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Robert Cramer ne remplacera pas les 1270 logements qui manquent !

Les relations entre Genève et le Genevois français sont en train de sérieusement se dégrader. Genève va violer pour la troisième année consécutive ses engagements sur la construction de logements. Les élus du Genevois français doivent désormais taper du poing sur la table, menacer de ne pas signer le second volet du projet d'agglomération et priver ainsi Genève des subventions bernoises.

Loin de prendre la mesure de la gravité de la situation Genève a proposé de constater son échec et de réduire ses objectifs - en contradiction d'ailleurs avec l'engagement de législature du Conseil d'Etat et le discours de St Pierre !!!

Cette pénurie de logements au coeur de l'agglomération aggrave à vue d'oeil les conditions de circulation en créant des milliers de pendulaires supplémentaires chaque semestre, dégrade le pouvoir d'achat des habitants de la région et crée de forte tensions sociales entre chômeurs genevois et frontalier et entre résidents Genevois dans le genevois français et salariés en euro. Cette politique qui a longtemps fonctionné nous conduit maintenant tous dans le mur.

A titre personnel je suis partisan d'une suspension temporaire de la participation au projet d'agglo et d'une suspension temporaire de tout financement de transports en commun transfrontaliers afin de donner à Genève le temps nécessaire pour régler le problème de la pénurie de logements. Il faudra sans doute encore quelques trimestres de résultats pitoyables genevois pour que cette position devienne majoritaire dans le Genevois français. La coopération transfrontalière est absolument nécessaire... et elle doit se traduire dans les faits et pas seulement en palabres sans lendemain.

Dernière trouvaille de Mark Muller, appeler en renfort son prédécesseur Robert Cramer pour améliorer la relation avec le Genevois français. L'ancien Conseiller d'Etat, initiateur du projet d'agglo avait su développer des relations de travail efficaces avec ses interlocuteurs français. Pour autant, le travail de Robert Cramer était simple : dans le cadre du projet d'agglomération c'est lui qui a fait les promesses de construction de logements. Dans ce contexte, il était facile de bien s'entendre. Robert Cramer pêchait déjà par la réalisation de ses promesses, mais il est parti avant que la réalité ne devienne évidente. Mark Muller doit maintenant tenir ces engagements.

Il est affligeant de constater que le Conseil d'Etat croit que le problème de la coopération transfrontalière est une question de personne. On ne demande à personne de s'entendre ni d'être copains mais simplement de travailler ensemble efficacement.

Le problème n'est pas d'avoir à faire à Mark Muller ou à Robert Cramer... le problème ce sont les logements qui ne se construisent pas, les lois qui empêchent de construire qui ne sont pas modifiées, les préoccupations financières des communes réticentes à construire qui ne sont pas entendues, les obstacles aux mises en chantier qui ne sont pas analysées... et aussi le fait que les Libéraux et les Verts, auxquels appartiennent respectivement Mark Muller et Robert Cramer, continuent à s'opposer aux projets de logements à Troinex et aux Cherpines en total contradiction avec le projet régional. Dans le même temps, la politique économique expansive exogène s'accélère avec toujours plus de traders qui arrivent chaque semaines.

Recruter Robert Cramer pour s'occuper de la relation avec le Genevois français ne changera absolument rien. Mais cette idée est inquiétante, elle souligne à quel point les Conseillers d'Etat en charge de l'agglomération n'ont pas encore compris que cette question de la pénurie de logements à Genève est un casus belli, une condition sinequanon de la poursuite du projet d'agglomération.

Mark Muller aurait mieux fait de s'assurer que son parti appelle à voter en faveur des logements de Troinex plutôt que de faire appel à Robert Cramer.

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jeudi, 02 décembre 2010 | Lien permanent

Le Centre, phénix du remaniement ministériel

Il y a deux manières de faire de la politique.

 La version idéologique de la droite et de la gauche. On reste dans le combat camp contre camp, idéologie contre idéologie, sectarisme contre sectarisme. « On se profile » sans aucun pragmatisme comme dise nos voisins Suisses : contre les Rom, contre les criminels étrangers, ou contre les logements aux Cherpines. UMP et PS utilisent des modes de scrutins pervers pour que leurs 30% des électeurs, puissent s’arroger une majorité politique dans les institutions. Les décisions sont imposées. Rarement suivi d’effet ou suscitant des oppositions d’une majorité de citoyens qui voit un pouvoir toujours plus éloigné.

Il y a par ailleurs la version centriste qui contribue à des compromis, qui contribue à façonner des majorités réelles. Qui met le holà sur les excès des idéologues. Qui place la nécessité de faire avancer le pays par des décisions consensuelles au dessus de la nécessité de « profiler » un parti par des divisions.

Dans beaucoup de pays européens, nous en sommes actuellement au point culminant d’un mouvement de balancier qui a marginalisé le centre. C’est vrai en France où le centre, éclaté, émietté a pratiquement disparu hier du Gouvernement pour la première fois depuis 9 ans. Divisé, le Centre est dans un tel état de faiblesse que Nouveau Centre et Parti Radical soutiennent un Gouvernement auquel ils ne participent plus pendant que le MODEM a lui quasiment disparu du Parlement. En Suisse, le phénomène est assez similaire sous un aspect très différent. Les votations du 28 novembre avec une initiative de l’UDC et une initiative du Parti Socialiste fait la part belle aux partis de Gouvernement des deux extrêmes qui une fois de plus se font de la pub contre le Gouvernement auquel ils participent.

Ce mouvement extrême de balancier pourrait bien engager une forte dynamique en faveur du centre. En Suisse, l’hypothèse d’un Gouvernement à nouveau majoritairement centriste où UDC et PS devraient choisir entre leurs sièges au Conseil Fédéral et leurs initiatives est désormais une hypothèse de travail. Puisque la solidarité gouvernementale a vécu, la formule magique aussi pourrait bien avoir vécu.

En France, le remaniement d’hier montre l’échec de toutes les divisions centristes. Le Mouvement Démocrate a déjà prouvé son échec. Je l’ai développé ici au lendemain des élections régionales sans concession pour nous memes. Par son indépendance, le Mouvement Démocrate a réussi à préserver une identité centriste comme le montre encore les indices de notoriété, de popularité et d’intentions de vote. Mais, isolé, le Mouvement Démocrate s’est trouvé dans l’impossibilité de fédérer le courant de pensée centriste pour en faire des victoires électorales.

Les centristes ralliés à l’UMP en 2002, mais aussi les centristes du Parti Radical et ceux du Nouveaux Centre ont fait la semaine dernière et hier aussi un constat d’échec que certains énoncent publiquement. Echec à imposer l’une de leur très rare revendication : le scrutin proportionnel aux élections territoriales. Echec à être représentés dignement dans le Gouvernement. Ils font désormais publiquement le constat que le centre ne peut peser dans une coalition Gouvernementale que lorsqu’il est nécessaire à cette coalition.

