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mardi, 28 juillet 2020

Un Conseil Municipal d'affaires courantes

En ouverture du Conseil Municipal du 16 juillet, Véronique Le Cauchois a présenté très brièvement la nouvelle directrice générale des services qui a une longue expérience de travail au sein des collectivités.. puis beaucoup plus longuement le recrutement contestable d'une amie comme directrice de Cabinet qui elle n'a aucune expérience de travail au sein d'une collectivité : Sylvie Durovic (plus connue sous son nom d'épouse Camilleri). Sylvie Durovic a en revanche partagé la longue expérience de Véronique Le Cauchois en matière de faillite et de démission. Elles ont en effet travaillé ensemble au sein de l'entreprise Graphic'Alpes qui a dû être placée en liquidation judiciaire pour avoir eu des charges 82% plus élevées que le chiffre d'affaire en 2009 (source : greffe du Tribunal de Commerce de Thonon). Elles ont également toutes deux démissionné du conseil municipal au cours du mandat précédent. Espérons que ces échecs passés ne préjugent pas de l'avenir de la commune dont le budget est 300 fois supérieur à celui de Graphic'Alpes.

Comme lors du premier conseil municipal, la majorité a souhaité nous interdire de prendre la parole en réaction à leurs annonces et en contradiction avec leurs promesses de dialogue et de concertation - et contrairement à ce que nous pratiquions lors du précédent mandat. J'ai rappelé à l'équipe municipale que notre mission est de représenter 40% des habitants et que si nous ne pouvions plus le faire dans le cadre des séances du conseil municipal nous serions contraints de le faire dans toute la ville ce qui ne serait pas dans l'intérêt de nos institutions démocratiques.

L'ordre du jour appelait la présentation des comptes administratifs 2019 qui faisaient ressortir un résultat de 3,8 millions à comparer à un résultat nul pour l'exercice 2013 au début du mandat précédent. L'adjoint aux finances a objecté que cela était conditionné par la réalisation des dépenses d'investissements : il ignorait manifestement que les investissements de 2013 s'étaient élevés à 11 millions d'euros seulement... contre 18 millions en 2019. Au total, la commune a investit 66 millions d'euros sur le mandat 2014-2020.. soit le double de ce qui a été réalisé sur le mandat précédent et à effectif quasi constant. Michel de Smedt a tenté de minimiser cette réalisation en soulignant que cela s'expliquait par les travaux de l'entrée ouest qui pourtant n'ont été subventionnés qu'à hauteur de 14 millions environ par le conseil départemental. Des travaux qui même partiellement financés ont dû être mis en oeuvre par la commune.

Nous avons souligné l'importance pour une commune en forte croissance comme St Julien de conserver une forte capacité d'investissement. Curieusement, Michel de Smedt, Adjoint aux Finances l'a pris comme une mise en cause de sa capacité à maîtriser les finances communales. Paradoxalement, cela a souligné publiquement ses propres doutes. Nous ne l'avons pas exprimé au conseil, mais nous partageons ses propres doutes pour les raisons suivantes :

  1. Il a laissé filer les dépenses communales à un rythme deux fois plus rapides que l'augmentation des recettes sur le mandat 2008-2014 alors qu'il était déjà adjoint aux finances. Ce faisant, année après année, il a réduit significativement la capacité d'autofinancement de la commune.
  2. Désormais, il ne contrôle plus les dépenses de personnel, qui représentent près de la moitié des dépenses communales et qui sont désormais confiées à un adjoint, Jean-Claude Guillon, par ailleurs syndicaliste CFDT, qui historiquement a toujours eu plus tendance à représenter les intérêts des agents que ceux de la collectivité et du contribuable. 
  3. Lors du plan d'économies, lorsque les minorités avaient été consultées, elles n'avaient fait aucune proposition d'économies significative et s'étaient contentées de s'opposer à la mise en oeuvre de certaines de nos propositions.
  4. Ils estiment que la maîtrise des finances communales est affaire de chance et uniquement lié à la croissance de la population. Ils ignorent que la croissance de la population n'avait pas empêché la précédente municipalité d’amener la commune dans le mur. Mais surtout ils ignorent le travail quotidien de maîtrise des dépenses. Ils ignorent le travail massif de recensement des frontaliers ou encore la mise en oeuvre de la taxe d'aménagement ou la révision des tarifs communaux pour des tarifs plus équitables en fonction des revenus. Bien au contraire, ils multiplient les cadeaux clientélistes au détriment des contribuables.
  5. Mais surtout plus inquiétant, il apparaît que les adjoints comptent sur le seul adjoint aux finances pour maîtriser les dépenses communales alors que l'adjoint aux finances compte essentiellement sur les adjoints. Manifestement, à ce stade, Michel de Smedt n'a pas montré le courage et la force de caractère nécessaire à une bonne maîtrise des équilibres budgétaires. Bref, la commune est bien partie pour suivre la même trajectoire que Graphic'Alpes et sa liquidation.

