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samedi, 04 août 2007

La France un pays encore trop corrompu

Selon Transparency International la France n'est seulement qu'au 22ième rang des pays les moins corrompus. Nous sommes parmi les moins biens classés de l'Union Européenne.

La corruption est à mon avis un drame public. Les montants détournés sont souvent considérables mais au delà de ces montants, elle mine la confiance des citoyens dans l'action publique. Or cette confiance est déterminante dans la construction d'un projet commun. Elle mine également l'efficacité de l'action de l'Etat. Les premiers à subir les conséquences de la corruption sont les contribuables.

Ce résultat n'est finalement pas étonnant lorsqu'on constate que le principe de la tolérance zéro ne s'appliquent pas aux anciens membres du RPR impliqués dans des affaires de corruption ou de détournement de fonds : Jacques Chirac, Alain Carignon, Jean-François Mancel, Didier Balkany, Charles Pasqua pour ne citer qu'eux sont soutenus et investis par l'UMP. L'UMP n'est certes pas un parti politique composé uniquement de corrompus mais un mouvement qui protège, investit et soutient des personnes largement impliquées dans des entreprises de corruption et de détournement de fonds.

Cette corruption ne se limite pas au seul secteur public. Il me semble même qu'elle est encore plus importante dans le secteur privé. Lorsque j'étais Directeur Marketing de la Banque Cortal, dont je gérais le considérable budget publicitaire, j'ai eu la surprise un jour de recevoir un appel du journal Le Monde qui m'invitait pour un voyage d'étude à Pékin et Shanghai, tous frais payés. Le Monde qui se fait le chantre de la dénonciation des affaires de corruption n'est pas le dernier à tenter de corrompre.

Il est bien connu qu'une partie importante des places des grands spectacles sportifs (coupe du monde, Roland Garros) sont données gratuitement par des entreprises à leurs clients. Soi disant pour nouer des relations commerciales, mais plus prosaiquement pour bénéficier en premier lieu aux cadres des clients et fournisseurs. Certaines entreprises ont des règles internes très strictes. Mais ce n'est pas le cas de toutes les entreprises et malgré tout, cela dépend toujours de l'éthique personnelle des cadres.

A l'opposé, durant la campagne des législatives, j'ai pu observé la parfaite intégrité de certains journalistes qui refusent même un café. Ils ont raison : si le prix d'un café est un montant anodin, il vaut mieux se faire une règle de ne rien accepter plutôt que d'entrer dans le débat de savoir à partir de quel montant accepter un cadeau devient compromettant.

La décentralisation nourrit les plus folles rumeurs de corruption. Pourtant lorsqu'on constate que la décentralisation des pouvoirs ne s'est pas accompagnée d'une décentralisation des contrôles équivalente, on peut craindre que la corruption locale n'ait gagné du terrain.

Heureusement nous sommes dans un pays où la corruption est plutôt l'exception que la règle. Mais une exception pas assez rare qui coûte au pays beaucoup plus que les montants en question.

Dans ce cadre, il me semble que les dirigeants devraient être exemplaires. Ils devraient veiller à ne pas se mettre dans des situations de dépendance vis à vis du pouvoir économique. On se souvient qu'en sont temps, le Général de Gaulle payait le coût des repas des convives qu'il invitait à l'Elysée. 

Le comportement de Nicolas Sarkozy n'est de ce point de vue là pas du tout exemplaire pour le pays. Lorsqu'un Président de la République dont l'indémnité financière est de 6000 euros par mois accepte qu'un ami lui offre des vacances pour un montant de près de 50 000 euros pour deux semaines, il se met en situation de dépendance. La nature humaine étant ce qu'elle est, il est rare qu'un tel cadeau soit désinstéressé. On en vient à se dire que le Président de la République est soit naïf sur la nature humaine, soit corrompu. 

On aimerait savoir qui est ce riche et généreux ami : le propriétaire d'un média qui a par ailleurs bénéficié d'une interview en exclusivité ? ou l'actionnaire d'une société d'armement qui a bénéficié d'un contrat avec la Libye et qui souhaite fêter l'occasion avec le Président de la République ?

La corruption se développe tout particulièrement dans les pays qui manque de contre pouvoirs. Une leçon à retenir en France où le Parlement est devenu une simple chambre d'enregistrement où se joue un jeu de rôle entre la majorité et l'opposition.

15:15 Publié dans Politique nationale | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |