son modèle de croissance, nombreux seront ceux qui refuseront tout déclassement car il y aura toujours un doute : les 3000 logements des Cherpines seront-ils au bénéfice de 3000 familles genevoises.. ou permettront-ils de faire venir 3000 expats de plus ? Il faut clarifier ce doute pour parvenir à une politique économique et une politique urbaine qui sera cohérente. Genève pourra alors compter sur la collaboration fiable et enthousiaste de ses partenaires dans le cadre d'un projet d'agglo respecté par tous : 50% de logements à Genève, 10% dans le district de Nyon et 40% dans le Genevois français.

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lundi, 25 juillet 2011 | Lien permanent

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