Réduction de moitié des logements autorisés à St Julien-en-Genevois (vendredi, 25 janvier 2019)

Logements autorisés à St JulienSt Julien a grandit vite. Trop vite. La croissance économique exogène de Genève a conduit à un afflux démographique très important et très rapide dans l'ensemble du Genevois français. Les règles d'urbanisme ont été adaptées, mais le plus souvent dépassées. Les nouveaux venus ont acheté des logements souvent à prix d'or. Les promoteurs ont continué à construire. Les propriétaires fonciers à vendre leurs terrains. Le plus souvent les communes se trouvent dépassées parce qu'elles n'arrivent pas à suivre en terme d'équipements publics : écoles, sport, culture, voirie, transport...

C'est le cas à St Julien. J'ai dit de nombreuses fois lors des élections municipales de 2014 que St Julien était un peu comme un adolescent qui aurait grandit trop vite et dont les vêtements serait trop petits : de nombreuses routes en ville n'ont même pas de trottoirs, les élèves sont dans des algeco, la plupart des infrastructures sont inadaptées à la ville de 15 000 habitants qu'est St Julien aujourd'hui.

Notre projet consiste d'une part à ralentir le rythme des constructions et d'autre part à accélérer le rythme des investissement. Cette note à pour objet de partager avec vous quelques résultats.

Côté investissement vous avez pu observer les très nombreux chantiers à St Julien : rénovation de la voirie, de l'éclairage public, investissements sur l'entretien des bâtiments ou sur les équipements des services, les chantiers des accacias, de la feuillée, de la route de Thairy, de l'entrée ouest, du chemin du Loup, de la rue de Mössingen ou encore du groupe scolaire Nelson Mandela dans le quartier des jardins de l'Europe. Nous avons réduit nos dépenses de fonctionnement pour pouvoir mieux et plus investir. Habituellement les dépenses d'investissement représentent environ un tiers des dépenses de fonctionnement pour une commune. A St Julien en 2018, les dépenses d'investissement sont supérieures aux dépenses de fonctionnement.

Dans le même temps, nous avons tirer sur le frein à main sur les autorisations de construire. L'effet ne s'en fait pas sentir tout de suite car les chantiers en cours correspondent à des autorisations données il y a plusieurs années. Beaucoup d'habitants ignorent qu'une commune a l'obligation d'accorder un permis de construire si celui-ci est conforme au Plan Local d'Urbanisme. Si elle ne le fait pas, la commune peut être attaquée par le promoteur. A St Julien des avocats aux pratiques douteuses incitent des riverains à déposer des recours contre les permis : le tribunal administratif leur a systématiquement donné tort. De fait, le tribunal administratif a confirmé que les permis était conformes au PLU et que donc la commune n'aurait pas eu le droit de les refuser.

Nous avons réussi à réduire les autorisations de construire avec d'autre leviers : le nouveau PLU adopté en 2017 est plus exigeant, les droits à construire plus maitrisé, nous avons sensibilisé les propriétaires fonciers aux méthodes de prospecteurs afin qu'ils soient vigilants avant de vendre, nous avons quadruplé la taxe d'aménagement payée par les promoteurs.

Lors du dernier mandat, il y a eu en moyenne 418 logements autorisés à la construction. Durant les trois premières années du mandat actuel, nous avons du appliqué le Plan Local d'Urbanisme voté en décembre 2013, cela s'est traduit par une moyenne de 293 logements autorisés. Une baisse significative mais encore insuffisante. Avec le nouveau PLU adopté en juillet 2017, il y a eu une moyenne de 33 logements autorisés sur les deux dernières années. Cela nous satisfait pour l'instant car il y a encore plusieurs centaines de logements autorisés qui doivent être construit. Il faut écouler ce stock de logements autorisés. Mais cela ne durera pas. Nous devons aussi construire des logements pour les enseignants, pour les actifs de la commune, pour les enfants de St Julien et aussi pour ceux qui viennent travailler dans notre agglomération. Cependant, nous estimons que nous ne pouvons gérer cette croissance qu'à hauteur d'environ 200 logements par an en moyenne et pas plus.

Cette maitrise du rythme des constructions prendra plusieurs années à se voir dans la ville : après un PLU il y a des mois pour déposer un projet, puis l'instruction du permis, la gestion des éventuels recours, les marchés de travaux, les travaux et la livraison. Il faudra écouler le stock de logements autorisés mais pas encore construits. Les effets démographiques, en particulier dans les écoles, se font sentir 5 à 6 ans après la livraison des logements. Ce n'est donc que dans quelques années que le stabilisation des autorisations de construire se traduira par une stabilisation des effectifs scolaires.

 

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