Habituellement, le projet d'une nouvelle municipalité est d'ajouter de nouveaux investissements à ceux planifiés par la précédente : nous avons notamment ajouté les écoles Nelson Mandela à l'entrée Ouest qui était planifié. Curieusement, le projet de cette municipalité est de supprimer des investissements plutôt que d'ajouter les siens. Cela sera effectivement inévitable s'ils continuent de se montrer incapables de maîtriser les dépenses communales et de générer des recettes additionnelles.

La municipalité a également présenté la délibération sur les indemnités de fonction des élus. En légère hausse par rapport au précédent mandat. Elles ont été fixées au maximum prévu par la loi. Véronique Le Cauchois a regretté de ne pas pouvoir augmenter le montant des indemnités à des niveaux plus élevés. Pour rappel, lors du précédent mandat, le maximum fixé par la loi était significativement supérieur, mais nous avions fixé les indemnités à un niveau inférieur à celui de l'équipe actuelle. Ce qui est surtout frappant c'est l'armée mexicaine de délégations : 9 adjoints et 7 conseillers municipaux délégués, soit 16 délégations, contre 9 dans le mandat précédent. Mais surtout, des délégations identiques sont attribuées à plusieurs personnes ce qui ne manquera pas de créer de la confusion au sein de l'équipe municipale et avec les interlocuteurs.

La totalité des délibérations de ce conseil municipal concernait des affaires courantes que nous avions initiés. Après deux mois et demi de préparation de mandat et deux mois de mandat, à ce stade, les délibérations significatives initiées par la nouvelle équipe municipale se limitent à la suppression de la taxe locale sur la publicité extérieure pour les grandes enseignes et le cadeau de l'abonnement du parking aux abonnés de l'Atrium.

Ce fut donc un conseil municipal plutôt consensuel car peu significatif à ce stade pour l'avenir des St Juliennois.

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Commentaires

Merci de nous rendre compte de l'evolution. J'imagine que ce n'est pas facile pour une nouvelle equipe de se mettre en place; mais les enjeux pour le future sont assez importants. Et donc vous et votre equipe pouvez servir a assurer le meilleur pour la ville de Saint Julien. J'ai une question pour vous: est ce que vous avez pu analyser pourquoi vous n'avez pas ete reelu? c'est aussi important de pouvoir comprendre cela pour ameliorer dans le futur et prendre en compte l'avis de tous...encore merci. Salutations, Francois N.

Écrit par : francois | mardi, 28 juillet 2020

Bonjour Monsieur,

La question que vous posez doit surtout être adressée aux St Juliennois qui ont fait ce choix. Les 3 à 4000 citoyens non inscrits sur les listes électorales, les 4230 qui se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, les 1716 qui ont voté pour la nouvelle majorité municipale et les 1150 qui ont voté pour notre équipe.

