Pourquoi nous refusons d'augmenter les impôts (jeudi, 16 mars 2017)

En France la dépense publique s'élève à 55% du PIB !?! Les prélèvements obligatoires à 45% !?! J'ignore quel était le montant des prélèvements obligatoires en ex-URSS, mais même dans un pays communiste il y avait des revenus individuels. Au delà de 55% on n'est plus vraiment dans la sociale démocratie et on se rapproche plus du communisme. La collectivité c'est très bien, j'ai même décidé d'y consacrer ma vie. Mais elle ne peut pas tout régenter efficacement.

Lorsque j'ai été élu pour la première fois et que j'ai commencé à participer aux débats budgétaires locaux, j'ai constaté comment se construisaient trop souvent les budgets : on additionnait les projets pendant toute l'année, et à la fin de l'année on faisait l'addition qu'on envoyait aux contribuables sous la forme d'une augmentation d'impôts. Une méthode effarante qui conduit à augmenter la dépense sans aucune restriction, sans jamais se poser la question de la pertinence de l'intervention publique, de l'efficacité ou de la priorité par rapport à des décisions privées.

Cette augmentation infinie de la dépense publique est déresponsabilisante. Les parents d'élèves, si soucieux du prix de la restauration scolaire, refusent de payer le coût réel de 12 euros par jour. On peut les comprendre.. mais ils ignorent que c'est le coût qu'ils paient réellement au travers de leurs impôts. C'est moins visible, moins immédiatement douloureux... mais pourtant tout aussi cher et tout aussi douloureux sur la durée. Si le tarif était fixé à 12 euros, sans doute les parents réfléchiraient à des solutions alternatives. Sans doute une offre plus efficace se mettrait-elle en place. L'action sociale de la commune qui subventionne les repas des familles les plus modestes pourrait tout à fait être maintenue sous une autre forme et sans s'occuper uniquement des familles qui ont des enfants à la cantine.

De la même manière, le stationnement résidentiel n'est jamais gratuit. La voirie publique coûte chère à entretenir. Lorsque la gratuité est appliquée, chacun est déresponsabilisé du coût qu'il engendre à la collectivité. Lorsque chacun participe au coût qu'il engendre chacun peut adapter ses comportements.

Lorsque le transport scolaire était quasi gratuit, des centaines de familles inscrivaient leur enfant sans utiliser le service qui pourtant coûtait 1000 euros par enfant et par an aux contribuables. Il résultait de cette gratuité un gâchis annuel de 200 000 euros de cars sous occupés au frais des contribuables. A ce jour encore, les familles ne paient que 10% du coût réel, mais au moins elles s'inscrivent pour un service qu'elles utilisent.

Le niveau exorbitant des prélèvements obligatoires en France détruit la liberté individuelle et la liberté d'entreprendre.

Par ailleurs, les impôts locaux sont actuellement injustes. Ils ne prennent pas véritablement en compte la situation des contribuables mais uniquement la taille, le confort et l'âge du logement ! Les impôts locaux pourraient être plus justes en régulant plus précisément les niveaux de la taxe foncière et de la taxe d'habitation pour mieux répartir la charge communale entre locataires, propriétaires occupants et propriétaires bailleurs. C'est ce que nous avons fait cette année en basculant 300 000 euros de contribution des locataires vers les propriétaires bailleurs, mais c'est modeste au regard de la fiscalité locale.

Aujourd'hui la taxe d'habitation est payée aussi par de nombreux travailleurs pauvres, par des retraités aux rentes modestes, par des familles monoparentales. C'est à eux que nous pensons lorsque nous leur redistribuons une partie de la recette de la majoration de la taxe d'habitation pour les résidents secondaires sous la forme d'une baisse d'impôts de plus de 3% cette année.

Bien sûr, pour beaucoup en France, l'argent public c'est l'argent de personne. Il suffit de demander des subventions publiques, il suffit que l'état ou la commune paie. Il suffit que... et bien non, les contribuables ne veulent plus payer, et pour notre part, on les comprend !

 

PS : lors du dernier conseil municipal, la minorité de gauche s'est abstenue au sujet de la baisse des impôts - ce qui a le mérite de la cohérence. En revanche, on était plus étonné de voir la minorité de droite s'abstenir également... et même un conseiller municipal de droite voter contre la baisse des impôts !?!

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