L'agglo avancerait tellement mieux si Genève cessait les débauchages déloyaux (samedi, 10 septembre 2011)

En 15 ans d'expérience professionnelle dans le privé je n'ai jamais vu de tels comportements déloyaux entre entreprises partenaires. Lorsque deux entreprises ont des relations commerciales de toute sorte : client/fournisseur ou partenaires commerciaux vis-à-vis d'un client commun, la pratique suppose que les partenaire ne débauchent pas leurs salariés. Le business dans le privé c'est la jungle.. mais il y a quand même des limites, des règles : une éthique. On appelle cela des "gentleman's agreement". Si un candidat se présente en provenance d'une entreprise partenaire, il n'est tout simplement pas reçu !

Rien de tout cela dans le projet d'agglomération franco-valdo-genevois : côté pile on organise des grands messes, des cocktails et on signe en grande pompe des chartes d'agglomération, côté face Genève débauche de manière éhontée les techniciens de ses partenaires. Ces dernières semaines le canton de Genève a débauché plusieurs techniciens de l'ARC, de la Communauté de Communes du Genevois et du Conseil Général de Haute-Savoie... même si nous n'atteignons pas encore les taux de 20% de débauchage annuels dans les hôpitaux et maisons de retraites frontalières ! Une telle attitude prédatrice sur les ressources humaines de ses partenaires n'est pas de nature a entretenir une coopération sereine... ni même cordiale ! Le Genevois français a pour ambition d'être un partenaire fiable pour développer une agglomération équilibrée... et pas seulement un fournisseur de ressources humaines pour remplacer par wagons entiers les démissionnaires du département des Constructions de Mark Muller !

Récemment, une offre d'emploi parue dans le Dauphiné Libéré et publiée par les CFF était encore plus explicite : "recherche personne avec expérience à RFF (Réseau Ferré de France" ! Bonjour l'ambiance sur le chantier du CEVA : faut-il que RFF envoie ses plus mauvais ingénieurs pour ne pas risquer de les perdre ?

Pour aggraver encore la situation un fonctionnaire binational m'expliquait récemment que le canton de Genève accordait très facilement les dérogations nécessaires à ses fonctionnaires qui souhaitent résider dans le Genevois français... mais ces dérogations étaient beaucoup plus compliquées à obtenir lorsque la demande concernait le canton de Vaud ! On comprend les arrières pensées financières d'une telle politique : lorsque le fonctionnaire genevois s'installe dans le Genevois français, cela fait une famille en moins pour les charges publiques genevoises.. et un contribuable en plus grâce à l'impôt à la source. Si le fonctionnaire s'installe dans le canton de Vaud, Genève subit au contraire une perte fiscale. Au delà de ces affaires de gros sous, je pose publiquement la question : combien de fonctionnaires genevois ont-ils été autorisés à s'installer dans le Genevois français et combien ont-ils été autorisés à s'installer dans le canton de Vaud ?

Si les autorités cantonales souhaitent instaurer une collaboration plus saine, il serait temps qu'elle cesse immédiatement ces débauchages déloyaux et cesse d'accorder des dérogations d'installation à ses fonctionnaires hors du canton tant que la pénurie de logements ne sera pas terminée !

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