Gérer nos déchets inertes pour mettre fin à une catastrophe écologique et économique (lundi, 09 juillet 2018)

Déchet inerte.jpgLa multiplicité des projets publics et privés engendre des quantités importantes de remblais issus du terrassement. Notre volonté collective d'économiser les espaces agricoles mais aussi les espaces publics conduisent à ce que les projets de construction génèrent plus de terrassements pour créer des parking souterrains. Les projets publics également génèrent plus de déchets inertes. Par exemple, le souhait de préserver les vues sur le paysage nous a conduit à largement enterrer dans la pente les écoles des jardins de l'Europe. Tout cela génère des quantités importantes de déchets inertes. Pour la seule commune de St Julien on estime entre environ 60 000 et 100 000 m3 de déchets inertes par an entre les projets publics et les projets privés.

De deux choses l'une : soit ces déchets sont gérés localement soit ils ne le sont pas. Si ces déchets sont gérés à St Julien on peut faire l'économie chaque année de milliers de trajets de camion, de leurs émissions de CO2, des nuisances de sécurité et des coûts publics de réfection de la voirie. On économise aussi le coût de ce transport dans le coût de la construction. Une économie monumentale : pour le seul projet de l'entrée ouest, la solution de gestion des déchets inertes sur la route de la côte a généré près d'un million d'euros d'économie sur le projet pour les finances communales. Nous préférons tous investir ces millions à construire des écoles plutôt qu'à payer des camions faire des aller-retour inutiles pour transborder des centaines de milliers de mètre cubes de déchets inertes. Economiser sur la gestion des déchets inertes revient aussi à économiser des coûts de construction et donc des coûts de logement. Actuellement, nous gérons très mal localement ces déchets inertes. Nous gaspillons de l'énergie. Nous détériorons notre environnement et nous gaspillons les fonds publics. Nous devons mieux gérer les déchets inertes.

A ce jour, nous ne sommes pas organisés pour gérer autant de déchets. Les professionnels ont du faire face à ces montagne de matériaux à stocker. Ils ont fait preuve de pragmatisme. Faute d'installations classées, ils ont demandé à la commune, mais aussi dans les communes environnantes, des autorisations d'aménagements ou fait des déclarations préalables de travaux. En général avec l'accord de propriétaires et d'exploitants financièrement intéressés bien que cela soit interdit par la loi. Certains l'ont fait en toute bonne foi et d'autre beaucoup moins. D'autres ont carrément laissé des matériaux au bord de la route et devront en répondre devant les tribunaux.

La commune de St Julien, comme toutes les communes ont le plus souvent accordé ces autorisations qui, faute d'expérience, nous semblaient compatibles avec nos règles d'urbanisme. Cependant, la gestion de déchets inertes ne relève pas de l'urbanisme mais de procédures pour des installations classées. L'Etat est désormais beaucoup plus vigilant et à juste titre. Les professionnels sont demandeurs d'installation classées en bonne et due forme plutôt que d'avoir recours à des permis d'aménager contestables.

A court terme, l'absence de solution de déchets inertes interdira à certaines entreprises de candidater à des marchés publics. Certaines écoles dans certaines communes ne pourront tout simplement pas être construites dans les temps faute de solution de gestion des déchets inertes ou en raison du coût exorbitant pour les envoyer dans des installations classées. Il y a urgence à élaborer des solutions.

Pour l'avenir la commune rendra possible la création d'installations classées par les professionnels. A terme, il serait souhaitable que la commune crée une installation de gestion des déchets inertes communale en délégation de service publique. Ainsi, aucune entreprise n'aura de monopole de fait sur la gestion des déchets inertes. Les installations seront accessibles à toutes les entreprises. Vu la durée des procédures de validation qui peuvent durer de 3 à 5 ans, il serait souhaitable que St Julien prévoit des capacités de stockage correspondant à 10 années de production, soit environ 1 million de mètres cubes. Capacités qui seront utilisées petit à petit, pour les besoin de la commune exclusivement. En parallèle, nous devrons encourager les porteurs de projet à réduire la quantité de déchets inertes. Certains commencent à le faire très sérieusement au vu des prix de leur stockage.

Cela permettra de mettre un terme au désastre écologique et économique des milliers de camions qui transportent de la terre à des kilomètres d'ici.

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