Le rôle du Maire (1/2) : le Maire n’est pas un roitelet (vendredi, 02 novembre 2007)

Saint-Julien-en-Genevois 

Au cours de mon long engagement politique et de mes différentes campagnes, j’ai assisté à des conseils municipaux dans près d’une trentaine de communes.

C’est toujours intéressant pour comprendre des problèmes d’une commune, mais aussi très instructif sur la dynamique de l’équipe municipale et de son maire. Pour simplifier les choses, il y a deux extrêmes : le Maire démocrate et participatif et le Maire autoritaire.

Le Maire démocrate favorise le débat au sein de l’équipe municipal. Tout le monde n’est pas toujours d’accord. On discute, on améliore et on décide. Des modestes et trop rares observations que j’ai pu faire, les Maires de Jonzier Epagny et de Savigny sont des Maires démocrates.

A l’extrême opposé, il y a le Maire autoritaire. Lors des Conseils municipaux du Maire autoritaire le Maire monopolise la parole. Il daigne parfois la donner à des adjoints mais seulement pour lire mot à mot des textes validés à l’avance par le Maire. Et comme si cela ne suffisait pas, le Maire introduit et conclut chacune des interventions de ses adjoints. Dans ce registre, Robert Borrel, Maire d’Annemasse, est le Maire le plus autoritaire qu’il m’ait été donné d’observer.

Le mode de scrutin par liste ou par panachage explique une partie de cette différence. Le débat a parfois lieu en privé hors du Conseil municipal. Mais souvent il n’y a pas du tout de débat. Le Maire décide de tout unilatéralement. Il y a un moyen très simple de différencier les Maires autoritaires des Maires démocrates : l’absentéisme en fin de mandat est encore plus important dans les équipes des Maires autoritaires. A quoi bon passer 6 ans à voter des délibérations comme des moutons. L’absentéisme de l’équipe de Saint-Julien-en-Genevois en cette fin de mandat, révèle à quel point les Conseillers Municipaux savent que leur point de vue n’est pas pris en compte.

Tous les modèles d’efficacité de groupe ont toujours démontré que la décision prise en équipe suite à un débat est toujours plus juste et plus efficace que la décision prise par une seule personne.

Récemment Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, a sévèrement critiqué le gouvernement pour l’amendement ADN. Le premier ministre lui a confirmé sa confiance. A l’opposé, lorsque Roger Vioud, adjoint à Annemasse, dit ce qu’il pense et se permet d’émettre un début d’autocritique, ses délégations lui sont retirées. Même le Gouvernement de Nicolas Sarkozy peut donner des leçons de démocratie à l’équipe de Robert Borrel.

Notre pays compte trop de Maires qui se prennent pour des roitelets. Des Maires qui restent trop longtemps en place et perdent pieds avec la réalité. Plus le temps passent plus ils font du débat public une affaire personnelle plutôt qu’un échange pour améliorer la vie quotidienne des gens qu’ils doivent servir.

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