Affaiblis parce que divisés, les centristes n’influencent plus du tout la politique française : ils ne parviennent pas à imposer une réduction des déficits significatives, à imposer leur pragmatisme et leur humanisme, ils ne parviennent pas à contribuer à l’accélération de la construction européenne, ils ne parviennent plus à contribuer à une réglementation des excès de la financiarisation de l’économie.

Pourtant tous les centristes partagent un même diagnostic. Notre pays a besoin de sortir des faux clivages pour élaborer de vraies solutions majoritaires dans le pays. Notre pays a besoin d’humanisme, de valeurs républicaines, d’Europe aussi.

Ce double constat d’échec tant du Mouvement Démocrate que des autres centristes est un fort signal à l’union des centristes. Désormais chacun arrive à la même conclusion. Le centre ne sera utile au pays qu’uni. Le centre est désormais au pied du mur, il doit désormais choisir entre la disparition ou l’union.

J’ai quelques doutes que quiconque choisisse la disparition.

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lundi, 15 novembre 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

On aurait besoin d'hommes et de femmes d'Etat à Genève

J'ai participé hier soir à l'émission Infrarouge sur la Télévision Suisse Romande consacré à la gravissime crise du logement à Genève.

Il y a encore quelques semaines j'affirmais que la moitié d'une classe d'âge de Genevois s'installent chaque année dans le Genevois français faute de logements à Genève. Je dois corriger ce chiffre car il faut y ajouter les 1500 Genevois contraints d'aller s'installer dans le canton de Vaud. Au total ce sont donc 4 Genevois sur 5 d'une classe d'âge qui sont obligés de fuire le canton chaque année en raison de la pénurie de logements. Une situation socialement et politiquement explosive qui conduit à la destruction des espaces naturels et agricoles de notre région et à une paralysie généralisée des transports qui se contrétise chaque jour un peu plus.

Hier soir, Christian Lüscher, Conseiller National Libéral et Carlo Somaruga, Conseiller National Socialiste se sont livrés à une indigne querelle politicarde. Ces bien logés n'ont pas pris la mesure de la gravité de la situation. Il est vrai qu'ils appartiennent à une génération de Genevois logés à des prix dérisoires depuis longtemps dans des appartements devenus trop grands. Eux mêmes ignorent la crise. S'il ne s'agissait pas du désespoir de dizaine de milliers de familles genevoises on aurait pu s'amuser de leur joute verbale : Il faut construire dans les communes socialistes pour le libéral et dans les communes libérales pour le socialiste, "non toi d'abord" pour résumer.. et encore on avait la chance de pas avoir un vert pour ajouter à ce pitoyable débat la question du déclassement des zones agricoles. La réalité est qu'il faudra construire à la fois en ville, dans les zones de villa et sur des espaces agricoles pour rattraper tant de retard et d'incohérences.

On aurait besoin d'hommes et de femmes d'Etat à Genève. Des personnes aux dessus de la mêlée qui ait un peu de décence et de courage politique pour expliquer aux Genevois qu'il est immoral et explosif de chasser la jeunesse du canton pendant que les personnes âgées vivent dans des logements trop grands. Il faudrait des hommes d'Etat sincèrement écologistes qui expliquent aux écologistes genevois que 3000 logements aux Cherpines sont nécessaires pour éviter 3000 voitures de plus dans le canton. Il faudrait des hommes d'Etat sincèrement socialistes qui aient le courage d'expliquer que construire si peu de logements en ville de Genève c'est encourager la spéculation au détriment des classes moyennes. Il faudrait des hommes d'Etat libéraux qui aient le courage d'aller à la rencontre des électeurs des communes résidentielles pour leur expliquer que la croissance économique n'est durable que si elle s'accompagne d'une croissance urbaine.

Rien de tout celà à Genève. Hier soir sur Infrarouge nous avons eu le triste spectacle de politicards à la petite semaine qui emportent notre région dans leur chute infernale ! Des individus qui se "profilent" dans des querelles stériles qui aggravent la détresse des habitants.

Après l'enregistrement, j'ai discuté un peu avec Christian Lüscher et Carlo Sommaruga. Christian Lüscher me dit qu'il n'avait pas conscience de la gravité de la situation pour le Genevois français. Je lui dit que faute de progrès significatifs et réels nous seront contraints d'envisager des mesures de rétorsions sur le projet d'agglomération ou sur des projets d'infrastructure tel que le CEVA. Sa seule réponse a été : "il faut que vous en parliez à Marc Muller". Pitoyable Conseiller National incapable de s'impliquer dans le débat sur les logements dans sa propre commune de Troinex ou auprès des Libéraux de Thônex ou ceux de Veyrier ! Christian Lüscher est plus utile aux Genevois lorsqu'il est sur des ski nautiques !

Ceux qui ont vu l'émission d'hier soir ont désormais la certitude qu'il n'existe toujours pas de volonté politique de tenir les engagements de construire entre 2500 et 3750 logements par an à Genève tel que prévu dans le cadre du projet d'agglomération et le programme de législature du Conseil d'Etat. Pas plus qu'il n'existe de clairvoyance à en tirer les conséquences pour la politique économique. Les incohérences perdureront au détriment de tous les habitants.

La seule bonne nouvelle d'hier soir est que j'ai pu prendre contact avec des interlocuteurs Vaudois qui partagent nos préoccupations. Le travail de ces prochains mois consistera à fédérer des positions communes entre la Haute-Savoie, l'Ain et le canton de Vaud pour placer le canton de Genève face à son écrasante responsabilité.

Est-ce que des hommes et des femmes d'Etat Genevois s'engageront enfin au service de notre région ?

 

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mercredi, 13 avril 2011 | Lien permanent

Provocation : Mark Muller fier de la maitrise de l’étalement urbain de Genève !!!!

Facebook Mark Muller.JPGCe matin Mark Muller écrit sur son statut Facebook « En route pour Berne pour défendre Genève, qui risque d'être pénalisée pour avoir bien géré l'étalement urbain ». Est-ce de l’aveuglement ou de la provocation ? Ces derniers mois Mark Muller faisait preuve d'une humilité de circonstance et d'un courage politique bienvenue (Cherpines, zones de villa)... et soudain la provocation alors que Genève multiplie les dérapages sur ses engagements.

Remarquable canton que Genève qui à coup d’exonérations de l’impôt sur les sociétés fait venir près de 15’000 habitants par an dans la région. Soit l’équivalent de deux fois la population de la ville de Genève en plus dans l’agglomération d’ici à 2030 !!!

Pendant ce temps là, Genève ne construit que 1230 logements par an qui ne logeront en moyenne que 2’500 habitants sur les 15’000. Les 12’500 autres, ne trouvant pas de logements, surenchérissent sur les rares logements vacants et augmentent la spéculation. Ils chassent de Genève 12’500 Genevois qui devront aller se loger dans le Genevois français.

Ces Genevois qui fuient la pénurie de logements expliquent les deux tiers de la croissance de la population dans le Genevois français et de la croissance du trafic de voiture dans la campagne genevoise.

