Alcool sur internet : une question de valeur (jeudi, 30 octobre 2008)
Le Gouvernement a décidé d'autoriser la publicité pour l'alcool sur internet. Poussé en cela par des députés qui privilégient des intérêts locaux sur l'intérêt général national. Sachant qu'internet est un média en pleine expansion, cela revient à autoriser la publicité tout court pour l'alcool d'ici 10 ans.
Pourtant,
1) les statistiques montrent une augmentation très importante des cas de coma éthyliques chez les adolescents dès 14 ans,
2) la France a historiquement un problème d'alcoolisme prononcé : nous sommes dans les tous premiers pays pour la consommation d'alcool par habitant (compté en équivalent alcool pur, car d'autres pays consomme plus de boissons moins alcoolisés comme la bière),
3) mais surtout ne nous faisons pas d'illusions, comme pour tous les autres marchés, 80% de la consommation est réalisée par 20% des clients, les alcooliques. Le coeur du "business" des alcooliers c'est l'alcoolisme.
Il est malsain de pousser à la consommation par de la publicité.
Les emplois qui seront créés par une telle mesure sont de peu de poids par rapport aux conséquences sanitaires, sociales, familiales d'une telle décision. On retrouvera certains de ces internautes en cour d'assise dans 10 ans. Ils sont aussi de peu de poids au regard du coût financier de l'alcoolisme pour la collectivité. Avec de telles logiques stupides, le Gouvernement pourrait aussi créer un plan de création d'emploi dans le secteur du "deal" !
C'est dans de tels décisions que l'on voit une vrai différence de valeur entre des libéraux d'une part qui privilégient les intérêts purements économiques et financiers et les démocrates d'autres part qui privilégient l'aspect humain.
08:50 | Commentaires (1) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Antoine,
Tu aurai pu ajouter un point sur le double langage du gouvernement à sujet. Dans un premier temps, on souhaite interdire les soirées "open-bars" qui touchent particulièrement les jeunes ainsi que la vente d'alcool aux mineurs et de l'autre côté, on autorise la publicité sur internet qui ciblera de toute façon les jeunes en priorité.
Un manque de cohérence total qui devient une habitude !
FS
Écrit par : Frederic Sansa | vendredi, 31 octobre 2008