L'église de Thairy sauvegardée (mercredi, 07 décembre 2016)
L'église de Thairy a été fermée au public en 2007. Elle menaçait de s'effondrer alors qu'elle est un bâtiment important du patrimoine communal.
Dès les élections municipales, le nouvel adjoint aux Culture(s) s'est attelé à cette question patrimoniale en créant un groupe de travail composé des différents groupes du conseil municipal. Le groupe de travail a défini un cahier des charges précisant le devenir possible de ce bâtiment historique de la commune. Suite à ce groupe de travail un appel à projet a été lancé faisant l'objet de plusieurs annonces dans les journaux.
D'après les informations dont nous disposions, le bâtiment menaçait de s'effondrer. Nous avons donc mandaté un bureau d'étude pour avoir un diagnostic plus précis de la menace et pour chiffrer de manière plus précise également l'ampleur des travaux à réaliser.
Le bureau d'étude nous a rendu ses conclusions dans le courant de l'automne. Il préconise des travaux d'entretien de la toiture qui ont été réalisés afin de stopper les écoulements d'eau sur la charpente, la mise en place de chéneaux pour éviter les écoulements sur les murs, ce qui a également été fait, ainsi que le renforcement de la charpente par des pièces métalliques qui doit être fait très prochainement. L'ensemble de ces travaux permets de stabiliser durablement le bâtiment, mais pas de le rouvrir au public. Ils permettent de régler la question patrimoniale en veillant à la préservation d'une église et de son clocher à bulbe qui s'inscrit dans le paysage.
Il reste encore à régler la question de la fonction de ce bâtiment et de son utilisation. La réouverture du bâtiment nécessite des travaux beaucoup plus importants estimés entre 500 000 et 1 millions d'euros. Depuis le début du projet, la commune a clairement indiqué aux habitants que financer la rénovation de l'église devrait se faire au détriment d'autres projets : un tel choix n'est concevable que si l'intérêt général d'une telle rénovation était supérieur à l'intérêt général des autres projets. Pour rappel, nous avons déjà 9 classes de retard pour accueillir les enfants dans les écoles et n'avons pas encore finalisé le financement des écoles !
Un tel arbitrage pourrait être envisageable si l'église devenait un lieu culturel ouvert à tous, utilisé de manière intensive et régulière par de nombreux habitants.
Les habitants, réunis dans l'association Thairoyr, on fait un autre choix. Ils souhaitent garder à l'église sa vocation cultuel. Nous respectons ce choix. Mais une telle utilisation concernerait une minorité de contribuables. Elle ne justifierait pas qu'il soit imposé aux contribuables de Saint Julien de financer la rénovation d'une église que pour la quasi totalité d'entre eux ils n'utiliseraient pas. La municipalité accepterait tout à fait que le bâtiment reste dévolu au culte, mais à la condition que les fidèles financent sa rénovation et pas les contribuables.
On peut également envisager un lieu mixte : culturel et cultuel. Cependant, la paroisse rappelle que dans le cas d'un lieu mixte, elle serait seule décisionnaire des manifestations culturelles qui pourraient y avoir lieu. Une position tout à fait légitime de la part de la paroisse, mais qui limite considérablement l'ampleur de l'utilisation culturelle qui pourrait être faite du bâtiment, et donc par conséquent cela limite la capacité de la commune à mobiliser les fonds publics pour une fonction dont les habitants n'auraient pas l'utilité.
Le projet présenté par l'association Thairoyr demande de nombreuses précisions sur la solidité de ses prévisions de financement, sur la réalité de ses prévisions d'événements culturels. L'association demande une contribution de la commune à hauteur de 200 000 euros, une somme qui n'est pas à la mesure de l'utilisation culturelle qui pourra être faite du bâtiment dans le projet présenté. Le travail doit donc se poursuivre. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé de nombreuses précisions à l'association.
Heureusement, désormais le bâtiment est préservé durablement grâce aux travaux réalisés ces derniers mois et le sera encore mieux avec ceux qui restent encore à faire dans les prochaines semaines. Des travaux qui auraient sans doute du être réalisés depuis 2007. Maintenant qu'ils sont terminés, cela laissera donc le temps aux fidèles attachés à la préservation de l'église en lieu de culte de finaliser leur tour de table ou de renoncer à maintenir à l'église une fonction cultuelle. Et le cas échéant, si les fidèles renonçaient au maintien de l'église en lieu de culte, cela laisserait encore le temps de travailler à un projet purement culturel.
18:46 | Commentaires (3) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
On peut saluer le travail de la commune pour avoir pris le problème à bras le corps. J'imagine que cela représente beaucoup de travail et qu'il faut ménager la susceptibilité de tous.
On peut saluer l'investissement de la commune pour empêcher une détérioration plus importante de l'Eglise qui rendrait un sauvetage encore plus improbable.
Qu'en est-il des échaffaudages à l'intérieur de l'Eglise? Continue-t-on à les louer et si oui quelle somme cela représente depuis 2007?
Quelle échéance vous êtes-vous fixé pour prendre une décision finale? Et selon, ne faudrait-il pas les acheter?
Écrit par : XXXX | vendredi, 16 décembre 2016
Bonjour, merci pour ces informations et ces nouvelles très intéressantes. C'est en effet regrettable que des classes manquent pour accueillir des enfants. Toutefois, la commune a-telle vraiment le "choix" comme indiqué dans l'article ? "La loi de 1905 a instauré le principe de laïcité. Les édifices religieux construits avant 1905 étant la propriété de l’État, des départements et des communes, font partie du domaine public. En conséquence, les collectivités doivent prendre en charge les dépenses nécessaires à leur entretien, à leur conservation et à leur réparation." Il est vraiment dommage que l'église soit si détériorée au point d'être fermée au public. Quelle chance avons nous que le projet de restauration avance !
Écrit par : Amandine | samedi, 17 décembre 2016
@XXX et Amandine,
Les étais ont été loués pour trois ans à partir de 2007. Ensuite la commune n'a plus reçu de facture. Elle ne pourrait pas les payer car elle n'a passer une commande que pour trois ans. Nous avons proposé à l'entreprise de les racheter, mais n'avons eu aucune réponse.
La loi sur la laïcité pose le principe de la liberté de conscience individuelle et de la neutralité des institutions publiques. Si elle posait l'obligation aux communes d'entretenir les lieux de culte existant en 1905 elle ne respecterait pas les principes mêmes de la laïcité. L'affectataire est responsable de l'entretien. Les communes peuvent même désaffecter unilatéralement un bâtiment en constatant l'absence de célébrations. A ce jour, l'affectataire n'a pas besoin de lieux de cultes supplémentaires, ni même d'une réouverture de l'église de Thairy.
Nous avons eu une réunion constructive avec l'association Thairoyr qui doit nous rendre son projet final dans deux semaines. Nous prendrons une décision d'ici la mi mars. A ce stade, j'ignore si l'association parviendra à boucler le budget de la rénovation et si nous pourrons valider le projet. Il est en revanche certains que l'engagement financer de la commune dans la rénovation est considérablement limité par le fait que le bâtiment reste un lieu cultuel. Nous ne serons en mesure d'engager les impôts des contribuables que proportionnellement à l'utilité publique qui est limité par le caractère cultuel du lieu.
Bien cordialement,
Antoine Vielliard
Écrit par : Antoine Vielliard | vendredi, 03 février 2017