Voilà quelques unes des réponses que des habitants nous ont faites :
1) Le contexte sanitaire a dissuader de très nombreux électeurs d'aller voter. En moyenne nationale, ce sont environ 18% des électeurs inscrits qui ont renoncé à exercer leur droit de vote suite aux consignes sanitaires du gouvernement la veille au soir des élections. Rapporté au nombre de votants constatés, cela aurait représenté 43% de suffrages exprimés soit bien plus que nécessaire pour modifier le résultat de l'élection. Les électeurs qui ont renoncé à se déplacer ont une sociologie significativement différentes des autres en terme de classe d'âge notamment. Par ailleurs, en tant que maire, j'ai été conduit à connaitre l'état de la situation sanitaire de la commune (3 familles contaminées début mars) et ai contribué à diffuser de nombreux messages de prudence qui ont sans doute conduit nos électeurs à moins se déplacer que les électeurs d'Unis pour St Julien qui au contraire n'avait pas pris la mesure de la situation. Trois habitants de la commune ont déposé un recours au tribunal administratif constatant que jamais aucune municipalité à St Julien n'avait été élu dès le premier tour avec moins d'un quart des électeurs de la commune. Le tribunal se prononcera sans doute au cours de l'automne.
2) Nous nous sommes adressé aux électeurs attachés à l'intérêt général, alors qu'Unis pour St Julien a réussi à faire l'addition de groupes d'intérêts. Le contexte sanitaire a sans doute plus dissuader les uns plus que les autres.
3) Le contexte sanitaire n'a pas seulement eu un effet sur la mobilisation mais aussi sur la transparence de l'information. De mi février à mi mars, le contexte sanitaire à peu à peu pris le pas sur les questions communales et la connaissance des équipes et des projets. Préoccupés par la situation sanitaire, beaucoup d'habitant ont été dupés par une équipe qui s'est dite apolitique et qui est essentiellement une union entre des élus PS et des élus LR. S'ils avaient pu s'informer certains électeurs n'auraient pas fait le choix de confier les rennes de la commune à une tête de liste démissionnaire du conseil municipal qui du liquider son entreprise, à un premier adjoint qui a exercé ses talents successivement au guichet de 4 banques en moins de 6 ans, à un adjoint au finance qui avait déjà laissé déraper les finances communales sur le précédent mandat, à une gilet jaune, à un délégué CFDT et un délégué FO (ce dernier faisant l'objet d'une enquête de gendarmerie pour avoir récupéré du matériel de l'hôpital dont il avait la responsabilité au profit du club de rugby dont il assure la présidence), etc..etc..
4) Alors que les oppositions n'avait émis aucune proposition significative durant tout le mandat, admettaient n'avoir pas de projet, ont désigné un leader seulement en décembre et n'ont complété leur liste que la veille de la date limite (mi février), beaucoup d'habitants ont estimé que les élections étaient déjà jouées. Connaissant les compétences de la plupart des personnes de l'équipe Unis pour St Julien, nous avons sans doute jugé qu'il était hautement improbable que les habitants prennent le risque de leur confier la responsabilité de la commune : nous aurions pu faire plus campagne, plus tôt.
5) Des habitants estiment qu'à titre personnel je suis trop agressif. J'en suis sincèrement désolé, mais St Julien avait du retard. Nous avons doublé le rythme des investissements : deux fois plus d'investissements sur le mandat 2014-2020 que sur le mandat précédent. Nous avons beaucoup concerté, mais nous ne pouvions pas non plus laisser la ville continuer à prendre du retard pour faire plaisir à des groupes d'intérêts dont beaucoup étaient contrôlés par des personnes aux motivations partisanes. Pour ma part, j'ai toujours pensé qu'au final les résultats seraient la seule chose qui compterait. Que les habitants feraient la part des choses et constateraient à quel point la ville aura été améliorée. J'ai eu tort. Si c'était à refaire, je le referai cependant de la même manière : en 2014, nous avons reçu le mandat de remettre la ville à niveau, nous l'avons fait.
6) En doublant le rythme des investissements, nous avons du faire de nombreux travaux, prendre de nombreuses décisions, faire des économies. Au total, nous avons dû prendre beaucoup beaucoup plus de décisions. Chacune de ces décisions crée des mécontents. Des maires de grandes villes du Genevois français m'ont fait part de leur analyse : nous en avons trop fait trop vite. Nous avons pensé là encore que l'intérêt général primerait sur les intérêts particuliers. Et nous avons eu tort : des habitants de la copropriété Desjacques ont voté pour la vue de leur balcon plutôt que la requalification du centre ville, d'autres pour leur place de parking, à Cervonnex certains ont craint une aire d'accueil des gens du voyage dont il n'a jamais été question, à Lathoy une carrière dont le projet n'existe pas à ce jour, à Thairy pour l'Eglise, des parents d'élèves pour la semaine de 4 jours... mais manifestement, il ne s'est pas dégagé une majorité pour l'intérêt général.