Voilà de quoi Mark Muller est fier : la maîtrise de l’étalement urbain dans les frontières cantonales… qui cause un étalement urbain catastrophique de notre agglomération. La seule agglomération en saturne au monde qui place sa campagne entre son centre et sa périphérie. Une agglomération qui sera irrémédiablement incapable de financer des transports en commun exorbitant qui devrait traverser une campagne peu peuplée.

Car coté français nous devons loger non seulement la jeunesse genevoise mais aussi les jeunes de nos communes car nous considérons comme totalement irresponsable de ne pas loger nos jeunes. La majorité des maires et conseillers administratifs genevois n’ont manifestement pas la même éthique vis-à-vis des jeunes de leurs communes.

Genève a la politique économique de New York et la politique du logement du Gros de Vaud. Le résultat est simple, à force de vouloir préserver la campagne genevoise, on en fait une aire d’autoroute : à Perly il y a déjà 76 pompes à essence et 20 000 véhicules par jour. Le double dans 10 ans lorsque la poursuite des politiques cantonales absurdes auront produit leurs effets.

Genève peut choisir de devenir New York... ou d’être le Gros de Vaud. Le Genevois français et le district de Nyon s’adapteront. Mais Genève ne peut plus continuer de ne plus assumer ses choix et d’en faire supporter les conséquences à ses voisins.

Le Genevois français se densifie conformément au projet d’agglo, crée un nombre d’emploi record proportionnelle à la très forte augmentation de la population (1), augmente les capacités des transports en commun transfrontaliers de +50% dans certains cas. Bref respecte les engagements pour préserver notre qualite de vie. Genève les viole.

Le MCG beugle contre les frontaliers sans prendre conscience que les deux tiers des nouveaux pendulaires depuis 5 ans sont des Genevois (2) et que le tiers restant sont des habitants du Genevois français contraints de devenir frontaliers pour continuer à avoir les moyens de se loger dans leur commune. Pendant ce temps là les partis de la coalition gouvernementale genevoise continuent leurs incohérences à vouloir faire venir toujours plus de monde et à en loger de moins en moins.

Il y a pourtant un message d’espoir dans la provocation de Mark Muller : Berne commence à se rendre compte que les subventions qu’elle accorde à Genève pour les transports en commun sont dépensées à perte tant que Genève continuera ses politiques absurdes qui créent chaque année plus d’usagers que ces nouveaux bus, trams et trains ne pourront en transporter.

Les incohérences genevoises sont en train de créer une coalition faite du Genevois français, des autorités fédérales, du district de Nyon qui vont bientôt obliger Genève à se montrer enfin responsable et à agir enfin comme leader d’une agglomération qui planifie son avenir pour préserver sa qualité de vie.

 

Sources :

(1) Insee statistiques locales 2007

(2) Synthese 2010 de l'observatoire statistique transfrontalier

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lundi, 08 novembre 2010 | Lien permanent

Plus de logements à Genève... c'est pas gagné !

Ce soir la Tribune de Genève organisait un débat sur la crise du logement à Genève. La pénurie est telle que les jeunes Genevois doivent s'exiler dans le Genevois français, utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail et encombrer des routes déjà saturées. Coté Français l'exportation de la pression foncière paupérise les habitants qui ont des revenus en euros et détruit toute l'activité économique et publique.

La pénurie s'aggrave trimestre après trimestre à mesure que Genève attire deux fois plus de nouveaux habitants qu'elle ne peut en loger. On aurait pu s'attendre à ce que les intervenants fassent preuve d'humilité et de modestie face à l'ampleur de la pénurie. C'était sans compter sur le traditionel clivage droite/gauche qui incite à accuser l'autre plutôt que de réfléchir avec lui à des solutions. Et puisqu'ils ont joué au jeu de celui qui gagnera plutôt que de faire gagner Genève en élaborant des solutions, alors il faut bien admettre que c'est Mark Muller qui a eu le mérite de l'humilité. On ne peut pas en dire autant de Carole-Anne Kast et de Sandrine Salerno, Maire PS d'Onex et de Genève respectivement. Il faut une sacré dose de culot pour faire preuve d'autant d'arrogance sur la question du logement lorsqu'on est la tête des deux communes qui ont le moins construit dans tout le canton : Onex a construit seulement 0,19% de logements supplémentaires par an sur la période 2004-2008 et Genève seulement 0,23%. Elles se situent l'une et l'autre à la 97ieme et 98ième place sur les 100 communes de plus de 1000 habitants du Genevois franco suisse. Mais pour Sandrine Salerno la ville de Genève est "exemplaire" (sic)... elle oublie de lister tous les projets auxquels la ville de Genève s'est opposé.

Pour Sandrine Salerno, il ne manque que la volonté politique. Un vaste programme très concret ! Pourtant la volonté politique est là. Le consensus est là. Sandrine Salerno, à juste titre apporte des témoignages dramatiques de parents divorcés qui se voient retirer la garde de leur enfant faute de logement. Elle devrait rappeler ces témoignages à ses collègues de parti qui s'opposent au déclassement des Cherpines qui permettrait la construction de 3000 logements.

Pour Carole-Anne Kast la solution est simple. Elle réside dans une économie du logement totalement administrée par l'Etat. On croyait ce genre de propos révolus depuis 1989. L'histoire est elle enseignée à Genève ? Ou l'économie peut être ? Est-ce qu'il y a des cours de rattrapage pour socialistes archaïques ? Carole-Anne Kast estime que si l'Etat gère des actifs immobiliers à loyers modérés cela donnerait l'exemple sur le marché privé... comme si les HLM avait modérer le moindre marché privé.

Sandrine Salerno accuse le canton de ne pas utiliser son droit de préemption... ce à quoi Mark Muller répond que les communes non plus ne l'utilisent pas. Il serait utile d'informer nos amis Genevois de l'existence d'un établissement public foncier en Haute-Savoie (EPF 74). Une structure intercommunale de portage de réserves foncières au service des communes. Une initiative qui mériterait d'être dupliquée à Genève.

Benoit Genecand souligne les ambiguïtés genevoises. Pour cela, il cite l'analyse de René Longet (PS) qui soulignait que les Genevois veulent une croissance économique forte sans en assumer les conséquences en terme de logements. C'est pourtant la clef du problème : rendre cohérente les politiques économiques et du logement. Faut-il un moratoire sur les exonérations fiscales aux entreprises externes tant que la pénurie de logements perdurera ? Ou faut-il poursuivre le développement économique au rythme actuel mais au prix d'un assouplissement considérable du droit de la construction afin de construire assez de logements ? C'est la véritable question politique qu'il faut faire trancher par le souverain genevois.

Je manque de m'étrangler lorsque le rédacteur en chef de la Tribune demande si la solution ce n'est pas finalement de laisser les communes françaises construire pour Genève. Heureusement, Mark Muller rappel que cela engendre des nuisances en terme de déplacements et de pollution, qu'il est irresponsable de ne pas proposer des logements à Genève pour la jeunesse, que cela engendre des pertes fiscales et une perte d'attractivité. Il ne cite pas que cela n'est pas tenable pour les habitants du Genevois français et que cela détruit l'activité économique de ce côté ci de la frontière. Mais au moins ce message là est passé.

