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mercredi, 17 juin 2009

Retraite et solidarité entre les générations

L’augmentation de l’espérance de vie et l’abaissement de l’âge de la retraite a augmenté la durée moyenne des retraites de 10 ans environ en 1980 à 21 ans aujourd’hui.

 

La durée de la retraite correspondait à l’époque à un quart de la vie active. Elle correspond aujourd’hui à la moitié.

 

Le constat est simple, clair, incontournable : le système des retraites n’a pas été prévu pour faire face à de tels besoins de financement. On peut argumenter de la gravité du problème en prétextant de la natalité, du chômage des seniors, on peut prétendre que la situation est un peu moins grave en France qu’en Allemagne… mais cela ne change rien au problème de fond.

 

Depuis le premier livre blanc sur les retraites de Michel Rocard en 1991, plus de 12 rapports publics ont donné lieu au même constat. Notre système doit être modifié pour être pérenne. Ne rien changer aujourd’hui conduit à condamner les jeunes d’aujourd’hui à la misère lors de leur vieil âge après les avoir condamné au chômage durant leur jeunesse.

 

Rien n’a été fait, ou presque. La réforme Fillon de 2005 ne change pas grand-chose au problème : les retraites ne sont toujours pas financées. Fillon le reconnaît lui-même.

 

La conséquence de cette inaction est simple :

1)      la modeste reforme Fillon condamne déjà les plus modestes à des niveaux de retraites de 650 euros par mois qui ne permettent pas de vivre décemment,

2)      la pérennité du système des retraites exigera tôt ou tard que cette première réforme soit suivie par d’autres qui condamneront de nouvelles générations de retraités à la misère,

3)      les cotisants actuels cotisent à perte pour un système de retraite dans lequel il ne peuvent avoir aucune confiance.

 

Mathématiquement il n’y a que trois actions possibles sur le système :

1)      augmenter le niveau des cotisations : au risque de pénaliser le pouvoir d’achat des actifs et le coût du travail en France.

2)      baisser le niveau des retraites : au risque de pénaliser le pouvoir d’achat des retraités,

3)      augmenter l’âge de départ en retraite.

 

Il n’y a rien de social à négliger la pérennité du système de retraite. Il n’y a rien de social à condamner à la misère les futurs retraités. Mais gageons que les papy boomers de droite et de gauche, syndiqués, électeurs et encartés, veillerons précieusement à leur propres intérêts de générations en recommandant que les cotisations soient augmentées et que l’âge de départ en retraite ne soit retardé qu’après leur propre départ. Ils refuseront comme ils le font depuis 20 ans les mesures de réduction des retraites ou d’augmentation de l’âge légal qui s’appliqueraient à eux-mêmes. Il serait nouveau et pourtant tellement nécessaire que cette génération devienne soudainement responsable.

 

Augmenter le niveau des cotisations pénalise seulement les actifs d’aujourd’hui. Baisser le niveau des retraites pénalise seulement les retraités d’aujourd’hui. Augmenter l’âge de départ en retraite est équitable si cette augmentation est mise en place rapidement et s’applique à tous – c’est presque déjà trop tard, les papy boomers sont déjà entrain de prendre leur retraite.

 

Dans la réforme Fillon, il y avait une augmentation déguisée de l’âge de départ en retraite. Mais cette augmentation n’entrera en application totale qu’en 2012.

Nous devons revenir à la durée moyenne de retraite instaurée par la réforme de Mitterrand. A l’époque le départ à la retraite à 60 ans signifiait 15 années de retraites. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, l’âge de la retraite peut être repoussé à 66 ans tout en conservant 15 années de retraites en moyenne.

 

Le niveau des retraites doit baisser. Il doit y avoir des niveaux minimums de retraites qui permettent une vie décente. Les 650 euros mensuels sont insuffisants. Pourtant les retraites moyennes doivent baisser. Tout particulièrement les retraites de plus de 1200 euros. La solidarité entre les générations suppose que les leaders de la génération des papy boomers assument leur part de responsabilité dans le désastre du financement des retraites.

 

Il est inévitable que les cotisations augmentent également.

