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jeudi, 23 juillet 2009

Crise : réguler avant que tout recommence

Les plans de relance semblent avoir permis d'éviter le pire. Nous avons frôlé la catastrophe.

Il devrait être temps de s'attaquer aux causes de la crise financière. Un capitalisme financier qui s'approprie toute la création de valeur ajoutée : 15% de croissance annuelle des profits des entreprises dans une économie mondiale qui elle ne croit que de 4% à 5% (la différence se fait par des produits de moindre qualité, des fournisseurs et des collaborateurs laisés). Une financiarisation de l'économie qui déconnecte les marchés financiers du réel. Des rémunérations des dirigeants et des bonus qui encouragent et rémunère la prise de risques inconsidérés et les décisions à court terme qui permettent d'afficher du cash... et de détruire de la valeur à long terme.

Parce que nous avons évité le pire, certains pensent que la catastrophe est derrière nous. En réalité elle continuera d'être devant nous tant que des mesures intergouvernementales de régulation de l'économie n'interdiront pas les comportements déviants qui nous ont conduit à la situation actuelle d'explosion du chômage. Les banques continuent leur surenchère de bonus. Les dirigeants d'entreprises continuent leur jeu du "je t'augmente, tu m'augmentes par la barbichette" dans les Conseils d'administrations sans impliquer les actionnaires. La provision faite par Goldman Sachs pour les bonus 2009 s'élève à 20 milliards de dollars.. soit plus que la somme allouée par le G8 pour lutter contre la faim dans le monde.

Plus proche de nous à Genève, les sociétés de trading distribueront cette année des bonus similaires à ceux de l'an dernier. Sur l'ensemble de la cité de Calvin ce seront environ 3 à 4 milliards de dollars qui seront distribués à quelques centaines de traders -le canton connait ces chiffres. Les traders dont la contribution à l'économie mondiale se mesure chaque jour dans la volatilité des cours des matières premières et dans l'explosion du chômage seront rémunérés de manière immorale pour la saccage de la valeur ajoutée mondiale... le canton de Genève touchera sa part en contre partie des services rendus à ce secteur "économique". Genève : capitale de la bonne conscience. Le macro aussi a bonne conscience.

Des solutions sont possibles :

1) appliquer la loi qui en Suisse interdit que la rémunération variable soit supérieure à la rémunération fixe. A Genève dans le trading, les rémunérations variables sont parfois 30 fois supérieure à la rémunération fixe,

2) mettre en place un impot confiscatoire sur les bonus qui dépassent les rémunérations fixent,

3) imposer des ratios de solvabilités qui limite la spéculation et remettent les flux financiers dans des proportions raisonables par rapport à l'économie réelle,

4) imposer de manière confiscatoire la part des bénéfices distribués qui est supérieure à la croissance de l'économie,

5) mettre en place des limitations sur les rémunérations à court terme et conditionner les rémunérations aux résultats à long terme de l'entreprise,

6) imposer des limites à la taille des entreprises pour éviter les risques systémiques et pour éviter que les entreprises imposent leurs volontés et leurs règles par rapport à la volonté populaire.

Des pays qui ont les valeurs pour le souhaiter, seul l'Union Européenne a la taille suffisante pour imposer ces normes nouvelles aux entreprises mondiales. Aucune multinationale ne pourra se passer du marché européen. Les règles que décidera l'Europe seront des règles pour le monde.

Reprendre comme avant, ce n'est que remettre à plus tard une nouvelle crise, plus forte et plus violente. La crise actuelle a déjà détruit 6 années de création de valeur par les centaines de million d'actifs de toutes les économies développées. La prochaine pourrait détruire une décennie complète de valeur ajoutée.

Ces réformes nécessitent que des politiques se souviennent qu'ils sont là pour servir les gens et pas pour servir des millieux d'affaires qui ont perdus tout sens du réel. Ces réformes nécessitent un peu de courage et de détermination.

09:26 Publié dans Mondialisation | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |