Saint-Julien la grande débandade (lundi, 21 février 2022)

A la mairie de St-Julien les démissions se multiplient. Sur les 17 postes les plus importants de la commune, la municipalité compte déjà 10 départs en 18 mois : la directrice générale pourtant recrutée par leurs soins, le directeur financier qu'ils avaient nommé, la directrice vie publique et scolaire, le responsable bâtiment, le responsable voirie, le responsable compta, la responsable culture, la responsable communication, la responsable du secrétariat général, le directeur de l’école de musique... et ce n'est qu'un début. Cela représente un turnover annuel moyen de 40% (voir même 60% si l'on considère que l'ensemble de ces démissions sont intervenues dans les 12 derniers mois) ! Aucune organisation ne peut fonctionner avec un tel turnover de ses cadres.

En plein déni, la municipalité actuelle prétend que cela est dû aux difficultés de recrutement dans la zone frontalière, à l'absence d'attractivité de la fonction publique et au coût de la vie. Si c'était vrai, les départs se seraient fait vers le privé, la Suisse, ou d'autres régions françaises. Pourtant, à ma connaissance, la quasi totalité de ces départs se sont fait d'une part vers d'autres communes mais en plus des communes environnantes (Filière, bassin annécien, Rumilly, Ambilly). Il y a certes un départ en retraite, mais d'un cadre qui avait envisagé de poursuivre en contrat privé après son départ en retraite : projet abandonné avec la nouvelle municipalité.

A titre de comparaison, pour ces 17 mêmes postes, nous avions connu 11 départs en 6 ans, soit un turnover de 10% par an en moyenne. Les départs que nous avons eu étaient dus : 1) plus de 10 ans au sein de la commune, 2) des raisons familiales, 3) une erreur de recrutement, 4) un rapprochement géographique du domicile.

Depuis 12 mois, les raisons principales de ces départs sont :

Ces causes sont tellement intrinsèques à la nouvelle équipe municipale qu'il sera difficile de les changer. Pourtant, cette bérézina des cadres communaux est une menace de long terme pour les St Juliennois. Il faudra de longues années pour reconstruire des savoirs faire et des compétences (en plus de restaurer les capacités financières de la commune à investir et de reconstruire un pipeline de projets d'investissements publics).

La situation est d'autant plus dramatique qu'elle ne concerne pas que les départs, mais aussi une profonde difficulté à attirer les compétences : la municipalité de St Julien est désormais connue comme le loup blanc par tous les agents territoriaux du département et rares sont ceux qui souhaitent venir travailler à St Julien. Quel ingénieur, quel cadre territorial voudrait rejoindre une municipalité qui revendique n'avoir pas de projet politique et se targue de ne prendre aucune décision ? A tel point que la commune, en situation de faiblesse dans ses recrutements, cède aux négociations de salaire des nouveaux venus qui viennent désormais pour les rémunérations de mercenaires plutôt que pour les projets qui attirent des compétences. Le nouveau directeur général a d'ailleurs tellement bien négocié sa propre rémunération que le budget de revalorisation de l'ensemble des agents de la commune a été largement consommé.

Voilà quelques éléments que nous avons utilisés et qui pourront être utiles à la nouvelle municipalité pour stopper l'hémorragie :

 

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