Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Internet, votre seul garant d'une information pluraliste | Page d'accueil | Pénurie de logements : un problème de production et pas d'avantages fiscaux »

lundi, 06 février 2012

Du gaz de schiste à la géothermie dans le Genevois français

Des écologistes français ont créé un collectif contre le gaz de schiste dans le Genevois français. Suivi de près par les Verts Genevois : enfin des élus genevois qui commencent à comprendre que lorqu'on parle de notre avenir commun, il n'y a pas d'ingérence.

De quoi parle t'on ? D'autorisation de recherche pour du gaz de schiste. Le gaz de schiste (et ses dérivés) sont des énergies fossiles qui se trouvent dans les roches. Jusqu'à présent on ne pouvait pas les exploiter. Les coûts étaient supérieurs aux ventes possibles. Mais depuis plusieurs années des forages et des recherches ont lieu aux Etats Unis notamment. Encouragés par les problèmes de dépendance énergétique. Ces forages ont été faits par la technique dite de "fracturation hydraulique" et ont conduit à de graves polutions des nappes phréatiques et des effets très néfastes sur la santé des habitants.

En France, des permis de recherche avaient été accordés sur un peu tout le pays en 2009. C'était une faute. En 2011, le gouvernement, que je ne soutiens pas, a reculé en précisant le cadre de ces permis en interdisant la technique dite de fracturation hydraulique. La seule technique possible. Une entourloupe de la part du Gouvernement puisque cela revient à vider de sa susbtance les permis accordés plutôt que de les annuler et de rembourser les entreprises. Certains souhaiteraient qu'on rembourse les millions perçus à ces entreprises et qu'on annule les permis ce qui leur permettraient d'investir ailleurs dans le gaz de schiste. Personnellement, et bien que l'entourloupe du gouvernement manque d'honnêteté vis à vis des entreprises, je pense que cet argent serait mieux utilisé dans le développement des énergies renouvelables... quitte à vivre quelques temps avec l'ambiguïté de permis encore valides mais vidés de tout contenu.

On a du mal à comprendre pourquoi il y a soudainement une telle mobilisation sur le sujet alors que les deux seuls éléments nouveaux depuis 2009 c'est que d'une part le gouvernement a vidé les permis de toute substance en juillet 2011 et qu'il y a des élections présidentielles dans deux mois.

Alors évidemment s'il y avait du nouveau, tous les élus locaux seraient unis comme un seul homme pour empêcher ces recherches et ces forages. Rien n'interdit de prendre des délibérations préalables. Nous le ferions tous car il faut développer les énergies renouvelables et pas les énergies fossiles, parce que les dangers du gaz de schiste sont avérés et vérifiés. Nous serions vite soutenu par la Confédération helvétique parce que dans notre cas il y a une nappe phréatique binationale juste en dessous. Nous serions soutenus par les diplomaties de nombreux pays parce qu'il y a aussi un anneau de recherche sur les particules qui a coûté des milliards à ces pays et qui ne peut pas se permettre la moindre secousse. Mais en criant au loup alors qu'il ne se passe rien (la mise à jour des demandes en septembre dernier était imposé par la loi), le collectif risque au contraire de freiner la mobilisation lorsqu'il faudra effectivement se mobiliser.

Pendant cette mobilisation, le collectif diffuse un film "Gazland". Un film instructif bien que très caricatural à l'américaine. Un film qui montre à quel point la politique américaine est dépendante des milieux financiers pour ses campagnes - notre loi sur le financement des campagnes nous préservent de ces dérives. Ce qui me frappe, c'est que le "héro" de l'histoire habite dans une maison totalement isolée en pleine nature. Le contre exemple typique du citoyen éco responsable : notre consommation d'énergie concerne d'abord le chauffage et les déplacements. Un personne qui habite dans une habitation isolée consomme énormément en chauffage comme en déplacements. Le "héro" du film est probablement parmi les 0,5% d'habitants du monde qui consomme le plus d'énergie... et qui devrait consacrer toute son enthousiasme au développement des énergies renouvelables.

Alors ce film serait extrêmement positif si plutôt que de très légitimement lutter CONTRE le gaz de schiste, il se battait au contraire POUR la géothermie, et en particulier la géothermie profonde qui elle aussi nécessitera des forages. Dans le seul canton de St Julien il y a un potentiel de géothermie équivalent à un barrage hydroélectrique. Notre canton pourrait être producteur net d'énergies renouvelables. Cela nécessite une mobilisation pour que tous les élus fassent de cet enjeu une priorité : il faudra en soulever des montagnes pour avancer sur ce sujet. Il faudra alors accepter des forages qu'on dénonce aujourd'hui. Les élus ne le feront que s'ils ont un soutien massif de la population.

