Robert Cramer ne remplacera pas les 1270 logements qui manquent ! (jeudi, 02 décembre 2010)

Les relations entre Genève et le Genevois français sont en train de sérieusement se dégrader. Genève va violer pour la troisième année consécutive ses engagements sur la construction de logements. Les élus du Genevois français doivent désormais taper du poing sur la table, menacer de ne pas signer le second volet du projet d'agglomération et priver ainsi Genève des subventions bernoises.

Loin de prendre la mesure de la gravité de la situation Genève a proposé de constater son échec et de réduire ses objectifs - en contradiction d'ailleurs avec l'engagement de législature du Conseil d'Etat et le discours de St Pierre !!!

Cette pénurie de logements au coeur de l'agglomération aggrave à vue d'oeil les conditions de circulation en créant des milliers de pendulaires supplémentaires chaque semestre, dégrade le pouvoir d'achat des habitants de la région et crée de forte tensions sociales entre chômeurs genevois et frontalier et entre résidents Genevois dans le genevois français et salariés en euro. Cette politique qui a longtemps fonctionné nous conduit maintenant tous dans le mur.

A titre personnel je suis partisan d'une suspension temporaire de la participation au projet d'agglo et d'une suspension temporaire de tout financement de transports en commun transfrontaliers afin de donner à Genève le temps nécessaire pour régler le problème de la pénurie de logements. Il faudra sans doute encore quelques trimestres de résultats pitoyables genevois pour que cette position devienne majoritaire dans le Genevois français. La coopération transfrontalière est absolument nécessaire... et elle doit se traduire dans les faits et pas seulement en palabres sans lendemain.

Dernière trouvaille de Mark Muller, appeler en renfort son prédécesseur Robert Cramer pour améliorer la relation avec le Genevois français. L'ancien Conseiller d'Etat, initiateur du projet d'agglo avait su développer des relations de travail efficaces avec ses interlocuteurs français. Pour autant, le travail de Robert Cramer était simple : dans le cadre du projet d'agglomération c'est lui qui a fait les promesses de construction de logements. Dans ce contexte, il était facile de bien s'entendre. Robert Cramer pêchait déjà par la réalisation de ses promesses, mais il est parti avant que la réalité ne devienne évidente. Mark Muller doit maintenant tenir ces engagements.

Il est affligeant de constater que le Conseil d'Etat croit que le problème de la coopération transfrontalière est une question de personne. On ne demande à personne de s'entendre ni d'être copains mais simplement de travailler ensemble efficacement.

Le problème n'est pas d'avoir à faire à Mark Muller ou à Robert Cramer... le problème ce sont les logements qui ne se construisent pas, les lois qui empêchent de construire qui ne sont pas modifiées, les préoccupations financières des communes réticentes à construire qui ne sont pas entendues, les obstacles aux mises en chantier qui ne sont pas analysées... et aussi le fait que les Libéraux et les Verts, auxquels appartiennent respectivement Mark Muller et Robert Cramer, continuent à s'opposer aux projets de logements à Troinex et aux Cherpines en total contradiction avec le projet régional. Dans le même temps, la politique économique expansive exogène s'accélère avec toujours plus de traders qui arrivent chaque semaines.

Recruter Robert Cramer pour s'occuper de la relation avec le Genevois français ne changera absolument rien. Mais cette idée est inquiétante, elle souligne à quel point les Conseillers d'Etat en charge de l'agglomération n'ont pas encore compris que cette question de la pénurie de logements à Genève est un casus belli, une condition sinequanon de la poursuite du projet d'agglomération.

Mark Muller aurait mieux fait de s'assurer que son parti appelle à voter en faveur des logements de Troinex plutôt que de faire appel à Robert Cramer.

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