Taxes sur les parcs d'attraction : le premier pas pour escalader la montagne de dettes (mardi, 06 septembre 2011)

Les députés UMP ont renoncé pour l'instant de taxer à 19,6% les parcs d'attraction. Un recul qui s'explique notamment par l'intense lobbying d'Eurodisney, installé à Marne La Vallée à proximité de la circonscription de Jean-François Copé, président de l'UMP.

Pour rappel, il existe en France deux niveaux de TVA : l'un à 5,5% pour les biens de première nécessité comme les denrées alimentaires, l'autre à 19,6% pour tout le reste. Ces deux taux de TVA permettent de corriger l'absence de progressivité du premier impôt de France. La TVA est en effet la première ressource de l'Etat. Mais elle est fondée sur la dépense : elle touche donc plus les ménages modestes qui dépense l'intégralité de leurs revenus que les ménages aisés dont l'épargne est exonérée de TVA. La TVA réduite s'applique donc aux biens de première nécessité qui représentent une part plus importante des dépenses des ménages modestes. Il est franchement surprenant que les parcs d'attraction bénéficient d'un taux de TVA réduit : difficile de défendre l'idée qu'ils soient un service de première nécessité. Il est tout aussi incompréhensible de constater que les forfaits de ski bénéficient aussi d'un taux de TVA réduit - et scandaleux que ce taux réduit ait été accordé aux restaurants. Parcs d'attraction, sorties au restaurant et forfaits de ski ne sont pas accesibles aux ménages modestes ou certainement pas autant qu'aux ménages aisés.

Cette mesure, totalement anecdotique, ne rapportait que 90 millions d'euros annuel à comparer aux 1700 milliards d'euros de dette publiques. Soit moins de 5 euros par famille française et par an : une économie ridicule au regard des près 58 000 euros de dettes par familles accumulées par une génération, une économie ridicule au regard des 11 000 euros par famille de dettes supplémentaires accumulées par les députés UMP au cours des 5 dernières années, une économie ridicule au regard des 5000 euros de déficits publics annuels par famille. Une mesure qui n'est rien de plus que le premier pas en direction de la montagne. Les députés se sont montrés incapables de faire ce premier pas... et ont préféré céder au clientélisme. On aurait pu discuter sur la mise en oeuvre, donner à ces entreprises quelques années pour s'adapter à cette nouvelle donne en maintenant leur activité.

La règle constitutionnelle de limitation des déficits est totalement nécessaire pour nous protéger de ces élus irresponsables.. mais elle n'est manifestement pas suffisante. Les députés UMP contestent maintenant l'imposition des plus values sur les résidences secondaires : pourtant chacun peu constater l'absurdité d'un pays dans lequel les habitants gagnent plus d'argent en étant propriétaires plutôt qu'en travaillant et que ces plus-value de propriété ne sont pas taxés contrairement au salaire du travail ! "Possédez plus et gagnez plus, travaillez plus et soyez taxés plus" !

Cette irresponsabilité des députés UMP confirment les propos de François Bayrou dans son dernier livre 2012, Etat d'urgence : " Ces deux majorités potentielles (de droite et de gauche) sont l'une comme l'autre liées à des intérêts antagonistes, intérêts de classe, ou intérêts corporatistes, qui empêcheront les décisions nécessaires."

08:25 | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |