St Julien à l'heure des économies nécessaires (dimanche, 12 avril 2015)

Le Conseil Municipal a voté le budget de la commune pour 2015. Un budget qui a été construit avec sérieux, mais qui n'est pas satisfaisant car il ne laisse aucune place à l'imprévu et a nécessité de réduire les investissements pourtant nécessaires dans une commune en forte croissance.

Depuis plusieurs années, la commune a mis en place de nombreux services supplémentaires pour les habitants : les activités périscolaires liés à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires (+100'000 euros en 2015), l'espace Part'âges (+170'000 euros) ou encore de nombreuses places en crèches supplémentaires (+120'000 euros).

Dans le même temps, les dotations de l'état ont baissé de -350'000 euros en 2015 et baisseront à nouveau du même montant en 2016 et en 2017. Une situation comparable à ce qui se passe dans toutes les autres communes de France. A cela s'ajoute une situation particulière pour les communes frontalières : la contribution de St Julien à la péréquation entre les communes a augmenté de 120 000 euros en 2015 et continuera d'augmenter en 2016 et 2017. Enfin, et cela est spécifique à St Julien, les recettes communales liées au casino continuent de baisser conduisant à une perte de recette de l'ordre de 100'000 à 150'000 euros par an depuis plusieurs années.

Dans le même temps, la précédente équipe municipale a déjà utilisé toute la capacité d'endettement de la commune. La dette communale est ainsi passée de 2 millions d'euros en 2001 à 16,6 millions d'euros au 1er janvier 2015 pour financer notamment l'Arande, la Paguette et la MIEFF. L'emprunt ne pourra donc contribuer aux financements de nos investissements que de manière marginale à la mesure de nos remboursements annuels soit environ 1 million d'euros par an.

Tout cela ne poserait aucun problème si St Julien avait déjà réalisé tous les investissements nécessaires. Mais la croissance démographique vertigineuse de la commune nous oblige à réaliser des investissements importants. En particulier rattraper le retard dans la construction de salles de classe : aucune salle n'a été construite en 15 ans alors que 8 classes étaient ouvertes !?! Nous devrons par ailleurs investir dans des aménagements pour améliorer notre mobilité : entrée ouest, entrée sud, pôle d'échange multimodale, tram de St Julien.

Pour faire face aux baisses des recettes de la commune, reconstituer les équilibres budgétaires et dégager les financements nécessaires à nos investissements, St Julien doit réduire ses dépenses de fonctionnement de 20% pour n'avoir à réduire ses investissements "que" de 50% ! Concrètement, nous devons dès 2016 faire 3 millions d'euros d'économies sur un budget communal de fonctionnement de 17 millions.

Il s'agit là d'un travail considérable. D'un changement d'époque. Nous devrons inévitablement supprimer certains des services que nous rendons actuellement aux habitants afin de revenir au niveau des dépenses de la commune en 2011. Nous devrons repenser la manière dont nous rendons certains des services municipaux pour plus d'efficacité. Nous devrons retarder certains projets. En redimensionner d'autres.

Contrairement à la précédente équipe, nous refusons d'avoir recours à des augmentations d'impôts pour les habitants car les taux d'impositions en France sont déjà parmi les plus élevés. Par ailleurs, ces augmentations s'appliqueraient aussi aux habitants qui ont des revenus en euros, qui font tourner nos entreprises et nos services publics et qui ont tant de mal à vivre dans notre commune.

Dès l'an dernier nous avons engagé des actions importantes pour inciter les faux résidents secondaires à régulariser leur situation. Cela a permis d'augmenter les fonds frontaliers de +700'000 euros. Nous continuons cet effort avec l'instauration d'une surtaxe de +20% pour les résidents secondaires et l'instauration d'une tarification au coût réel des services publics pour les résidents secondaires. Nous continuerons d'informer les résidents secondaires de leurs obligations et les encourageons fortement, dans leur propre intérêt à se mettre en règle avec les lois de leur pays d'accueil.

Le Conseil Municipal a aussi décidé de demander une contribution plus importante aux usagers des services publics. Nous avons observé que la gratuité des activités périscolaires conduit certaines familles à s'inscrire sans venir. Cela peut représenter une dépense publique inutile qui monte jusqu'à 20% du coût du service (soit 35'000 euros de vos impôts dépensés inutilement). Afin de responsabiliser les usagers, nous instaurons une tarification des activités périscolaires représentant 30% du coût du service le solde étant payé par le contribuable. L'ensemble des tarifs des services publics municipaux a été revu avec pour objectif d'avoir une répartition des coûts plus équilibrée entre les usagers et les contribuables. Les revenus les plus faibles et les classes moyennes ont des tarifs stables ou en baisses. Les tarifs sont en revanche revus à la hausse pour les revenus au delà de 4000 euros par mois. Même pour les revenus au delà de 8000 euros par mois, les services restent subventionnés par les contribuables à hauteur de 20%.

Cet effort colossal devra être partagé par tous : habitants, associations, partenaires. Toutes les idées seront les bienvenues pour que les économies soient faites sur ce qui est superflu afin de mieux préserver l'essentiel.

 

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