Les 3 bonnes nouvelles de l'affaire Cahuzac (mercredi, 03 avril 2013)

Le scandale de l'affaire Cahuzac apporte avec lui 3 bonnes nouvelles pour la France.

1) Les français sont de moins en moins tolérants avec ces dérives politico-financières :

Avant on avait des affaires de détournement de fonds publics (affaires Urba, affaires Tapie, affaires de Chantilly...), on avait des affaires de financement illégal de campagne et de partis politiques (rétrocommission sur la vente de frégate, financement occulte en cash des campagnes présidentielles...). Ces affaires portaient sur des millions d'euros, parfois des centaines de millions d'euros. Aujourd'hui, à juste titre, on crie au scandale pour une évasion fiscale de 600 000 euros qui aurait pu générer environ 15 000 euros de recettes supplémentaires annuelles pour l'Etat français. Enfin, les Français deviennent exigeants vis à vis de leurs élus : ils le deviennent dans des proportions jamais atteintes par le passé. Peut-être que nous ne tolérerons plus les Emmanuelli, les Balkany, les Juppé, les Tibéri condamnés pour des faits bien plus graves de détournement de fonds publics ou de fraudes électorales et aujourd'hui encore élus de la République ! Peut être que nous ne tolérerons plus les candidats aux présidentielles dont les campagnes sont financées par Omar Bongo et qui une fois élu annulent la dette du Gabon, pays exportateur de pétrole et ferment les yeux sur les dérives de cette dictature africaine.

Il faudrait que cette exigence de moralisation que l'UMP et le PS appellent soudainement de leur voeux emporte sur son passage le cumul des mandats temps plein, les gouvernements pléthoriques avec des cabinets pléthoriques, les parlements plethoriques avec des personnels pléthoriques. Cette exigence de moralité devrait aussi se traduire par la fin des conflits d'intérêts comme ces députés-avocats d'affaires. Pour formaliser cette exigence de moralité, je vous invite à signer l'appel lancé par François Bayrou pour un référendum sur une loi de moralisation de la vie publique que vous trouverez en cliquant ici.

 2) l'affaire Cahuzac prouve que l'entraide judiciaire franco-suisse fonctionne désormais mieux que le secret bancaire !

Jérôme Cahuzac a été contraint d'avouer des faits que l'entraide judiciaire franco-suisse allait dévoiler d'ici quelques semaines. Cette entraide fonctionne, trop lentement, de manière pas assez systématique : mais là encore le symbole est fort. L'aveu d'hier est encore une étape supplémentaire vers la disparition du secret bancaire suisse : une forme de complicité de fraude fiscale faite industrie nationale. L'oppobre publique qui s'abat sur le fautif donnera à réfléchir aux futurs candidats à l'évasion fiscal. La compromission de la classe politique française a longtemps été l'une des causes de la faiblesse des positions française sur les paradis fiscaux : des informations compromettantes étaient étonnament divulgués dans la presse dès qu'un parti ou un ministre devenait trop offensif sur le sujet. Avec l'Affaire Cahuzac les compromissions deviennent impossibles : les apprentis fraudeurs savent qu'ils seront pris, ils renonceront aux paradis fiscaux. Les moyens de pression des banquiers suisses sur les ministres français disparaitront d'ici quelques années. Les pouvoirs en place seront en meilleurs positions de défendre réellement l'intérêt général face aux intérêts particuliers des complices des fraudeurs.

3) Même des Socialistes estiment que le niveau des prélèvements obligatoires en France atteint des sommets insupportables :

L'affaire Cahuzac révèle qu'au sein même du parti socialiste, lorsque la question est abordée à titre personnel, le niveau de prélèvement obligatoire en France est jugé excessif. Comment les Socialistes pourraient ils encore exiger des Français un niveau de prélèvements obligatoires que même certains d'entre eux ne tolèrent plus. Oui, nous avons atteint la limite des déficits ET la limite des prélèvements obligatoires en France. La suite est forcément une baisse de la dépense publique. Une baisse qui ne se fera pas au détriment de la qualité du service publique, mais tout simplement par des décisions d'investissements plus raisonnables et moins clientélistes, par une suppression de tous les privilèges, par un discours d'honnêteté, par une rigueur de gestion, par une simplification administrative...

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