L'Europe : une crise institutionnelle et pas financière (lundi, 12 mars 2012)
L'Europe est en crise. Beaucoup pensent à tort que c'est une crise financière. C'est faux, nos ratios d'endettement sont meilleurs que ceux des Etats-Unis et du Japon. Comparables à ceux de la Suisse lorsqu'on regarde le seul ratio pertinent qui est celui de l'endettement total et pas seulement l'endettement public. Alors pourquoi cette crise qui depuis plus d'un an fait la une de la presse mondiale et décrédibilise notre continent aux yeux du reste du monde. Pourquoi cette crise alors qui détruit tant d'emplois et de pouvoir d'achat ? Cette crise n'est qu'une crise de la décision européenne.
Nous aurions pu en venir à bout en quelques jours si nous avions des institutions européennes qui fonctionnent de manière démocratique. Où est le Président de la Commission ? Ce successeur de Jacques Delors, ce représentant démocratiquement élu par le Parlement Européen, qui devrait impulser les décisions nécessaires. Il n'est nulle part. Il a été choisi par les gouvernements européens précisément pour cela : sa capacité à ne jamais leur faire de l'ombre.
Nous payons cher cette décision commune des pays européens de refuser un leader pour l'esprit communautaire. Cela se paient en investissement manqués, en taux d'intérêts qui se paient en monnaie sonnante et trébuchante.
Nous avons au contraire besoin d'une Europe forte qui coordonne et harmonise nos politiques pour ensuite négocier d'égal à égal avec les autres puissances du monde. Lorsque des multinationales acquierrent la puissance que leur confère la mondialisation, les pays doivent s'organiser au minimum au niveau des continents pour imposer la souveraineté populaire sur les intérêts privés.
Dans l'élection présidentielle actuelle en France, les Français n'ont pas beaucoup de choix : il n'y a qu'un seul candidat qui comprenne l'importance de l'Europe. François Hollande refuse de ratifié un traité de bon sens, signé par des chefs de gouvernement socialiste pour rétablir les équilibres publics dans les pays de l'Union. Nicolas Sarkozy menace de quitter Schengen. Hollande ignore que c'est dans l'intérêt de la France que ses voisins cesse de dépenser comme la Grèce, Sarkozy ignore que les échanges automatiques de données sont bien plus efficaces que des douaniers aux frontières qui regardent passer des millions de voitures, et ne peuvent surveiller les frontières naturelles.
Seul François Bayrou a compris que le problème de l'Europe est un problème de gouvernance. L'Europe a besoin d'institutions plus fonctionnelles, plus démocratiques, plus efficaces, plus visibles. L'Europe a surtout besoin que la France cesse de vouloir imposer sa loi, mais contribue plutôt à des solutions communes.
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