Quand l'objectif de 2500 logements sera atteint demande Pierre Ruetschi à Mark Muller ? Mark Muller espère l'atteindre en 2013, à la fin de son mandat. Cela suscite la seule réflexion interessante de Carole-Anne Kast de la soirée : si la politique économique se poursuit à son rythme actuel et qu'on atteint péniblement 2500 logements par an en 2013, cela ne correspondra qu'aux besoins nouveaux. La pénurie se poursuivra donc pour encore une ou deux décennies. Cela revient à sacrifier une génération. On ne peut pas construire un projet de société qui conduit au sacrifice d'une génération. Les problèmes sociaux et de conflits de générations seront beaucoup trop lourds. Elle a totalement raison.

Vient alors la question de la croissance économique endogène que Pierre Ruetschi résume abusivement en décroissance. Il a tort. Il y a la croissance qui conduit à la surchauffe - nous y sommes clairement à Genève avec une croissance économique qui conduit à une inflation exponentielle des coûts de l'immobilier. La surchauffe crée des crises de décroissance. Il y a par ailleurs la décroissance prônée par certains écologistes qui se traduit par un chômage de masse. Et il y a entre les deux une croissance plus humble, plus équilibrée et surtout plus durable sur le long terme. C'est une croissance endogène au service des entreprises locales. Une politique économique qui vise à créer des emplois plutôt que de les importer.

On en vient aux propositions :

  • Sandrine Salerno propose une taxe sur les terrains constructibles non bâtis afin d'inciter les propriétaires à construire et une préemption lorsque les terrains sont toujours vide 10 ans après leur déclassement. Il est clair que les Libéraux qui comptent sur la bonne volonté des propriétaires sont de doux utopistes et qu'il faudra éviter le dogmatisme qui consiste à ne pas utiliser ces moyens légaux.
  • Carole-Anne Kast propose un retour au marxisme : réquisition, construction par l'Etat, économie administrée. On sait ce que donnent ce type de solutions. Je découvre qu'il n'y a pas qu'en France que les socialistes sont archaïques.
  • Mark Muller souligne qu'il n'y a pas de solutions magiques mais qu'il faut persévérer sur 3 axes : plus de terrains constructibles, atteindre un objectif de 20% de logements sociaux et simplifier et accélérer les procédures administratives.
  • Benoit Genecand estime qu'il faut construire une union politique sacrée : il cite l'exemple effarant du déclassement des Cherpines auquel s'opposent UDC, Verts et Socialistes. Malheureusement ce soir on était plus proche de la cour de récréation que de l'union sacrée.
  • Claude Alain Rumley propose de revoir les compétences entre les communes et le canton. C'est dans le programme du Conseil d'Etat mais il faudra voir quelle nouvelle répartition de compétence passe la rampe du Grand Conseil.

Naïvement je suis allé à ce débat en pensant que quelques idées allaient en sortir. Voilà 4 mois que la Tribune de Genève publie deux à trois fois par semaine des articles sur l'ampleur de la crise et le désarroi des Genevois. Je pensais que les participants du débat auraient pris la mesure. Auraient fait preuve d'humilité et seraient venus avec des idées courageuses et innovantes. Je pensais que les Libéraux auraient la responsabilité d'assumer des choix politiques nécessaires sur les zones de villa. Je pensais que les Socialistes assumeraient leurs responsabilités et prendraient la mesure des conséquences dramatiques sur les nouveaux locataires de la surprotection des anciens locataires. Je pensais que les uns et les autres auraient à coeur de travailler ensemble plutôt que de tirer leur épingle du jeu de ce débat. J'étais naïf... mais je pense à la naïveté incommensurable des quelques Maires français qui croient encore que Genève a réellement l'intention de construire des logements comme prévu par le projet d'agglo. Je sors de cette réunion en me disant que ce n'est que lorsqu'on aura atteint le stade de l'épreuve de force que les élus Genevois prendront leurs responsabilités. Il faudrait donc en venir à suspendre tous les projets de transport en commun tant que Genève ne construira pas assez de logements ?

J'avais oublié que le mode d'élection nominatif à Genève conduit à ce que les élus Libéraux soient des représentants des milieux immobiliers et que les élus Socialistes soient des représentants des milieux locatifs. Ces élus sont parfois plus des représentants de lobbys que des élus de l'intérêt général. Ce soir il manquait des PDC et des Radicaux pour apporter un peu de bon sens et de pragmatisme.

Je rendrais compte de ces débats effarants lors de la prochaine réunion de l'ARC jeudi 17 à Bonneville.

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jeudi, 10 juin 2010 | Lien permanent | Commentaires (3)

Si je devais voter au Grand Conseil Genevois

A chaque élection cantonale, je suis sollicité par des électeurs binationaux qui me demandent pour qui voter. Mon parcours et mes valeurs me conduiraient à choisir un bulletin PDC. Je suis loin de partager toutes leurs options, mais je me reconnais dans les méthodes et les valeurs du PDC. Dans leur capacité à faire avancer l'intérêt général : le PDC privilégie l'efficacité plutôt que la visibilité médiatique. Leur affiche électorale explique très bien à quel point ils ont l'austérité de ceux qui travaillent plutôt que le bling-bling de ceux qui communiquent.

Pour autant, dans le vote Genevois, le vote nominatif est déterminant. Il a 9 fois plus d'influence pour désigner la composition du Grand Conseil. C'est pourquoi j'ai aussi sélectionné quelques candidats du PS, du PLR et des Verts.

Voilà la liste des candidats pour lesquels je voterai si j'avais le droit de voter :

 