7) Pour ma part, j'ai toujours pensé qu'à quelques exceptions près les électeurs PS et les électeurs LR refuseraient de mêler leurs voix contre tous leurs principes et leur histoire. Unis pour St Julien a réussi cet amalgame improbable en se faisant passer pour une liste apolitique pour ne pas effrayer les électeurs de gauche et de droite. Ils ont été soutenus par les réseaux de Virginie Duby Muller (pourtant vice présidente nationale et présidente départementale de LR). La situation unique et cocasse de St Julien d'une liste PS-LR aurait fait l'actualité nationale sans le COVID. Cette alliance s'est construire sur un deal de partage du pouvoir : au PS la commune, à LR la communauté de commune, le canton et la circonscription. Pour l'instant, Julien Bouchet est le dindon de la farce car la Présidence de la Communauté de Communes ne dépend ni de St Julien ni de la député.
8) S'agissant des 3 à 4000 non inscrits et des près de 3000 inscrits qui ne votent habituellement pas aux élections municipales, pour beaucoup, la commune ne les concerne pas. Ils vivent à St Julien pour quelques années. Y connaissent peu de monde, ne s'y projettent pas pour leur avenir, ou en tout cas pas pour l'instant. Ils utilisent peu de services communaux et portent peu d'attention à la fiscalité locale. Ils n'ont pas conscience que certains des services dont ils bénéficient relèvent de la commune : vidéoprotection, espaces verts, propreté, biodiversité, transition environnementale.. Mais surtout, ils pensent que quelques soient les élus, cela ne fera pas beaucoup de différence sur leur vie quotidienne. Ils n'étaient pas là il y a 6 ans et ignorent donc ce qui a été réalisé ou ne s'en souviennent plus et ne seront sans doute plus là dans 6 ans. Malheureusement, petit à petit ils deviennent plus consommateurs passifs que citoyens engagés.
9) Nous avons été particulièrement vigilants sur le devoir de neutralité des agents communaux. En 2014, nous avons découvert qu'un agent communal avait bénéficié au cours du mandat précédent d'augmentation de salaire et d'une voiture de fonction après avoir contribué à l'élection de la précédente municipalité et que deux autres agents avaient largement utilisé leurs fonctions pour faire basculer l'élection de 2008. Nous avons estimé qu'il était temps que cela cesse et de montrer l'exemple. Ce faisant nous avons aussi empêché les agents de témoigner sur le fonctionnement communal. 200 agents communaux qui côtoient chaque jour quelques dizaines d'habitants chacun ont habituellement un impact électoral majeur. Nous ne regrettons pas notre décision mais nous constatons que cela a nécessairement eu un effet. Seuls deux agents ont contrevenu à la règle : un gardien pour essayer d'obtenir un logement social à titre personnel et un agent du service espace vert qui est intervenu publiquement en soutien de l'autre équipe lors d'une de leur réunion publique. Je doute que la nouvelle équipe municipale ne les sanctionne pour ces manquements.
10) J'ai toujours été choqué par le "cycle électoral" qui veut que les communes investissent beaucoup avant les élections et cessent tout travaux l'année des élections. C'est précisément les années où les marchés sont les moins chers car les entreprises ont moins d'activités et de commande. Pendant la campagne de très nombreux travaux étaient en cours et d'autres avaient pris du retard : écoles Nelson Mandela, rue du Dr Palluel, parc Guilhermet, Hôtel de Ville, vestiaire de foot, école des Prés de la Fontaine... les habitants apprécient les travaux quand ils sont terminés mais pas quand ils ont lieu. Nous avons sans doute également perdu de nombreuses voix pour avoir géré la commune au mieux de ses intérêts.

Plus globalement, au cours des 6 dernières années, nous n'avons sans doute pas fait de politique. Nous avons géré la commune plutôt que ses groupes d'intérêts.

Voilà quelques unes des explications qui nous ont été données. La démocratie donne la liberté aux électeurs de choisir leurs élus. Avec la liberté vient la responsabilité. A moins que le tribunal administratif n'annule l'élection, nous devrons assumer ce choix collectif des St Juliennois.

Bien cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | jeudi, 30 juillet 2020

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