Un pays souverain est un pays qui n'a pas besoin de ses créanciers (mercredi, 15 juillet 2015)

La situation de la Grèce nous conduit tous à nous interroger sur la limite à la souveraineté que pose les dettes publiques.

Un pays qui se place dans une situation de dépendance renonce à une partie de sa souveraineté. Nos pays qui ont accumulé des dettes publiques depuis 40 ans ont de fait renoncé à une partie de leur souveraineté : nous sommes dans une telle situation de dépendance financière que nous sommes dans l'incapacité de boucler nos budget publics sans le soutien de nos créanciers. Rééquilibrer nos comptes publics est une condition nécessaire à la reconquête de notre souveraineté.

Les Grecs sont libres de dire souverainement "oxi" à leurs créanciers, mais cela ne change rien au fait qu'ils ont besoin de leurs créanciers pour payer les salaires et les retraites à la fin du mois. Après deux plans d'aide qui ont coûté chers aux contribuables européens, il est légitime qu'un troisième plan d'aide soit conditionné à l'adoption de mesures qui donnent quelques garanties sur le remboursement de ces aides. Sans ces garanties c'est la France et les autres pays européens qui un jour risqueraient de ne plus pouvoir payer les salaires et les retraites faute d'accord de ses propres créanciers.

La souveraineté d'une démocratie s'arrête là où commence celle des autres.

Certains argumentent que ce qu'ils appellent l'austérité conduit à la récession durable. Ceux qui préconisent la décroissance devraient s'en réjouir. Mais plus sérieusement, si l'endettement garantissait la croissance durable alors nos pays déficitaires depuis 40 ans devraient connaitre des taux de croissance à deux chiffres et aucun chômage. La réalité est malheureusement plus compliquée : notre endettement a augmenté trois fois plus vite que notre croissance économique. Ce modèle de l'endettement public (ou hypothécaire en Suisse) n'est pas tenable.

 

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