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vendredi, 12 septembre 2014
La caisse unique suisse.. et la sécu française
Fin septembre, les citoyens suisses se prononceront sur une initiative visant à créer une caisse unique d'assurance maladie en lieu et place des multiples sociétés d'assurances qui se partagent le marché de l'assurance obligatoire.
A titre personnel, mon avis penche du côté de la caisse unique, mais sans y voir une solution miracle contre la hausse continue des coûts de la santé qui sont surtout liés au vieillissement plutôt qu'au mode de gestion.
Certains électeurs binationaux s'interrogent sur le risque de tomber dans les dérives de la sécurité sociale française dont les déficits chroniques montrent que ce n'est plus un système social mais une simple fuite en avant sur le dos des générations futures. Il faut aux Français une sacré dose d'immoralité et d'irresponsabilité pour demander aux générations suivantes de payer même le paracétamol des baby-boomers !
La caisse unique suisse conservera les avantages majeurs du système de santé suisse comparé au système de santé français.
D'abord la responsabilisation. Dans le système suisse, chaque patient est responsabilisé au travers des franchises. Franchises annuelles de 300 à 2500 francs et franchises proportionnelles (10% des frais de santé jusqu'à 10 000 francs). En France, les patients ne voient pratiquement plus rien du coût de leur santé. Les malades graves sont pris en charge à 100% quelques soit le montant. Pour le reste, pas de franchise. Seulement des reste à charge qui pour 60% des habitants sont pris en charge par des mutuelles. Le plus souvent, il n'y a aucune transaction financière car tout passe par voie électronique. Le système français, conçu avec l'intention louable de permettre aux plus démunis de se soigner, a pour effet de cacher les coûts aux patients. Ce qui n'a pas de coût n'a pas de valeur. C'est à une déresponsabilisation générale à laquelle on assiste. Pourtant ces coûts se traduisent en hausse de charges et en déficit qui tôt ou tard pénaliserons un peu plus la compétitivité du pays, l'emploi et donc le système social.
La votation sur la caisse unique ne modifie rien sur les franchises.
Le coût est visible et douloureux pour chaque citoyen suisse. En France, le coût exorbitant de l'assurance maladie est caché au milieu des dizaines de lignes d'une fiche de paie. En plus, comme il est à la charge de l'employeur, les rares personnes qui le lisent méconnaissent le fait que cela impacte le coût de son travail et son pouvoir d'achat. Dans les faits, on parle de 13,5% de la rémunération brut. Un chiffre exorbitant.... mais qui passe comme une lettre à la poste comme si personne ne le payait. En Suisse, chacun mesure le coût de la santé. Chacun y veille.
Enfin, le système suisse interdit les déficits. Ils se traduisent immédiatement par des hausses des primes... alors qu'en France les dérives des coûts de la santé sont remis sur le dos des générations futures !?!
Alors caisse unique ? ou concurrence entre assureurs privés ? D'un côté on économise la rémunération des actionnaires, les frais de commercialisation, la multiplication des systèmes de gestion, le lobbying et la chasse aux bons risques qui n'apporte aucune valeur ajoutée. De l'autre on bénéficie de l'effet bénéfique de la concurrence sur l'efficacité de la gestion. Personnellement, je penche plutôt du côté de la caisse unique.
Cependant, caisse unique ou pas. Le fond du problème des coûts de l'assurance maladie dans les pays développés c'est surtout le vieillissement de la population (et notre rapport à la mort et à la surenchère médicale). Au risque de sembler provocateur, l'immigration de masse semble être la seule solution durable pour limiter partiellement le vieillissement de la population et contenir les coûts de l'assurance maladie !
08:15 | Commentaires (0) | |
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jeudi, 11 septembre 2014
Engagez-vous dans les comités de quartier et de hameau
La ville de Saint-Julien-en-Genevois met en place des comités de quartier et de hameau.
La commune est répartie en quatre comités de quartier et trois comités de hameau. Ces comités seront composés de neuf personnes :
- 3 personnes tirées au sort parmi les volontaires
- 3 personnes volontaires parmi des citoyens tirés au sort sur les listes électorales
- 3 ou 4 conseillers municipaux de la majorité et des minorités
Pour que le comité soit le plus représentatif des générations et des genres, le tirage au sort sera fait parmi les habitants des classes d'âges et des sexes sous représentés parmi les volontaires... et sous la surveillance d'un agent assermenté.
Ces comités de quartier et de hameau auront pour responsabilité de recenser les besoins des habitants et d'établir des priorités du quartier et du hameau. Cela sera une instance de concertation, de dialogue et de responsabilité.