Le respect de l'environnement doit se faire par le progrès plutôt que par la regression. L'écologie efficace n'est pas un conservatisme nostalgique des temps anciens qui prone la décroissance, l'écologie est au contraire l'orientation du progrès vers la préservation de l'environnement : le développement des énergies renouvelables en général et de la géothermie en particulier doit être un de ces combats pour un avenir plus respectueux de l'environnement. Mobilisez-vous en disant à vos élus à quel point vous souhaitez le développement de la géothermie profonde dans notre canton.

Informez vous sur la géothermie à l'adresse suivante : http://www.geothermie-perspectives.fr/18-regions/index.html

08:42 Publié dans Environnement | Commentaires (5) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

Hello Antoine,
Je suis globalement d'accord avec toi néanmoins:
-l'action de ce collectif a permis d'informer les habitants sur les permis d'exploiter accordés dans notre région, je n'étais pas au courant de leur ampleur.
-la géothermie de grande profondeur peut également avoir des conséquences comme l'a montré le projet Bâlois qui a entraîné un tremblement de terre de magnitude 3.6 (2006)
La solution pour nos problèmes énergétiques n'est pas évidente et le recours à certaines nouvelles énergies renouvelables ne se fait pas sans difficululté voir problèmes éoliens dans le canton de Vaud et du Jura.

Écrit par : Lionel | lundi, 06 février 2012

Bonjour monsieur Antoine Veillard

Vos propos à propos du « gaz de schiste » rapportés dans la presse et sur votre blog me paraissent quelque peu surprenants de la part de quelqu’un qu’on pouvait penser modéré et maitrisant les dossiers.

Ainsi vous n’hésitez pas à traiter les messages du collectif « stop gaz de schiste » de caricaturaux, à affirmer qu’ « il n’y a absolument rien de neuf sur le sujet depuis 2009 » et que les actions envisagées sont des mobilisations « CONTRE rien » vu que « tout le monde est contre le gaz de schiste »…

Surprenants aussi sont vos propos de la part d’un candidat potentiel à la députation indiquant que le secteur de Gex serait de toute manière épargné compte tenu de la présence d’ « une nappe phréatique binationale », d’ « un anneau de recherche sur les particules », du « soutien de la Confédération helvétique » et autres « diplomaties de nombreux pays ». Autrement dit il n’y aurait aucune nécessité d’informer et surtout de mobiliser la population… Vous passez cependant un peu vite sur l’historique des permis accordés par le ministre Borloo par ailleurs président du parti radical avec lequel vous entretenez au niveau local d’excellentes relations…Les autres secteurs du pays qui ne disposeraient pas de ces « atouts » comme Gex Sud » pourraient-ils néanmoins compter sur l’éventuel futur député pour tenter de s’opposer à l’exploitation du gaz de schiste?

Seriez-vous assez naïf pour penser que les permis « encore valides » sont « vidés de tout contenu » ?
Avez-vous lu la loi pour vérifier si le process dit de fracturation hydraulique est clairement défini et ne peut pas être remplacé par un autre terme non contenu dans la loi ?
Ne craignez-vous pas que cette « ambiguïté » ne bénéficie aux entreprises détentrices de permis comme Ecorp qui n’investiront pas 100000€ dans un forage profond sans quelques espoirs d’un retour sur investissement ?

Vous vous permettez de décocher quelques piques contre le film Gazland sans reconnaitre qu’il est un très bon support pour informer nos concitoyens. Si des hommes et des femmes plus éclairés que d’autres ne s’étaient pas emparés du sujet pour diffuser l’information qui d’autre l’aurait fait ? Sur qui aurions-nous pu compter?