  1. Alexandra Rys (PDC) : pour sa compétence et sa capacité à construire des compromis
  2. Alexandre Chevalier (PDB) : parce que voilà un parti qui défend la Suisse de demain plutôt que celle d’hier !
  3. Alexandre de Senarclens (PLR) : parce que ça fait du bien de voir des PLR qui cessent de s’accrocher à un monde révolu !
  4. Anne-Marie Von Arx Vernon (PDC) : pour la capacité à défendre sans relâche des valeurs humanistes en gardant toujours la bonne humeur.
  5. Antoni Mayer (PDC) : parce qu’il vit le Grand Genève au quotidien
  6. Antonio Hodgers (Verts) : pour appuyer sa candidature au Conseil d’Etat
  7. Béatrice Hirsch (PDC) : pour le travail réalisé à la Présidence du PDC
  8. Brigitte Sarrasin Borel (PBD) : parce que voilà un parti qui défend la Suisse de demain plutôt que celle d’hier !et parce qu’elle vit dans le Grand Genève
  9. Charles Piguet (PBD) : parce que voilà un parti qui défend la Suisse de demain plutôt que celle d’hier !
  10. Charly Schwartz (Vert’libéraux) : un collègue blogueur !
  11. Claudio Marques (PDC) : parce que le PDC a besoin de sang neuf
  12. Daniel Fischer (PDC) : parce qu’en voisin, il ne peut que partager la préoccupation d’une amélioration des conditions de mobilités sur l’axe St Julien-Genève.
  13. Danièle Bounaix (Ensemble à Gauche) : parce qu’elle réside en France et connait forcément bien les problèmes de mobilité, de logement et de discrimination que vivent les habitants du Genevois français.
  14. Denis Bücher (Verts) : parce qu’il vit le Grand Genève au quotidien.
  15. Didier Bonny (Parti Pirate) : parce qu’il vit ses valeurs humanistes jusqu’à en payer le prix.
  16. Dinh Manh Uong (PDC) : pour le bilan courageux et responsable en matière de construction de logements à Confignon.
  17. Emilie Flamand-Lew (Verts) : Parce qu’elle défend une vision constructive de l’écologie, et qu’elle a un super sens de l’humour et de la dérision !
  18. Fabienne Aubry-Conne (PBD) : parce que voilà un parti qui défend la Suisse de demain plutôt que celle d’hier !
  19. François Duc (MCG) : pour le plaisir de voir un frontalier siéger dans la députation du MCG.
  20. François Lance (PDC) : pour son expérience de conseiller administratif à Lancy.
  21. François Lefort (Verts) : Pour sa vision d’une écologie constructive
  22. Frédéric Hohl (PLR) : parce qu’il est radical !
  23. Gabriel Barrillier (PLR) : parce qu’il prend la mesure des enjeux du Grand Genève
  24. Geneviève Arnold (PDC) : pour les réalisations courageuses en matière de construction de logement à Plan les Ouates.
  25. Guy Mettan (PDC) : pour ses positions novatrices et courageuses sur la région
  26. Guy Zwahlen (PLR) : parce qu’il est constructif et humaniste.
  27. Jacqueline Roiz (Verts) : Pour sa vision d’une écologie constructive
  28. Laurent Seydoux (Vert’Libéraux) : pour avoir défendu avec autant de courage et de responsabilité le quartier des Cherpines.
  29. Luc Gioria (PDC) : parce que l’équipe PDC de Bernex est excellente, travailleuse et courageuse sur la question du logement.
  30. Marko Bandler (PS) : parce qu’avec son boulot, il voit l’envers du décor de la Genève internationale !
  31. Martine Roset (PDC) : pour sa vision constructive et responsable d’une région au-delà des frontières
  32. Matthias Buschbeck (Verts) : Pour sa vision d’une écologie constructive
  33. Michel Ducret (PLR) : parce qu'un jour il m'a dit "vous avez raison, il faut leur dire que nous vivons dans une agglomération" !
  34. Michèle Kunzler (Verts) : parce que je mesure et constate son engagement au service de la mobilité
  35. Miguel Limpo (Verts) : Pour sa vision d’une écologie constructive
  36. Murat Julian Alder (PLR) : parce qu’il a contribué à élaborer des consensus qui ont permis le changement de constitution.
  37. Pablo Garcia (PS) : parce que résident à Perly, il peut comprendre les problèmes de mobilité sur l’axe St Julien-Genève
  38. Patrick Malek-Asghar (PLR) : pour qu’il y ait plus de radicaux dans la députation PLR et pour le bilan en matière de logement à Versoix.
  39. Peter Loosli (Verts) : parce qu’il vit le Grand Genève au quotidien
  40. Pierre Conne (PLR) : parce qu’il comprend l'enjeu travaille à la résolution de l’accès au soin pour tous au-delà de la frontière
  41. Pierre Ronget (PLR) : parce qu’il est humaniste… et que chez les Libéraux ça ferait du bien de voir plus d’humanistes, et un peu moins de lobbyistes !
  42. Renaud Gautier (PLR) : pour sa capacité à créer des ponts au-delà des partis… en espérant qu’il arrive à créer des ponts au-delà des frontières.
  43. Romain de St Marie (PS) : parce qu’il comprend les problèmes de l’agglomération pour y avoir grandit et qu’il y a besoin d’une nouvelle génération de socialistes.
  44. Sandrine Salerno (PS) : pour appuyer sa candidature au Conseil d’Etat
  45. Sébastien Kaech (PDC) : pour apporter du sang neuf et de la compétence au PDC
  46. Serge Dal Busco (PDC) : pour appuyer sa candidature au Conseil d’Etat, car son bilan, son parcours et ses compétences montrent qu’il a l’envergure d’un homme d’état.
  47. Sophie Forster Carbonnier (Verts) : pour le travail réalisé pour que Genève ait un budget en 2013 !
  48. Thierry Apotheloz (PS) : pour appuyer sa candidature au Conseil d’Etat
  49. Thomas Puttalaz (PDC) : parce qu’il défend l’idée d’un statut de quasi résident pour les Genevois installés en France.
  50. Xavier Magnin (PDC) : parce que l’équipe PDC de Plan les Ouates a contribué à la construction de logement et pour améliorer la mobilité sur l’axe St Julien-Genève.

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jeudi, 26 septembre 2013 | Lien permanent | Commentaires (1)

De Chêne-Bougeries à Rumilly, les Verts Genevois saccagent l'environnement

Je viens de recevoir la répartition des frontaliers et suisses par commune de Haute Savoie. Ces chiffres soulignent l'urgence de la mise en oeuvre réelle du projet d'agglomération : déjà 25% des frontaliers et suisses de Haute-Savoie résident au delà du périmètre de l'agglo. C'est au delà du Genevois français que les augmentation de frontaliers sont les plus fortes : la hausse du nombre de Suisses et frontaliers en un an atteint 33% dans le canton de Rumilly et 46% dans le canton d'Alby sur Chéran, deux cantons les plus éloignés de la frontière - ces hausses sont sur des bases faibles mais sont révélatrice de l'éloigement toujours plus grand des salariés de leur lieu de travail. Ne nous faisons pas d'illusions : jamais nous n'aurons les moyens d'amener le CEVA jusque là pour que ces frontaliers cessent d'utiliser leur voiture ! Si on prend le seul cas des frontaliers suisses installés en Haute-Savoie, 17% habitent déjà au delà des frontières de l'agglo. Je ne parle ici que des statistiques de Haute Savoie. Je n'ai pas encore les chiffres pour l'Isère, la Savoie et le Rhône : mais l'an dernier déjà 5% des frontaliers et suisses "pendulaient" chaque jour en venant de communes au delà des départements de l'Ain et de la Haute-Savoie.

Pendant ce temps là, les Verts Genevois continuent leur travail de destruction massive de l'environnement de notre agglo. Vous trouverez en lien ici le site des opposants à tous les projets de logements à Chêne-Bougeries et ici celui des personnes favorables au projet. Faut-il rappeller que Chêne Bougeries est déjà la commune la plus âgée du canton par sa moyenne d'âge en raison de son incapacité à construire des logements pour les familles. Les Verts de Chêne-Bougeries veulent manifestement que la destruction d'espaces naturelles accélérée se poursuivent au delà des limites communales : car chaque immeuble qui ne se construit pas à Chêne Bougeries obligera toutes les communes jusqu'à Rumilly et Alby-sur Chéran à construire des hectares de maisons. Si les logements ne se construisent pas à proximité du tram de Chêne Bougeries alors les futurs habitants seront des pendulaires supplémentaires qui traverseront Chêne-Bougeries. La position dogmatique et absurde des Verts de Chêne-Bougeries se traduit dans les fait par une destruction massive des espaces naturels dans notre région.. au nom de quelques arbres Chenois, par une augmenation continue du trafic de voitures et de l'engorgement à Chêne Bougeries comme dans toute l'agglo, par une augmentation exponentielle de la pollution. Je ne parle même pas du "nettoyage" générationnelle et social de Chêne Bougeries, argument qui manifestement n'intéressent pas ces "individus". Ces sectaires bien logés désignent par le terme de balafre des logement

Pour celà les pétitionnaires font preuve d'une mauvaise foi crasse. Ils prétendent que sous prétexte qu'il y a des parkings les résidents se déplaceront en voiture... faisant semblant d'ignorer que l'écrasante majorité des utilisateurs des transports en commun ont une voiture pour d'autres déplacements et ont donc besoin d'une place de parking. Ils 'opposent à l'abattage de quelques arbres au chemin de la montagne. J'ai grandi pendant 17 ans avec certains des arbres montrés sur le site. Malgré tout je ne peux pas m'empêcher de penser que le logement des Genevois avec lesquels j'ai grandi, notre mobilité à tous, notre qualité de l'air et l'équilibre de notre agglomération sont plus important que ces arbres qui sont déjà mourrants. Nous pourrons et nous devrons en planter d'autres. La surrélévation des immeubles du chemin de la montagne permettent au contraire de préserver des centaines d'arbres de Chêne Bougeries à Rumilly ! Les opposants prétendent qu'ils seraient favorable à des constructions de logements à Chalendin.. mais ne mentionne pas le nombre de logements du projet et s'opposent à tous les projets de logements dans la commune.

En revanche, je partage les interrogations des opposants sur le modèle de croissance. Manifestement, la population genevois n'est pas prête à assumer les conséquences urbaines du développement à marche forcée que les autorités cantonales leur impose. Il faut en tirer les conséquences sur le modèle économique. Mais tant que cette adaptation n'est pas faite, il faut assumer et cesser de prendre en otage la jeunesse genevoise, la mobilité, le Genevois français, le canton de Vaud et les salariés en euros.

Ce qui me frappe ce n'est pas les conceptions étriquées des Verts de Chêne Bougeries en particulier - leurs positions sont à l'image de celles des Verts Genevois sur les Cherpines. Ce qui me frappe c'est la passivité du PLR cantonal sur cette question : ne sont ils pas le premier parti de Chêne Bougeries ? C'est l'incapacité de Christian Lûscher, Isabel Rochat et Mark Muller à intervenir dans ces débats publics municipaux pour expliquer aux habitants ce qu'ils ont à gagner : moins de trafic de voitures, des logements plus proches et moins chers pour leurs enfants, moins de polution, des espaces agricoles et naturels préservés dans notre région plutôt qu'une Los Angelesisation rampante de l'agglomération genevoise. Quand je vois la passivité des leaders cantonaux du PLR sur toutes ces oppositions locales, je me dit que nous devons être d'autant plus fermes sur les belles déclarations d'intention du projet d'agglo.

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jeudi, 17 novembre 2011 | Lien permanent | Commentaires (1)

La Constituante et la région franco valdo genevoise

La Constituante genevoise débattait cette semaine de la région du Genevois franco suisse. Elle avait à l'odre du jour de proposition intéressantes qui représentent de sacrées avancées, à lire à l'adresse suivante :

http://www.ge.ch/constituante/doc/d75/AC_RA_401_Region_20...

En particulier :

  1. création d'une institution régionale,
  2. perspective de création d'une assemblée interrégionale,
  3. ouverture du Grand Conseil Genevois à des observateurs extérieurs,
  4. création d'un ombudsman régional.

La création d'une institution régionale n'est pas vraiment originale. Sa composition rappelle trop le CRFG dont l'innefficacité structurelle depuis 30 ans a conduit notre région au désastre actuel.

Ludwig Muller (UDC) a déposé un amendement qui appelle implicitement à la colonisation par Genève du Genevois français. L'amendement demande au Conseil d'Etat de favoriser l'acquisition de foncier dans le Genevois français afin de pouvoir influencer l'urbanisation. Une atteinte à la souveraineté du Genevois français de la part d'un mouvement politique qui se prétend favorable à la neutralité. L'amendement a été rejeté par 7 voix contre, aucune pour et une abstention. Une proposition aggressive et pas très originale puisque le tiers des maisons du Genevois français sont achetées par des habitants de Genève qui ne peuvent pas se loger. Je suis surpris qu'une proposition aussi martiale ne suscite pas plus de réactions en pays neutre.

A l'opposé, les partisans de la coopération régionale sont extrêmement timorés. Il est temps que les partisans de la région s'expriment aussi fortement que ses opposants.

Côté français notre centralisme nationale rend difficile la prise d'initiative. Nous le pourrons à terme grâce à la création de l'ARC (Association Régionale de Coopération du Genevois), mais en attendant nous devons consolider cette institution et construire une consensus local. Parce que Genève dispose de pouvoirs propres plus importants, parce que la Constituante a précisément recu pour mandat de repenser l'organisation des pouvoirs et que la question régionale est au coeur de l'avenir institutionnel genevois, il revient à la Constituante de formuler une proposition : côté français, nous pourrons alors y réagir, l'accepter, l'amender ou le refuser. Laisser celà dans les mains du Conseil d'Etat comme le fait la constituante n'est pas bien prudent : il est peu probable que le Conseil d'Etat soit très motivé par l'émergence d'une institution régionale.

Soyons réalistes, les obstacles juridiques sont trop nombreux pour songer à une instance qui édicte des règles. En revanche, il serait beaucoup plus aisé de doter cette instance du pouvoir d'attribution de ressources communes à des projets d'envergure régionale. Ces dotations permettraient la mise en place des infrastructures régionales nécessaires.

Le texte est ainsi rédigé :

401.31.c

Le Conseil d'Etat étudie avec les partenaires concernés la création d'une véritable assemblée interrégionale élue.

Personnellement, j'aurai volontiers amendé cette proposition :

Il est créé une Assemblée du Genevois composée de délégués choisis par les organes délibératifs du Canton de Genève, du district de Nyon et de l'Association Régionale de Coopération du Genevois. L'Assemblée du Genevois a pour mission de définir un projet régional. Ses ressources sont issues de la valeur ajoutée régionale. Elle finance la réalisation des projets d'envergure régionale.

Une autre proposition est intéressante : l'ouverture du Grand Conseil à des observateurs du canton de Vaud et du Genevois français avec droit de parole (mais pas de vote). J'ai fait une proposition similaire avant l'été au sein de l'ARC pour le Contrat de Dévelopement Durable Rhône Alpes. La proposition a été rejetée suite aux interventions des Maires de Saint-Julien en Genevois et d'Annemasse qui estimaient que cela recréérait la même structure que l'agglo. Remarque ridicule puisqu'il s'agissait simplement d'un observateur de manière complémentaire et avec avis consultatif. Pour faire avancer l'agglomération, l'interdépendance et la consultation mutuelle sont plus efficaces que les politesse convenues et les pinces fesses mondains. Nous y viendrons tôt ou tard, il faut sans doute un changement de génération. En l'occurence, s'il y avait des observateurs du Genevois français jeudi prochain au Grand Conseil lors du débat sur le déclassement des Cherpines, les Verts genevois, les Socialistes genevois et l'UDC qui veulent s'y opposer auraient à répondre à quelques questions de bon sens sur l'avenir de notre région.

