Les primaires socialistes révélatrices du vrai clivage de la vie politique française (mercredi, 12 octobre 2011)

Les primaires socialistes sont un succès de participation et de modernité. L'ouverture de ce grand débat public marque le début de la fin du Parti Socialiste français tel qu'on le connait : etalées au grand jour les divisions profondes entre un PS moderne et réformateur d'une part et une gauche archaïque d'autre part ne pourront plus perdurer bien longtemps.

Cette semaine, Martine Aubry et François Hollande vont jouer à "plus à gauche que moi tu meurs". Ils vont prétendre vouloir s'opposer à une Europe qui est notre seule chance d'imposer la souveraineté populaire sur une économie mondialisée. Ils vont prétendre qu'un état qui a vécu pendant 30 ans grâce à ses prêteurs pourraient s'en affranchir du jour au lendemain. Ils vont insidieusement laisser penser à leurs électeurs de second tour que l'euro est la source de nos maux alors que le succès de l'Allemagne prouve que ce n'est pas l'euro mais bien nos choix politiques illusoires qui nous ont mené là où nous en sommes.

Nicolas Dupont Aignant, Marine Le Pen, Jean-Pierre Chevênement et l'Humanité se félicitaient tous du succès d'Arnaud Montebourg. Ils ont raison de le faire car tous partagent les mêmes idées archaïques. Les mêmes illusions absurdes. Tous sont des conservateurs qui rêvent d'un retour au temps passé plutôt que de construire un monde meilleur. Jean Jaurès disait "Le courage c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel". Ces gauchistes n'ont pas le courage de comprendre le réel.

Les pragmatiques français doivent s'unir pour construire une majorité nouvelle. Divisés, ils seront minorisés dimanche dans une surenchère gauchiste qui les décridibilise pour l'élection présidentielle. Ils sont minorisés depuis longtemps à l'UMP sous l'influence des idées nauséabondes des Hortefeux et des Guéant. Pour offrir un espoir de reconstruction, les pragmatiques devront faire l'effort de s'unir et de dépasser les clivages partisans. Dans le livre co-écrit avec Michel Rocard : "la politique telle qu'elle meurt de ne pas être", Juppé prouve qu'il a plus de valeurs et d'idées communes avec Rocard qu'avec Hortefeux et Guéant. Ce n'est que par atavisme de clan qu'il ne participe pas à une majorité nouvelle et centrale. Un atavisme qui n'a plus lieu d'être dans la situation actuelle. Réciproquement, il y a plus de points commun entre Juppé et Valls qu'entre Valls et Montebourg.

La primaire socialiste aura au moins permis de mettre un terme aux faux semblants : A l'air de la transparence, il devient de plus en plus compliqué pour le PS français de poursuivre ses contorsions entre le réformisme de la sociale démocratie et l'archaïsme de sa minorité gauchisante.

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