Ces comités de quartier auront aussi pour rôle de contribuer à la convivialité du quartier en organisant des rencontres festives entre les habitants.
Inscrivez-vous en ligne sur le site de la mairie :
http://www.st-julien-en-genevois.fr/inscription-comites-q...
08:33 | Commentaires (1) | |
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mercredi, 10 septembre 2014
Grand Genève ou Petit Genève : une capitale régionale face à ses responsabilités
Il y a une dizaine d'année, Berne a fait le diagnostic que la paralysie généralisée de la mobilité dans les agglomérations suisses était une épée de Damoclès sur l'économie suisse. Elle lance des projets d'agglomération pour apporter des financements fédéraux aux infrastructures de mobilité.
Pour y prétendre, Genève doit travailler à l'échelle de l'agglomération réelle, c'est à dire avec ses partenaires vaudois et français. Coté Français les élus acceptent d'y participer à condition que Genève construise sa part des logements de l'agglomération.
Le travail commence. Le projet d'Agglomération Franco Valdo Genevois reçoit un prix d'urbanisme européen. Berne subventionne le projet d'agglomération au taux maximal de 40%. C'est ainsi que le tram de Bernex obtient des subventions fédérales.
Pourtant les années passent et les logements n'arrivent toujours pas. Genève ne tient pas ses engagements. Ultime insulte aux partenaires français, l'année même de l'inauguration du tram de Bernex financé à hauteur de 40% grâce au projet d'agglomération, le canton ne construit que 1018 logements : un record depuis la seconde guerre mondiale !?!
Berne lance un second projet d'agglomération. Sans illusion sur la capacité de Genève à tenir ses engagements sur la construction de logements, les partenaires français posent comme condition à leur participation que Genève assume sa part des charges publiques générées par les habitants chassés du canton par la pénurie de logements. Il est décidé de mettre en place une contribution genevoise limitée dans le temps, dont l'affectation est codécidée, d'un montant anecdotique de 24 millions à comparer aux 1037 millions de recettes fiscales perçues par Genève sur l'économie transfrontalière ! En contrepartie, les partenaires français s'engagent à mobiliser la quasi totalité de leur capacité de financement aux projets liés à l'agglomération.
Chaque projet doit être validé par le Grand Conseil. Le premier projet, sur les P+R passe mais échoue en votation. Depuis, silence radio de la part des autorités genevoises. Pourtant une simple rétrocession des recettes fiscales des fraudeurs genevois installés en France comblerait largement ce manque de financement ! Pour Genève l'effet levier est colossal, en reversant 24 de ses 1037 millions de recettes fiscales transfrontalières, Genève s'assure de mobiliser près d'un milliard sur les projets d'intérêt commun.
Dans quelques semaines, Berne va demander aux collectivités françaises de confirmer leur engagement sur la réalisation des projets de mobilité prévues par le projet d'agglomération. Coté français, nous attendons l'engagement des autorités cantonales sur leur contribution au financement de ces projets. Sans cofinancement Genevois, le financement n'est plus bouclé. Nous ne pouvons plus nous engager. Berne est abasourdi par ce rebondissement sur un projet d'agglomération qui semblait pourtant bien ficelé !
Genève est maintenant à la croisée des chemins :
- d'un coté le Grand Genève qui permettra au canton de poursuivre son développement économique en réglant ses problèmes de mobilité : trams, gares, couloirs de bus, P+R... Cela impliquera pour les collectivités françaises de mobiliser la quasi totalité de leurs moyens à l'aménagement de l'agglomération. Pour Genève, cela implique de partager la création de valeur générée par cette agglomération et d'assumer ses responsabilités de ville centre.
- de l'autre le Petit Genève. Sans coopération transfrontalière, il ne peut pas y avoir de solution à nos problèmes de mobilité. La paralysie généralisée des transports se transformera en décroissance : on ne travaille pas et on ne commerce pas dans une agglomération où l'on ne circule pas !
Coté Français, les collectivités sont prêtes. Pour préserver les cofinancements fédéraux, Genève n'a plus que quelques semaines pour répondre.
Sans projet d'agglomération, les collectivités françaises réorienterons leur capacité de financement sur les projets strictement communaux et attendront le jour où le canton, ses autorités et son peuple souverain souhaitera travailler ensemble à l'amélioration de notre qualité de vie commune... et tenir les engagements pris !
(J'interviendrai sur ce sujet à l'occasion d'une conférence à l'Institut National Genevois, mercredi 17 septembre à 18h30, au 1 promenade du pin)
10:07 | Commentaires (1) | |
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