En revanche, de part et d'autre de la frontière, nos décisions doivent toujours prendre en compte la réalité régionale. Elles doivent au minimum se faire en connaissance de cause des impacts régionaux. Idéalement, aucune décision ne devrait être prise qui nuisent à l'intérêt régional commun. Côté Français, le code de l'Urbanisme, dans son article L-121-4-1, préconise que les documents d'urbanisme dans les zones frontalière prennent en compte l'occupation des sols des Etats limitrophes et prévoit la possibilité de consulter les autorités en question. C'est l'un des points sur lesquels j'attaque l'ouverture à l'urbanisation de Norcier qui créera du traffic supplémentaire à Certoux et qui a été fait sans concertation avec les voisins de Perly-Certoux. De la même manière la Constituante pourrait prévoir que les lois proposées au Grand Conseil aient fait au préalable l'objet d'une étude d'impact régional ou encore ait fait l'objet d'un avis consultatif de la part de l'ARC et du district de Nyon.

 

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samedi, 18 septembre 2010 | Lien permanent

Compte rendu du Conseil Municipal de Saint Julien en Genevois du 23 septembre 2010

Ce soir avait lieu le Conseil Municipal de Saint Julien en Genevois.

Nous consacrons d'abord 1H30 à une présentation de l'état d'avancement du projet d'agglomération franco valdo genevois pour le secteur Saint-Julien-Bernex. Une synthèse des travaux présentés jusqu'à présent. Je vous invite à consulter tous les documents que vous trouverez sur le site du projet d'agglo. Ce sont des enjeux extrêmement importants qui façonneront notre région dans les 20 à 30 prochaines années. Le schéma définit Saint Julien comme pôle régional avec 10 000 habitants supplémentaires en 2030 et les fonctionnalités d'une ville pôle de l'agglomération.

La présentation est téléchargeable ici :

Presentation PACA Bernex Saint Julien Conseil Municipal du 23 septembre 2010.pdf

De mon point de vue, le projet d'agglomération décrit une vision idéale de notre agglomération. Mais c'est aussi un marché de dupes : la réalité c'est que nous planifions des aménagements régionaux et que pour l'instant Genève ne tient toujours pas sa part du contrat qui consiste à construire des logements au coeur de l'agglomération. La volonté politique est réelle... mais pas au point de modifier les lois qui empêchent Genève de construire assez de logements pour les habitants qu'elle fait venir chaque année. Les élus Genevois les plus responsables osent encore peu expliquer la nécessité de construire des logements à leurs électeurs (à l'exception d'ailleurs de Mark Muller qui se montre de plus en plus courageux ces dernières semaines face au lobbyiste des villas qu'est l'association Pic Vert). Il y a encore pléthore d'élus genevois irresponsables qui estiment qu'on peut continuer à installer les emplois d'un côté et les logements de l'autre : ils ne se rendent pas compte que cela aggrave les problèmes de circulation et détruit notre qualité de vie commune. Ce soir avait lieu au Grand Conseil la première partie du débat sur le déclassement des Cherpines et les Verts qui sont à l'origine du projet d'agglo ont voté contre : signe des incohérences genevoises.

Le second projet d'agglomération qui devra être signé l'an prochain devraêtre beaucoup plus précis sur les engagements Genevois. Nous devons avancer de manière coordonnée et parallèle. Les avancées sur les transports en commun doivent se faire au rythme des avancées genevoises sur le logement. Si nous avançons trop vite sur les transports en commun, le risque est grand de permettre à Perly par exemple, de refuser de construire les logements nécessaires sur l'axe du tram. Le Maire de Saint Julien en Genevois semble lui même en douter puisqu'il rétorque que si on attend que Genève construise des logements on risque de ne jamais commencer. Il oublie que l'arrivée d'un tram avant que les logements ne se construisent à Genève chasserait de notre commune tous les salariés en euros qui ne pourraient plus y vivre, par ricochet elle en chasserait aussi les entreprises et administrations, et ferait de notre ville une simple cité dortoir de travailleurs genevois.

Nous abordons ensuite l'ordre du jour à 22H00. Jean-Michel Thénard commence par la mise en scène d'une "déclaration solennelle auquel il a beaucoup réfléchit"(sic) me mettant en cause car j'ai eu l'affront d'appeler une de nos collègues, conseillère municipale, qui est absente depuis maintenant un an, qui n'est inscrite dans aucune commission municipale et qui n'a jamais donné de pouvoir de vote. Je l'ai appelé afin de lui demander des nouvelles de son engagement. La conversation avait été très cordiale et aimable. Anne-Marie Raballand m'avait indiqué qu'elle n'aurait pas la possibilité de s'engager au Conseil Municipal et qu'elle souhaitait démissionner. Voilà l'acte honteux et déplorable dont je me suis rendu coupable aux yeux du Maire. Il a prétendu qu'Anne-Marie Raballand avait été profondément choqué par mon appel... ce qui ne correspond pas à la tonalité de l'échange téléphonique que nous avons eu.

Selon Jean-Michel Thénard, je ne montrerai aucun respect pour les personnes. Accusation plutôt cocasse lorsqu'on connait le personnage et ses comportements en société.

Selon les termes de la loi (article L2121-5 du code général des collectivités territoriales) le Maire devrait adresser un avertissement aux conseillers municipaux absents. Depuis le premier vote sur le terrain de Norcier de juillet 2009, Pierre Compagnon aussi n'a plus mis les pieds au Conseil ni en commission. Il a en revanche fait un pouvoir. Le Tribunal Administratif prononcerait ensuite leur démission suite à leur absence renouvelée. Il ne le fait pas car ces démissions en entraîneraient d'autres qui provoqueraient des élections municipales anticipées. Élections anticipées que Jean-Michel Thénard semble redouter. Peut-être pense-t'il qu'il ne serait pas majoritaire dans la commune ?

En attendant, il fait preuve d'une profonde agressivité. Depuis le début du mandat c'est sa manière d'assurer la cohésion de son équipe. Un bon Maire assurerait la cohésion de son groupe par le travail d'équipe, un projet d'équipe ou des choix d'équipe. Au niveau national, on voit à quel point il est beaucoup plus facile pour le PS d'afficher une cohésion factice contre la retraite à 62 ans plutôt que de fédérer derrière des propositions responsables. Jean-Michel Thénard invente pour la première fois en France, l'opposition systématique à la minorité, ce qui n'a décidément plus aucun sens. Deux ans et demi après le début du second mandat, cette stratégie qui consiste à créer de faux clivages ne masque plus l'absence de choix pour notre ville.