 

Pour autant, il y a aussi d’autres facteurs sur lesquels nous pouvons agir :

1)      une politique de natalité plus active pour améliorer le ratio retraités/actifs. En particulier, les contraintes sur les budgets des familles et sur les solutions de garde pourraient permettre d’améliorer la pyramide des âges et aussi financer les retraites futures.

2)      L’immigration peut aussi aider à améliorer le financement des retraites.

3)      Renforcer l’intégration des seniors sur le marché du travail. Des régulations, des politiques publiques doivent inciter les entreprises à maintenir l’intégration des seniors sur le marché du travail par des missions adaptées à leur expérience et leurs capacités.

4)      Compléter le système par répartition par des compléments par capitalisation. Un système double répartition/capitalisation permet de diversifier les risques et de pérenniser les retraites. Ce type de système qui est actuellement réservé aux salaries (plan d’épargne d’entreprise) et aux fonctionnaires (Préfon), doit être plus systématiquement ouvert à tous.

 

La solidarité entre les générations exige que le système de retraite soit pérennisé. La durée de la retraite doit être stabilisée à 15 années en moyennes comme lors de la réforme de 1981. Ce qui signifie un recul de l’âge légal de départ en retraite à 66 ans.

16:14 Publié dans Dette publique | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

salut antoine,

avant de proposer le recul de la retraite à 66 ans , faudrait il encore que les actifs puissent conserver leur emploi, depuis quelques anées les délocalisations ont été plus vives que les créations d'emploi sur notre territoire, pour le recul d'âge à la retraite il faut tenir compte qu'aujourd'hui les jeunes rentrent de plus en plus tard dans la vie active, il est donc évident qu'ils devront travailler plus pour une retraite plus ou moins convenable et encore ce ne sera pas sans racheter leur années d'étude pour des trimestres supplémentaires qui leur permettront d'obtenir 50€ de plus par mois sur leur pension. le montant du rachat d'étude est tellement exorbitant que ces jeunes sont obligés de prendre un crédit pour payer ce rachat d'étude.
je pense que le plus judicieux serait de favoriser autant l'emploi des jeunes que des séniors, faut-il encore que certains patrons jouent le jeu et arrêtent de s'implanter à l'étranger sous pretexte que les couts y sont moins chers, c'est plusieurs générations qui resteront sur le carreau.

Écrit par : llemerle | dimanche, 21 juin 2009

Salut Lydie,

Les délocalisations sont plus visibles médiatiquement que les entreprises qui se créent ou que les Airbus qu'on exporte. Pourtant, jusqu'à il y a quelques années, le commerce extérieur de la France était positif. Cela signifie que sur la durée, la France a bénéficié du commerce mondial en terme de créations d'emplois. Ce n'est plus le cas depuis quelques années, mais pour des raisons qui sont propres à la France puisque les autres pays Européens eux sont toujours excédentaires.

Il semble que c'est dans les pays qui ont l'âge de départ en retraite le plus bas que le taux d'inactivité des 50tenaires est le plus faible. Les employeurs anticipants le futur départ en réduisant les formations et en comptant sur les droits à la retraite de l'employé expérimenter pour le remplacer. Le problème du chômage des séniors doit être traité par les politiques de l'emploi et pas avec le financement des retraites. Ce serait piocher dans les fonds nécessaires aux retraites des jeunes actifs.

Enfin, je ne pense pas que ce soit le rôle des chefs d'entreprises de jouer le jeu.. mais bien aux pouvoirs publics d'imposer de nouvelles règles du jeu.

Les politiques économiques doivent orienter la création d'emploi vers des emplois qui permettent aux jeunes et aux séniors d'être intégrés dans le marché de l'emploi. Il y a parfois un certain snobisme à ne créer que des emplois qui soit à forte valeur ajoutée.. mais qui ne correspondent pas aux qualifications des chômeurs d'aujourd'hui. Ces créations d'emploi, financés par des fonds publics, font venir de nouveaux habitants. Cela ne règle en rien notre problème du chômage et aggrave nos problèmes de logement, de transport et de préservation des espaces.

Antoine

Écrit par : Antoine Vielliard | mardi, 23 juin 2009

Les commentaires sont fermés.