Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Timide souverain ! | Page d'accueil | CEVA, trams, logements, emploi : comment payer la facture de l'agglomération binationale ? »

lundi, 15 novembre 2010

Le Centre, phénix du remaniement ministériel

Il y a deux manières de faire de la politique.

 La version idéologique de la droite et de la gauche. On reste dans le combat camp contre camp, idéologie contre idéologie, sectarisme contre sectarisme. « On se profile » sans aucun pragmatisme comme dise nos voisins Suisses : contre les Rom, contre les criminels étrangers, ou contre les logements aux Cherpines. UMP et PS utilisent des modes de scrutins pervers pour que leurs 30% des électeurs, puissent s’arroger une majorité politique dans les institutions. Les décisions sont imposées. Rarement suivi d’effet ou suscitant des oppositions d’une majorité de citoyens qui voit un pouvoir toujours plus éloigné.

Il y a par ailleurs la version centriste qui contribue à des compromis, qui contribue à façonner des majorités réelles. Qui met le holà sur les excès des idéologues. Qui place la nécessité de faire avancer le pays par des décisions consensuelles au dessus de la nécessité de « profiler » un parti par des divisions.

Dans beaucoup de pays européens, nous en sommes actuellement au point culminant d’un mouvement de balancier qui a marginalisé le centre. C’est vrai en France où le centre, éclaté, émietté a pratiquement disparu hier du Gouvernement pour la première fois depuis 9 ans. Divisé, le Centre est dans un tel état de faiblesse que Nouveau Centre et Parti Radical soutiennent un Gouvernement auquel ils ne participent plus pendant que le MODEM a lui quasiment disparu du Parlement. En Suisse, le phénomène est assez similaire sous un aspect très différent. Les votations du 28 novembre avec une initiative de l’UDC et une initiative du Parti Socialiste fait la part belle aux partis de Gouvernement des deux extrêmes qui une fois de plus se font de la pub contre le Gouvernement auquel ils participent.

Ce mouvement extrême de balancier pourrait bien engager une forte dynamique en faveur du centre. En Suisse, l’hypothèse d’un Gouvernement à nouveau majoritairement centriste où UDC et PS devraient choisir entre leurs sièges au Conseil Fédéral et leurs initiatives est désormais une hypothèse de travail. Puisque la solidarité gouvernementale a vécu, la formule magique aussi pourrait bien avoir vécu.

En France, le remaniement d’hier montre l’échec de toutes les divisions centristes. Le Mouvement Démocrate a déjà prouvé son échec. Je l’ai développé ici au lendemain des élections régionales sans concession pour nous memes. Par son indépendance, le Mouvement Démocrate a réussi à préserver une identité centriste comme le montre encore les indices de notoriété, de popularité et d’intentions de vote. Mais, isolé, le Mouvement Démocrate s’est trouvé dans l’impossibilité de fédérer le courant de pensée centriste pour en faire des victoires électorales.

Les centristes ralliés à l’UMP en 2002, mais aussi les centristes du Parti Radical et ceux du Nouveaux Centre ont fait la semaine dernière et hier aussi un constat d’échec que certains énoncent publiquement. Echec à imposer l’une de leur très rare revendication : le scrutin proportionnel aux élections territoriales. Echec à être représentés dignement dans le Gouvernement. Ils font désormais publiquement le constat que le centre ne peut peser dans une coalition Gouvernementale que lorsqu’il est nécessaire à cette coalition.

Affaiblis parce que divisés, les centristes n’influencent plus du tout la politique française : ils ne parviennent pas à imposer une réduction des déficits significatives, à imposer leur pragmatisme et leur humanisme, ils ne parviennent pas à contribuer à l’accélération de la construction européenne, ils ne parviennent plus à contribuer à une réglementation des excès de la financiarisation de l’économie.

Pourtant tous les centristes partagent un même diagnostic. Notre pays a besoin de sortir des faux clivages pour élaborer de vraies solutions majoritaires dans le pays. Notre pays a besoin d’humanisme, de valeurs républicaines, d’Europe aussi.

Ce double constat d’échec tant du Mouvement Démocrate que des autres centristes est un fort signal à l’union des centristes. Désormais chacun arrive à la même conclusion. Le centre ne sera utile au pays qu’uni. Le centre est désormais au pied du mur, il doit désormais choisir entre la disparition ou l’union.

J’ai quelques doutes que quiconque choisisse la disparition.

12:00 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

"J’ai quelques doutes que quiconque choisisse la disparition."

Du moins parmi ceux qui sont attachés à des objectifs tels que le sauvetage financier du pays, l'inspiration humaniste des décisions politiques, l'efficacité dans la construction européenne ou le retour à une économie "réelle".

A vrai dire, leur attitude dans les prochaines semaines sera un bon test des motivations de leur engagement politique.

Écrit par : FRédéricLN | lundi, 15 novembre 2010

Les commentaires sont fermés.