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jeudi, 06 août 2009

Bonus des banques et incompétence des Gouvernements

La frénésie des bonus des traders reprend de plus belle. Des montants de bonus pour quelques traders supérieurs aux bénéfices mondiaux réalisés par des banques internationales. Des montants de bonus qui pour quelques banques dépasse le montant de l’aide alimentaires d’urgence des pays membres du G8. Des bonus extravagants même dans des établissements qui accumulent des pertes colossales.

 

Les banques ont-elles tort ? Moralement et politiquement oui, légalement et économiquement non. Elles remplissent leur mission dans le cadre d’un marché que les Gouvernements ne régulent pas. Des traders performant quittent leur employeur qui ne leur a accordé qu’un million de bonus… pour un autre employeur qui lui en garantie trois fois plus ! Faute de lois qui régulent les rémunérations, les banques sont contraintes à la surenchère.

 

Faute de loi, les employeurs les plus vertueux sont pénalisés par le départ de leurs meilleurs collaborateurs au profit des employeurs moins vertueux. L’absence de loi encourage le vice.

 

Il est immoral de rémunérer autant des traders dont la contribution à l’économie est pour le moins discutable. Mais la loi l’encourage en ne l’interdisant pas. Ces bonus soulignent l’incapacité des dirigeants politiques à imposer des lois qui régulent ces rémunérations. Des lois qui s’imposent à tous les concurrents et pas seulement à ceux qui sont aidés par l’Etat.

 

Il revient à la loi de l’encadrer. Le problème c’est qu’il n’y a aucune institution légitime pour fixer des lois mondiales. Toute régulation des rémunérations des traders dans un pays.. peut être contournée. Il suffit que l’employeur installe ses activités de trading à Genève par exemple… ce que beaucoup sont en train de faire car Genève a les lois et la fiscalité parmi les plus attractives pour les organismes de trading débridés.

 

Plusieurs solutions sont possibles :

1)      fixer par la loi des plafonds de rémunération variable afin que la surenchère sur les bonus entre banques et société de trading s’arrête une bonne fois pour toute. Paradoxalement, ces lois existent en Suisse. Elles interdisent que la rémunération variable soit supérieure à la rémunération fixe. Ces lois ne sont pas appliquées aujourd’hui. Elles doivent l’être.

2)      Rémunérer seulement la performance durable. Les traders prennent de plus en plus de risques : s’ils gagnent, ils touchent des bonus considérables, en revanche s’ils perdent, ils peuvent éventuellement perdre leur emploi mais pas le bonus de l’année précédente. Une telle rémunération variable doit se faire à la hausse comme à la baisse. Pour cela, elle doit se faire sur une performance durable sur plusieurs années afin de prendre en compte autant les hausses que les baisses.

3)      Enfin, les exigences de ratio de solvabilité des sociétés qui s’engagent dans les activités de trading doivent être considérablement augmentées. Le coût du capital doit être dissuasif. La collectivité ne peut plus prendre aucun risque systémique avec les activités de trading. La régulation du trading doit être telle qu’elle doit limiter les montants échangés à un niveau cohérent avec l’activité économique réelle. Le trading n’a de valeur ajoutée économique que s’il se fait sur des anticipations de l’économie reelle et pas sur des anticipations d’anticipations purement financières. Ces mois-ci la ville de Londres fait l’expérience de l’erreur qu’il y a dépendre d’une activité économique aussi volatile que le trading. Genève elle continue d’augmenter sa dépendance.

 

Genève joue un triste jeu dans cette affaire. Seule une harmonisation mondiale peut limiter cette activité qui devient économiquement perverse par une sur-volatilité des marchés. Seule une harmonisation mondiale peut limiter des bonus qui encouragent financièrement quelques uns à faire prendre des risques à l’économie mondiale.

 

Aujourd’hui la surenchère mondiale vient du canton de Genève si on en juge par l’arrivée importante de traders et de société de trading dans le canton attirés par les conditions offertes.

12:21 | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

100% d'accord avec tout ce billet. Simple, digne, clair et convaincant !

Écrit par : FrédéricLN | lundi, 24 août 2009

Les commentaires sont fermés.