Mais là où vous êtes très déconcertant c’est lorsque vous affirmez qu’au lieu de « lutter CONTRE le gaz de schiste » il faudrait se battre « au contraire POUR la géothermie, et en particulier la géothermie profonde » et «accepter des forages qu'on dénonce aujourd'hui ». Sauf le respect que je vous dois vous êtes sur un mauvais filon et vous devriez sérieusement réviser ce qu’est la géothermie profonde…

André Pellet

Écrit par : Pellet André | dimanche, 12 février 2012

Bonjour Monsieur,

Prenons vos arguments les uns après les autres :
1) Je dénonce dans la note ci-dessus les permis accordés contrairement à ce que vous affirmez dans votre commentaire;
2) La fracturation hydraulique est interdite dans la loi. Le reste n'est que procès d'intention.
3) Je reconnais dans la note que le film est interressant, même s'il est totalement caricatural, partisan et biaisé.. et que la personne qui en est le héros est le contre exemple absolu du citoyen exemplaire en matière de développement durable : rare sont les personnes au monde dont le mode de vie exige autant d'énergie et c'est irresponsable d'exiger autant d'énergie sans se poser la question du où et du comment cette énergie peut être trouvée. "Cachez de ma vue les conséquences de ma vie"... on croirait voir Anne Mahrer, verte genevoise, qui s'évertue à ignorer les conséquences sur l'agriculture et l'environnement de ses oppositions aux logements à Genève.
3) la mobilisation générale sur le Gaz de Schiste était pertinente jusqu'en juillet dernier, elle n'a plus d'objet aujourd'hui. Je doute que ce soit le cas à l'avenir, mais lorsqu'elle sera à nouveau pertinente, j'en serai.
4) On peut effectivement s'opposer à tout, prôner un retour progressif à l'homme des cavernes.. ou à des périodes moins anciennes. C'est méconnaitre ce qu'est le développement durable dans ses aspects sociaux et économiques : car le développement durable environnemental a besoin d'un développement durable social et économique pour avancer. Il y a dans notre région une source d'énergie renouvelable, la géothermie.. et il est temps de se mobiliser pour que ces énergies soient utilisées et de trouver des solutions pertinentes pour que la géothermie profonde puisse être développée de manière sûre... et durable.

Pour ma part, il ne s'agit pas d'un filon. Le filon facile aurait été effectivement de crier au loup aussi comme tout le monde. Mais j'ai la conviction qu'il vaut toujours mieux affirmer ses convictions que de suivre... même si c'est un mauvais filon ! Question de valeurs.

Bien cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en genevois) | lundi, 13 février 2012

Bonjour Monsieur Vielliard

La manifestation citoyenne de samedi dernier à Saint-Julien était nécessaire. Tout comme celle de Villeneuve-de-Berg en Ardèche où plus de 12'000 personnes comme moi, simples citoyens responsables, ont dit NON ! au gaz de schiste.
Bien nous en a pris et l'avenir nous a donné raison : l'abrogation de quelques permis en est la résultante aujourd'hui.
J'estime que nous avons un devoir d'alerte et qu'un "11 février 2012" reste pertinent et a toute sa justification.
Si l'Ardèche, terre de combats, a pu réussir... Pourquoi pas nous ?
J'aimerai vous croire quand vous affirmez que la loi a vidé de sa substance les permis encore valables. J'aimerai aussi vous croire et espérer que tout est à présent fini depuis juillet 2011.

Malheureusement, ce n'est pas terminé ! De nombreux permis restent valides en France dont deux pour le bassin lémanique.
Le groupe Total comme bien d'autres entreprises "du pétrole" travaillent à contourner la loi. Ils ne s'en cachent même plus...

A force de minorer les risques ou de se cacher derrière des textes de loi encore trop imprécis et peu contraignants (l'amende éventuelle est dérisoire), nous risquerions de rater une marche et de tomber de bien haut.
Ne devrions-nous pas agir en précurseurs en observant notre environnement et apporter des solutions concrètes aux besoins de notre société ?
C'est aussi cette démarche qui a motivé le rassemblement citoyen de samedi dernier.
Sensibiliser le plus grand nombre sur ce problème d'actualité
c'est aussi ce que j'attends d'un élu qui me représente...
Bien cordialement

Frédéric Issenbeck

Écrit par : Frédéric Issenbeck | lundi, 13 février 2012

Bonjour Monsieur,

Merci pour votre commentaire qui reprécise très clairement que la loi actuelle interdit les entreprises d'aller de l'avant. Personnellement je préfère vivre avec cette ambiguité de permis non retiré... plutôt que de voir le peu d'argent public de notre pays en faillite retourner vers ces entreprises en leur remboursant leur permis. Je trouve en revanche qu'il n'est pas très sain d'attiser les peurs inutiles dans ce contexte. A mon avis le rôle d'un élu crédible c'est d'alerter sur des sujets importants sur lesquels il y a du nouveau : ce n'est pas le cas du gaz de schiste dans le Genevois.. c'est en revanche le cas sur la géothermie sur laquelle il y a des enjeux énergétiques majeurs.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | mardi, 14 février 2012

Les commentaires sont fermés.