« Comparaison du travail de deux journalistes | Page d'accueil | L'intelligence collective et la vie politique française »
mardi, 31 juillet 2007
Mettre fin au jeu de rôle et commencer à résoudre les problèmes
Nous assistons à une nouvelle scène du fantastique jeu de rôle français : le Premier Ministre disait il y a quelques semaines qu'il demandrait aux partenaires sociaux de discuter du sujet d'un service minimum dans les transports publics. En pleine trève estivale, le Gouvernement dépose un projet de loi. La gauche s'étrangle. Les syndicats se révoltent. Les uns et les autres ne font toujours aucune proposition constructive pour résoudre le problème de la prise en otage des salariés français par les syndicats tout particulièrement dans le domaine des transports -les cheminots de la SNCF sont de loin les premiers grévistes français-. De leur côté les députés "de la majorité" font semblant de débattre d'un projet de loi qu'ils sont de toute façon obligés de voter tel quel sans quoi ils seront menacés par le garde chiourme de la majorité.
Dans ce jeu de rôle ridicule, prévenir de l'intention de faire grève 48H à l'avance serait attentatoire du droit de grève !
Tout cela n'est pas sérieux. Le problème est pourtant simple : garantir la continuité des services publics tout en rendant possible le droit de grève dans les transports comme dans tous les autres secteurs.
Dans un vrai pays qui fonctionne le Gouvernement aurait laissé le temps aux partenaires sociaux de trouver des solutions à ce problème. Il aurait consulté les députés pour trouver des solutions dans chacune de leur circonscription. Un débat aurait eu lieu. Des solutions auraient émergées. Certaines auraient été retenues. Tout le monde n'aurait pas été content, mais au moins chacun aurait su que le point de vue de tous aurait été pris en compte.
Le résultat aurait été plus efficace, plus ambitieux mais aussi plus respectueux que ces simples 48H d'annonce. Il aurait eu surtout plus de chances d'être effectivement mis en place au delà du vote d'une loi. Par défaut, il sera prudent pour les grévistes et non grévistes d'annoncer une intention de faire grève pour ne pas encourir de sanction. Pour les employeurs qui devront gérer le conflit il sera prudent de ne pas trop utiliser les facilités de la loi.
A mon sens cette loi va dans le bon sens, l'influence sociale des syndicats doit être liée à leur représentativité pas à leur capacité de nuisance sociale. Nous centristes estimons qu'il est grand temps de sortir de ce jeu de rôle où chacun énonce des positions courrues d'avance sans s'écouter ni chercher à résoudre les problèmes des gens.
Ces petites 48h d'annonce, pourtant bien dérisoires, sont le premier acte difficile du nouveau pouvoir. Jusqu'à présent il n'y a eu que des baisses d'impôts et des dépenses supplémentaires. Le fameux Etat de grâce à surtout servi à raser gratis. Dommage pour la France, le prochain état de grâce n'aura lieu que dans 5 ans. Un Président qui ne sait pas prendre des décisions difficiles est un Président qui n'a finalement pas beaucoup de pouvoir.
09:12 | Commentaires (1) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Heureux de te lire!! en forme après du repos qui j'espere t'a fait le plus grand bien.
Écrit par : pascal | mardi, 31 juillet 2007
Les commentaires sont fermés.