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vendredi, 21 octobre 2011

De pire en pire : +30% de logements autour de Genève et -4,6% à Genève !?!?

Voilà 30 ans que le canton de Genève multiplie les promesses de constructions de logements, 30 ans qu'il les viole. Depuis 2007, Genève pousse le culot à écrire ces mensonges dans des chartes d'agglomération. Les derniers chiffres sur les autorisations de logements montrent que les discours et les engagements ne se traduisent toujours pas dans les faits et dans les chiffres :

Au deuxième trimestre, les autorisations de constructions de logements sur une année glissante ont augmenté de :

+24,6% dans l'Ain

+31,1% en Haute-Savoie

+29,0% dans le Valais

+23,6 dans le canton de Vaud - des chiffres cohérents et uniformes de part et d'autre de la frontière-

.... mais elles ont baissées de -4,5% dans le canton de Genève (*) !!!!!! On n'imagine pas que Genève rattrape son retard du jour au lendemain, mais au minimum on pourrait s'attendre à ce que la situation cesse enfin de s'aggraver !

La situation est catastrophique pour les Genevois eux mêmes : surenchère des loyers, expulsion de 80% d'une classe d'âge chaque année, campagne genevoise qui se transforme en aire d'autoroute, paralysie généralisés des voies publiques engorgées par les pendulaires supplémentaires qu'on crée chaque année, fracture des générations, pénurie de main d'oeuvre de policiers, d'infirmières et d'enseignants qui ne peuvent plus se loger dans cette agglo, Genève devient une plaque tournant européenne du trafic de drogues dures.

Quand on écoute les Conseillers d'Etat on constate que Genève se rève l'égale de New York et Singapour.. mais quand on regarde les satistiques de production de logements on constate que le canton de Genève est l'égal de l'agglomération de St Etienne (1222 logements par an aussi) ! Un peu comme une adolescente qui se rève en starlette en lisant Gala ! Les autorités cantonales appuient en même temps sur l'accélérateur démographique et sur le frein de la production de logements. Elles laissent au canton de Vaud et au Genevois français le soin de subir les nuisances de ces incohérences. Elles estiment être quittes avec ceux auxquels elles lèguent les coûts publics, les nuisances de qualité de vie et le coût de la formation... sous prétexte qu'elles créeraient des emplois qu'en réalité elles volent à coup de dumping fiscal !

J'entends les urbanistes énumérer la liste des efforts réalisés :

  1. Un plan directeur cantonal qui "promet" 50 000 logements pour 2030...(dont 35 000 qui auraient déjà dû être réalisés pour 2015 d'après le précédent plan directeur cantonal... et dont on sait qu'ils ne seront pas réalisés dans les temps).
  2. Des effectifs en fort développement dans les administrations... mais qui ne sont guidés par aucun portage politique. J'ai entendu beaucoup plus de réactions aux questionnements de Sandrine Salerno sur le modèle économique... qu'au scandalissime n-ième recours de la commune de Thônex contre les communaux d'Ambilly ! Des conseillers municipaux qui refusent de construire des logements pour les "cas sociaux" (sic) que deviennent leurs propres enfants faute de logements ! Où sont les milieux économiques, où sont les libéraux, où sont les radicaux, où sont les démocrates chrétiens pour mettre face à leurs responsabilités ces irresponsables qui refusent d'assumer les conséquences urbaines du modèle économique qu'ils défendent si ardemment face à Salerno ? La question du logement devra se régler avec des leaders politiques qui offrent une vision aux Genevois : force est de constater qu'il n'y en a pas à ce jour à Genève, et que les administrations ne pourront pas régler ce problème sans l'émergence de leaders politiques genevois.

Où est le leader socialiste genevois qui dira clairement qu'il faut densifier la ville pour mettre un terme à la surenchère spéculative que subissent les locataires ? Il n'existe pas, car les socialistes genevois dépendant de l'ASLOCA, et donc de la poursuite de la pénurie de logements. Où est le leader écologiste qui dira clairement aux milieux écologistes qu'une agglomération respectueuse de l'environnement c'est une agglomération dense et pas une agglomération qui chasse ses habitants à 30/50km ? Il n'existe pas car les verts genevois se contentent de ne respecter l'environnement que dans les limites étriquées de leur unité électorale au détriment des effets réels sur l'environnement ! Où est le leader libéral qui dira clairement que le développement économique a besoin d'un développement urbain ? Il n'existe pas, car les libéraux genevois sont bien trop dépendants des communes de villa. Où est le centriste qui prendra toutes ces contradictions à bras le corps pour offrir aux Genevois une vision d'avenir cohérente ? On l'attend ! Pendant ce temps là, les extrémistes et les populistes s'en donnent à coeur joie à brasser de l'air !

Les Genevois demanderaient des logements dans leur "backyard" si quelqu'un leur expliquait que cela est nécessaire pour loger leurs enfants, pour stopper la pénurie qui nourrit la spéculation, pour cesser d'aggraver les nuisances de la circulation, pour loger des policiers, pour préserver les vrais espaces naturels en dehors de l'agglo, pour limiter la polution.. mais personne ne leur explique les enjeux.

En ce moment, les spécialistes de l'immobilier dans le Genevois français observent que 80% des transactions immobilières sont faites par des Genevois.... non plus des frontaliers, mais bien des Genevois. Les prix dans le Genevois français atteignent de tels niveaux, que même les frontaliers au pouvoir d'achat pourtant exorbitant ne peuvent plus suivre. Il faut maintenant aussi avoir un apport personnel en Francs suisses alors que les frontaliers ont tendance à épargner en euros. Quand 80% des acheteurs sont des Genevois, le terme de colonisation devient insuffisant.

Le compte à rebours a commencé pour Genève. Vous imaginez bien qu'une telle situation est EXPLOSIVE dans le Genevois français. Nous n'avons certes pas de démocratie directe en France mais nous avons une démocratie tout de même. En 2014, les électeurs du Genevois français auront leur mot à dire sur ce qu'ils subissent. Ils enverront aux oubliettes de l'histoire tous les élus locaux qui sur ces questions auront eu la tiédeur du language diplomatique. Seuls pourront être élus ceux qui ne se contenteront plus des promesses genevoises sans lendemain mais qui auront le courage d'utiliser le rapport de force qui devient malheureusement nécessaire. Si la production de logements à Genève ne s'accélère pas très significativement d'ici à 2014, les notes de ce blog, que certains estiment trop musclées aujourd'hui, auront l'air bien gentilles en comparaison des positions extrêmement offensives de ceux qui seront élus en 2014... et pour 6 ans, dans les communes, aux départements et à la région !

* source : Chiffres clefs de l'espace lémanique - parution de septembre 2011

11:10 | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

Bonjour Antoine,
C'est très bien de dénoncer ce qui se passe à Genève au sujet du logement.
Mais concrètement, quelles seraient vos propositions pour endiguer ce phénomène?
Merci pour votre action.

Écrit par : Xavier74 | samedi, 22 octobre 2011

Bonjour,

La pénurie de logemens à Genève menace toute notre agglomération : embouteillages monstrent et croissant, exode des genevois en france et des salariés en euros loin, baisse continue du pouvoir d'achat des habitants..etc...etc...

En tant qu'élu du Genevois français, nous pouvons agir de plusieurs manières :
1) influencer les décideurs genevois, les conseillers d'état en partie.. mais en démocratie directe ce sont les électeurs qui décident. C'est la raison pour laquelle j'interviens beaucoup dans les médias genevois pour convaincre les électeurs genevois qu'ils sont les premières victimes de la pénurie de logements.
2) nous avons de plus en plus de moyens de pression : signer ou pas la charte d'agglomération, coopérer ou pas sur les transports en commun (en attendant une meilleure volonté sur les logements).

Il me semble que plusieurs conditions doivent être réunies :
1) corriger la péréquation intercommunale pour que les communes genevoises aient intérêt à construire
2) simplifier la procédure de construction à Genève par des aménagements législatifs
3) prise de responsabilité de chacun des partis genevois qui expliquent aux Genevois l'intérêt qu'ils ont à construire.

Dans un monde interdépendant, alors que notre quotidien dépend de plus en plus aussi de décisions qui sont prises en dehors de nos frontières nous devons participer au débat public de l'agglo à laquelle nous appartenons.. même si ce débat public dépasse nos frontières administratives et politiques.

Amicalement

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | jeudi, 27 octobre 2011

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