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mercredi, 28 janvier 2009

De la culture de la contestation à la construction

Un appel général à la grève est lancé pour demain. Le mot d'ordre pour la défense du pouvoir d'achat ne peut susciter que de la sympathie. Le contexte actuel de crise, qui voit une forme d'amnistie financière accordée à ceux qui l'ont provoquée favorise cette sympathie. Les amnisties sont toujours révoltantes, mais elles le sont encore plus lorsqu'elles ne s'accompagnent pas au minimum d'une régulation stricte pour éviter que cela ne se reproduise. Il y a eu le sauvetage nécessaire des banques, il y a eu la com' autour de la suppression des bonus des dirigeants (en passant sous silence les bonus des traders pourtant plus importants et plus nombreux), mais aucune des propositions qui ont été faites par beaucoup -y compris sur ce blog- sur la régulation financière n'a été mise en oeuvre.

Je suis surtout inquiet par l'évolution des principes républicains. Une note sera consacrée dans les prochains jours à la lente dérive vers une dictature soft dans laquelle s'enfonce la France. En général une dictature commence par être soft mais ne le reste pas très longtemps. Les révolutions naissent des dictatures.. même soft.

Pour autant, la grève n'est pas une solution viable. Nous ne pouvons pas continuer à être le pays d'Europe le plus grêviste et le moins syndiqué, celui qui change le plus souvent d'institutions mais qui compte le moins d'adhérents à ses partis politiques - seulement un Français sur 100 contre un Suisse sur 10 par exemple-. Il est vrai que participer à un syndicat et un parti politique demande du temps. C'est compliqué. C'est difficile. On y voit à nu les contradictions de la nature humaine. Ses aspects les moins nobles. Mais changer un pays ne se fait pas en un jour de grève, mais par des heures et des heures d'action de terrain. Il est temps que chacun mette les mains dans le camboui de l'engagement et dépasse le comportement consumériste qui consiste à voter un jour et se plaindre tous les autres.

Adhérez au parti et au syndicat dont vous êtes le plus proche. Quel qu'il soit. Changez-les de l'intérieur pour qu'ils représentent vos convictions. Ecoutez celle des autres. Contraignez les à être constructifs, responsables et force de proposition.

Au MODEM Haute Savoie quatre groupes seront constitués cette semaine sur les thêmes départementaux majeurs que sont les transports, le logement, l'aménagement et l'emploi. Un appel à candidature large sera lancé à tous les adhérents pour les régionales de 2010, les cantonales de 2011, les législatives de 2012, les municipales, cantonales et sénatoriales de 2014. En tant que Mouvement politique nous ne participerons pas à la grève de jeudi, mais nous poursuivons notre travail quotidien pour changer ce pays.

08:52 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (5) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

Si nous sommes les plus grévistes, c'est que nous savons prendre nos responsabilité et manifester notre détermination de contrôler notre avenir.

Demain, nous manifesterons tous ensemble pour la prise en compte de toutes les parties de la population.

Je suivrai le cortège qui rassemble tous les citoyens qui subissent les effets négatifs des décisions prises pour l'une ou l'autre, sans prévoir leurs effets négatifs sur toute la population.

Ma revendication sera non individualiste, une juste revendication citoyenne...

Solidaire

Françoise Blanche

Écrit par : passage | mercredi, 28 janvier 2009

Bonjour Monsieur,

La greve est une action courte qui ne change les choses qu'en surface. Changer la societe suppose une implication et un engagement sur le long terme qui est beaucoup plus impliquant.

Le droit de greve est un principe de libre expression important. En l'occurence je partage pas mal des preoccupations qui seront exprimees. Mais l'action de la greve ne doit pas etre une action sans lendemain, elle doit aussi se poursuivre de maniere constructive et laborieuse sur le long terme par un engagement dans les syndicats et les partis politiques.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | mercredi, 28 janvier 2009

@ Antoine Vieillard

La grève change les choses en surface oui. La manifestation de demain marque surtout une volonté partagée de changer les choses.

Choisir de faire la grève, de s'engager dans cette manifestation tous ensemble, c'est déjà une évolution des mentalités. C'est un peu la suite naturelle du constat que les revendications individuelles n'apportent plus les résultats individuels, à terme.

C'est une implication, c'est croire déjà que chacun de nous est capable de changer les choses.

Suivre ce cortège à côté de tous ceux qui ont adhéré à un parti ou un autre, à un syndicat ou un autre, ceux qui n'espèrent qu'un boulot ou un logement pour eux même, s'appuyer sur eux comme ils s'appuient sur soi...

A mes yeux, c'est une belle promesse pour une suite de travaux nous permettant d'atteindre nos objectifs de manière plus juste et équilibrée.

Demain, je partagerai l'expression des préoccupations de tous les citoyens, parce que ce sont les miennes...

Écrit par : passage | mercredi, 28 janvier 2009

Bonjour,
Je suis enseignant et demain, alors que ce n'est pas mon habitude, je serai gréviste. Je suis syndiqué et mon syndicat est une organisation modérée qui préfère le dialogue social aux affrontements. Mais pour discuter, il faut être deux. Or, nous nous heurtons à un mur qui décide sans aucun ménagement et qui ne montre que mépris vis-à-vis des organisations syndicales. Alors que voulez-vous? L'an passé, le gouvernement a supprimé plus de 11 000 postes. Cela s'est traduit par 5 suppressions de postes dans mon collège et une fermeture de classe. En septembre 2008, le nombre d'élèves par classe est passé de 21 à 24. Cette année, plus de 13 000 postes vont passer à la trappe: deux classes risquent de fermer dans mon collège et les effectifs vont sans doute passer à 25 ou 26 en moyenne par classe. Même le SNALC, syndicat enseignant orienté à droite, condamne l'action du ministre. Vous ajoutez la mise en place de la surveillance des profs sur internet par Darcos et la simple gestion comptable des moyens de l'école et vous comprenez pourquoi l'école républicaine est mal en point: on voudrait l'étouffer qu'on ne s'y prendrait pas mieux! Demain, nombre de mes collègues, qui ont un pouvoir d'achat limité, vont sacrifier une journée de travail salarié pour défendre l'école pour tous; pour beaucoup, ce sera une nouveauté, car en général ils préfèrent faire cours. Alors oui, la grève en dernier recours est le seul moyen dont dispose nombre de personnes pour qu'on les écoute.
Je vous remercie,
Thomas

Écrit par : Thomas | mercredi, 28 janvier 2009

Thomas,

Nous partageons le meme point de vue. Je suis favorable a la greve lorsqu'elle est utilisee en dernier recours, lorsqu'elle s'appuie sur des revendications (les deux conditions sont ici remplies), et aussi lorsqu'elle s'accompagne d'un engagement citoyen, politique et/ou syndical sur le long terme (cette derniere condition est rarement remplie par les grevistes francais).

Les syndicats et les partis politiques francais sont tous des coquilles vides (meme l'UMP avec ses 200 000 adherents compte a peine plus d'adherents que le Parti Democrate Chretien suisse !!!!). Les syndiques sont si peu nombreux en France que les syndicats rassemble trop souvent les 1% des Francais les plus vindicatifs et les moins constructifs. Syndicats et partis politiques manquent de representativite et de force. Notre pays a besoin de corps intermediaires qui soient des organisations fortes et responsables. Elles sont aujourd'hui faibles et contestataires. A charge pour chacun d'entre nous de nous engager de maniere constructive et laborieuse et pas seulement les jours de greves et les jours de vote. Ce qui semble etre votre cas personnel.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | mercredi, 28 janvier 2009

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