J'éprouve une compassion profonde pour les collaborateurs, les adjoints et les Maires du canton qui doivent travailler avec lui au quotidien ! Je comprends chaque mois un peu mieux l'exaspération et la lassitude croissante que suscite le personnage. Pour notre part, nous n'avons à le supporter que lors des neuf conseils municipaux annuels.

Une délibération sur l'aménagement du pôle gare est ajoutée à la dernière minute. C'est la délibération sans doute la plus importante de la soirée et la plus longue. Nous la découvrons sur place. Suivent 5 délibérations :

  • 2 décisions modificatives du budget,
  • Une convention d'objectif avec l'Union Sportive de Saint Julien,
  • L'attribution des marchés de travaux pour l'aménagement de la rue des Chênes - après plus d'un an de négociation les conventions avec les riverains ne sont toujours pas bouclées,
  • et un avenant à une convention avec les SIG.

Le tout est approuvé à l'unanimité.

1H30 de présentation du projet d'agglo, 20 minutes de polémique stérile et 40 minutes de délibérations courantes adoptées à l'unanimité. La ville avance peu : aucune déliberation sur le développement du commerce au centre ville, aucune délibération sur l'accueil de la petite enfance, aucune proposition pour résoudre les problèmes de circulation que la construction accélérée du quartier de Chabloux va créer. Et pour cause, le Maire s'est absenté 4 semaines durant l'été - connaissez-vous beaucoup de personnes qui ont autant de responsabilités et s'absentent aussi longtemps ? Il n'y a eu par ailleurs aucune coordination sur les plannings de vacances. Des services entiers ont été désertés laissant une charge de travail insurmontable aux personnes restées au coeur de l'été.

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vendredi, 24 septembre 2010 | Lien permanent | Commentaires (1)

L’avenir du Genevois français se décide aussi à Genève… et réciproquement !

Candidat aux élections cantonales en 2004, j’avais pris l’initiative de demander une autorisation pour tenir un stand dans les rues basses de la ville de Genève pour faire campagne auprès des nombreux frontaliers du canton. A l’époque, Andre Hediger, Conseiller Administratif en Ville de Geneve en charge de la voirie l’avait refusé au motif que c’était la porte ouverte à tous les partis français. Devant le tollé suscité par son refus, il avait du céder.

Depuis je tiens un blog sur internet et un autre sur la plateforme de la Tribune de Genève. Ce blog à longtemps suscité de nombreuses réactions violentes de la part de lecteurs Genevois : « restez chez vous ! » ou encore « pourquoi la tribune accepte un tel blog de la part d’un élu français ». Je répondais systématiquement en promettant de suspendre mon blog le jour ou la tectonique des plaques séparerait le Genevois français de Genève. Ces commentateurs ont fini par se lasser.

J’ai aussi eu des commentaires plus insidieux de la part de responsables politiques Genevois : « vos ingérences dans le débat public genevois dérangent et pourraient renforcer les réactions allergiques du type MCG ». Comme s’il fallait céder devant la xénophobie. A vrai dire le succès du MCG m’a incité à être plus incisif : c’est quand même un comble qu’après avoir exporté les nuisances du développement économique de Genève on nous prenne comme bouc émissaire des flux transfrontaliers. Aujourd’hui chacun comprend que nous habitons dans la même région et que nos problèmes sont communs.

Coté Français aussi cela a suscité de nombreuses réactions. On me qualifie de « trop Genevois », ce qui aux yeux de ces responsables politiques annéciens ou de la Vallée de l’Arve signifierait presque étranger (voir criminel façon UDC)... oubliant que le Genevois est effectivement un territoire de Haute-Savoie et que les Haut-Savoyards qui y résident sont effectivement des Genevois. « L’insulte » me plait.

Au départ il s’agissait simplement de tenir compte d’une réalité pratique : une partie importante des électeurs que je dois rencontrer, écouter et auxquels je dois m’adresser passent l’essentiel de leur journée à Genève.

En acceptant la proposition de la Tribune de Genève de tenir un blog sur leur plateforme j’avais un autre objectif en tête. Une part importante de l’avenir du Genevois français se décide à Genève. La pénurie de logements a des conséquences catastrophiques sur le Genevois français : sur le pouvoir d’achat des salariés en euros, sur l’encombrement des routes, sur le développement économique du Genevois français, sur notre capacité à maintenir nos services publics.

Une majorité de Genevois n’a pas conscience que les deux tiers des nouveaux habitants du Genevois français sont des résidents genevois qui fuient la pénurie de logements. La crise du logement se résoudra à Genève ou ne se résoudra pas. Nous devons participer à ce débat sur notre avenir. Nous devons dejà nous adresser au seul véritable décideur final : le souverain genevois. Nous devons participer au débat public Genevois. Nous devons briser ce tabou de la prétendue ingérence car il s’agit bien de NOS problèmes dont nous devons parler chez nos voisins… et réciproquement.

 Affirmer comme je le fais ici que l’avenir du Genevois français se décide en partie à Genève revient à briser un tabou. Une affirmation qui en choquera plus d’un. C’est pourtant d'une banale évidence. Nos problèmes d’aujourd’hui se moquent des souverainetés nationales, de nos frontières du XIXieme siècle, de nos duchés, royaumes et bourgeoisies du moyen âge. Que les souverainistes français, allergiques de la mondialisation se rassurent : une part de plus en plus importante de l’avenir de Genève se décidera aussi dans le Genevois français. Le temps des souverainetés hermétiques cède la place à l’aire de l’interdépendance réciproque. La capacité de Genève à poursuivre son modèle de développement économique, l’engorgement des voies publiques genevoises, les corridors biologiques, l’eau, les ressources fiscales genevoises, la sécurité des Genevois sont des questions qui se décideront de plus en plus aussi dans le Genevois français.

La Tribune de Genève m’a récemment proposé de faire partie à partir du 15 décembre prochain, d’un panel de 25 experts couvrant 5 thèmes décisifs pour Genève. C'est pour cette meme raison que j'ai accepté. Avec 4 autres « experts » je serai appelé à commenter l’actualité relative à la Région du Genevois franco-suisse. Lorsque les Genevois voteront en mai sur les Cherpines, sur les transports, peut être un jour sur la politique économique exogène expansive, il sera utile qu’ils aient conscience des conséquences de leurs choix sur le Genevois français. Il sera utile que dans nos décisions respectives nous agissions comme une seule région et pas seulement comme des voisins qui s’ignorent. Nos intérêts doivent devenir communs, pour cela nos débats publics doivent de plus en plus être communs. D’autres élus français interviendront plus souvent dans le débat public Genevois et des élus Genevois commencent à intervenir dans les médias français.

 

 

 

Dans les pdf ci-joint vous trouverez qq unes de mes interventions dans le debat public genevois au  cours des 12 derniers mois :

Revue de presse TDG 1.pdf

Revue de presse TDG2 .pdf

Revue de presse TDG 3.pdf

Revue de presse tdg4.pdf

Revue de presse du journal Le Temps.doc

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mercredi, 01 décembre 2010 | Lien permanent

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