Des moulins à vent à Saint-Julien-en-Genevois (jeudi, 07 juillet 2016)

antoine vielliard,saint julien en genevoisLes moulins sont de retour à Saint-Julien-en-Genevois. Cela faisait longtemps qu'on ne les avait plus vus. Même à la rue des vieux moulins. Les anciens moulins tournaient à l'eau. Ceux d'aujourd'hui tournent au vent. Ils brassent de l'air. Contrairement aux vieux moulins, ceux là n'ont aucune utilité. Tout au plus cela occupe les conversations et remplit des pages de journaux.

Bien sûr, vous aurez reconnu, les quelques individus qui depuis plusieurs mois ont raconté n'importe quoi. Voilà quelques unes des masses d'air qu'ils ont déplacés :

1) Ils prétendaient que la MJC était en danger - elle se porte pourtant très bien. Pourtant, lors de l'Assemblée Générale de la MJC nous avons pu constater que la MJC est dans une bien meilleure situation financière que la commune. La MJC contrairement à la commune, n'est pas endettée à hauteur de 8 années de sa capacité d'auto-financement. La MJC a les moyens de payer son personnel pour les prochains mois (alors que la commune n'avait pas les liquidités disponibles pour payer ses agents en mai 2014 !). La MJC a un nouveau directeur qui donne entière satisfaction à tout le monde et qui comprend qu'il est bien naturel pour le premier financeur de la MJC de s'assurer de l'utilisation qui est faite des moyens publics communaux. La commune et la MJC travaillent ensemble de manière très constructive à l'élaboration d'un projet de rapprochement entre la MJC et l'Espace Part'âges. Bref, beaucoup de bruit pour rien de la part des moulins à vent.

2) Ils dénonçaient une "usine à enfants" et sont démentis par les faits. Ils criaient à tout va que la commune projetait de construire une usine à enfants comparable à un collège. Ils ajoutaient sans vergogne plus de 100 élèves aux effectifs démographiques rigoureusement planifiés. Ils dénonçaient son coût prétendument exorbitant. Quel culot de la part de ceux-là mêmes qui ont planifié le quartier, oublié de réaliser l'école et consommé toutes les marges de manœuvre financières de la commune sans jamais répondre aux besoins scolaires. La réalité du projet ce sont deux écoles de 9 et 13 classes respectivement, avec un parc urbain et une place publique ! Leur mauvaise foi était telle, qu'il a simplement fallu leur rappeler que nous les placerions face à leurs responsabilités d'élus en rappelant leurs votes le jour de l'inauguration, pour que soudainement les oppositions se transforment en abstentions. Bref, là encore, beaucoup de bruit pour rien.

3) Ils hurlaient contre la fermeture prétendument annoncée du cinéma le Rouge et le Noir alors même que nous travaillions sur le nouveau contrat. Quelques âmes mal intentionnées ont diffusé en ville la rumeur selon laquelle la commune avait pour intention de fermer le cinéma le Rouge et le Noir. Mauvaise foi consternante alors même que nous étions précisément en train de travailler au lancement de l'appel d'offre pour le renouvellement du contrat qui s'achève à la fin du mois. La procédure étant parvenu à son terme. Deux offres ont été reçues. La meilleure offre a été sélectionnée. Elle émanait de l'association qui gère actuellement le Rouge et le Noir sur la base d'un cahier des charges très similaire au précédent pour un coût inférieur de 20 000 euros par an pour les contribuables de la commune. Le Conseil Municipal a validé le nouveau contrat hier soir. A nouveau, beaucoup de bruit pour rien !

Aujourd'hui les moulins à vent brassent d'autres airs connus : la commune serait sur le point de "vendre" l'église de Thairy (sic), les lycéens seraient sur le point de mourir de faim et de froid ! Les moulins à vent font preuve de beaucoup de créativité, mais à Saint-Julien, on les écoute d'une oreille de plus en plus distraite.

Des habitants qui assistent régulièrement au Conseil Municipal m'ont dit une fois : c'est comme le théâtre mais c'est gratuit ! Je reconnais que les postures, les polémiques stériles, les oppositions de forme transforment nos assemblées démocratiques en vastes théâtres, totalement improductifs. Cela alimente les conversations. Cela suscite des polémiques. Cela fait sans doute quelques sujets à traiter pour les médias. Mais ce ne sont pas ces polémiques qui améliorent la vie des citoyens mais bien plutôt les écoles qui se construisent, les MJC qui proposent des activités pertinentes pour les habitants, les cinémas dont l'avenir se pérennise, les espaces publics qui s'aménagent, les communes qui restaurent leurs capacités à investir sans augmenter les impôts...etc...etc..

Ce qui est vrai à l'échelle communale est aussi vrai à l'échelle nationale. Quelle vaste supercherie que ce débat tronqué sur la loi travail. La droite aurait du soutenir une loi, très largement insuffisante, mais qui a le mérite d'aller dans la direction d'une meilleure adéquation entre le droit du travail et la réalité bien incertaine de la vie économique. Une loi qui veille à réduire le mur, le fossé et les barbelés qui séparent les Français qui ont un travail de ceux qui n'en ont pas. L'irresponsabilité des parlementaires de droite conduit à l'irresponsabilité d'un 49.3 qui empêche tout débat constructif. Le parlement est le seul endroit de France où les Français ne se parlent pas.

A Saint-Julien, nous écoutons avec attention les minorités dans les commissions à chaque fois qu'elles font des remarques constructives, qu'elles font des propositions ou apportent des idées nouvelles. Nous écoutons avec attention les comités consultatifs. Nous écoutons avec attention tous ceux qui veulent travailler constructivement au changement pour améliorer la ville au service des habitants.

Bien sûr, nous perdons beaucoup moins de temps avec les moulins à vents et les postures politiques. Nous accordons peu d'attention aux rares commerçants plus préoccupés à polémiquer et à dénoncer tout changement qu'à travailler à leur amélioration ou à mieux servir leurs clients. Le proverbe "les chiens aboient, la caravane passe" était tout à fait d'actualité hier soir au conseil municipal : le permis de construire des deux nouvelles écoles a été adopté ainsi que le nouveau contrat pour le cinéma. Saint-Julien avance, les moulins à vent brassent de l'air.

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