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vendredi, 27 mars 2009

De Madagascar à Paris : les dérives du pouvoir absolu

Peu de pays au monde élisent un chef d’état avec de vrais pouvoirs au suffrage universel direct : les Etats-Unis, le Brésil, la France, le Chili, l’Argentine, la Colombie, le Vénézuela. Madagascar et le Zimbabwé aussi.

Il n’y a qu’un seul pays en Europe qui envoi son chef d’état aux Conseils Européens, la France. Les autres sont représentés par leurs chefs de gouvernement qui tirent leur légitimité du Parlement.

L’élection du Président au suffrage universel direct donne au Président une autorité politique démesurée qui nuit à un équilibre des pouvoirs sain dans une démocratie. Aux Etats-Unis, au début du mandat de Bush, le pouvoir présidentiel a dérivé lorsque les contre pouvoirs étaient faibles. Mais heureusement les contre-pouvoirs existent aux Etats-Unis. Les partis nationaux ne sont pas assez puissants pour imposer des disciplines partisanes sectaires à leurs sénateurs et représentants. Les parlementaires conservent leur liberté de conscience. Républicains et Démocrates votent parfois des propositions qui émanent d’un exécutif ou ils sont peu représentés. La semaine dernière une majorité des représentants Républicains ont voté la taxe de 90% sur les bonus des dirigeants des entreprises aidées. Voila qui dénote des Conseillers Municipaux de Saint Julien et des Parlementaires UMP qui obéissent aux consignes de vote les plus stupides, sans émettre le moindre point de vue. Par ailleurs, aux Etats-Unis, plus de la moitié du temps le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif sont contrôlés par deux partis différents. Le pouvoir présidentiel est fort mais tout excès est sous contrôle.

Ce n’est pas le cas en France. On l’a encore vu la semaine dernière. Des députés ont souhaité réduire les exonérations fiscales prévues initialement dans le paquet fiscal. Ils ont vote cela en commission. Mais suite aux insultes du Président de la République et aux consignes partisanes, ils ont déserté l’Assemblée lors du vote. Le pouvoir présidentiel en France n’est pas soumis au contrôle du législatif. Les Conseils Municipaux ne soumettent pas les exécutifs municipaux à leur contrôle.

A Madagascar, voilà la deuxième fois en moins de 10 ans que la concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme conduit à des émeutes, un soulèvement et un changement de régime. Marc Ravalomana a mis fin au pouvoir de Didier Ratsiraka en 2002. Andry Rajoelina a celui de Marc Ravalomana cette année.

Au Zimbabwe aussi, la transition se passe mal et dans la douleur.

Avec l’arrogance que tous les pays du monde, nous connaisse on pourrait penser que cela n’aura pas lieu en France. Le procès des époux Tiberi, les affaires de chaussette lors des municipales ou encore les fraudes du Congrès de Reims du Parti Socialiste nous rappelle pourtant que la France adopte parfois des comportements électoraux archaïques. Des comportements qui pourraient conduire un exécutif trop fort à toutes les dérives électorales totalitaires.

Dans tous les cas, l’absence de contre pouvoir conduit le pouvoir à la dérive et à l’isolement. L’isolement conduit aux émeutes.

La coïncidence entre les élections présidentielles et législatives a affaibli un peu plus le Parlement Français en chambre d’enregistrement. Une dissolution est souhaitable pour désynchroniser les deux élections et apporter au pays un peu d’air frais du débat démocratique et au Gouvernement un peu de bon sens.

08:53 Publié dans Institutions | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |