Omar Bongo : la mort du Gouverneur Général du Gabon (jeudi, 18 juin 2009)

Avant même d’atterrir à Libreville, lorsqu’on constate que la propriété d’Omar Bongo occupe une bonne partie de la ville, on comprend tout de suite de quel sorte de régime il s’agit. En vue aérienne cela ressemble plus à "Bongoville" qu’ à une quelconque « libre ville ».

 

Les Francais ne sont pas les bienvenus au Gabon.

 

Omar Bongo était le Gouverneur Général d’une colonie version moderne. Le Gabon réservait à Elf Aquitaine (Total aujourd’hui) ses ressources pétrolières. La France appuyait un régime dictatorial. La fortune privée du dictateur est soigneusement préservée en France. Le parquet – sous l’autorité hiérarchique du Gouvernement – a encore récemment fait appel d’une enquête pour détournement de fonds ordonnée par un juge d’instruction sur la fortune privée de la famille Bongo en France. (Les Banques suisses pourraient passer pour des autorités morales à coté de ces dérives françaises).

 

La colonisation militaire a été remplacée par une colonisation économique qui condamne les Africains à la misère et à l'émigration. La seule différence c’est que les Gouverneurs Généraux sont maintenant des Africains.

 

Dans ces pays d’Afrique, la France est haït. Les Français aussi.

 

Il serait tout aussi colonial d’estimer que la France seule pourrait influencer des changements de régime dans ces pays Africains. Comme à Bagdad et Téhéran c’est d’abord la responsabilité des habitants eux mêmes de conquérir la démocratie – et de la maintenir. Mais sur le long terme, il est de l’intérêt de la France d’établir des relations d’amitié avec les Africains eux-mêmes plutôt qu’avec leurs dictateurs.

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