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vendredi, 24 août 2012
Pour un bus d'Archamps à Carouge ou Bachet de Pesay
Voilà plusieurs mois que le Groupement Local de Coopération Transfrontalière chargé des transports transfrontaliers travaille à l'ouverture d'une ligne de transport entre la technopôle d'Archamps et ses milliers de parkings sous terrain peu utilisés et Carouge.
Le P+R y existe déjà. La ligne 44 s'arrète à la douane de la Croix de Rozon à seulement 2km de là. Il suffit donc de prolonger la ligne 44 de 2000 m pour permettre à des centaines d'automobilistes de laisser leur voiture à Archamps pour rejoindre leur travail en transport en commun.
La Communauté de Communes du Genevois a décidé d'y consacrer plus de 100 000 euros. Une somme colossale rapportée à ses disponibilités financières. La technopôle d'Archamps dont le Conseil Général est majoritaire aux côtés de la Communauté de Communes a confirmé son engagement financier sur les trois premières années pour le lancement. La commune d'Archamps, bien que les transports ne relèvent pas de sa compétence, a confirmé également vouloir faciliter le bouclage du budget en révisant ses conventions avec la technopôle. Les copropriétaires de la technopôle aussi sont prêts à contribuer. Tous les fonds de tiroir ont été raclés.
Ces contributions respectivent ne permettent toujours pas de boucler le budget d'une prolongation de la ligne 44. On pourrait donc s'acheminer vers la création d'une navette entre le Haut de Collonges sous Salève et la technopôle d'Archamps passant par la Croix de Rozon. Une offre qui induirait une rupture de charge supplémentaire à la Croix de Rozon pour les usagers frontaliers. La navette serait surtout utilisée pour un trafic local entre Collonges et Archamps contrairement à la prolongation de la ligne 44 qui permettrait une usage important par les frontaliers.
La direction de la mobilité du canton de Genève ne participe pas au financement conformément à la règle actuelle, périmée à mon avis, mais toujours en vigueur, selon laquelle chacun finance le transport sur son territoire. En l'occurence il s'agit effectivement d'une prolongation à 100% sur territoire français.
Le cas de cette ligne 44 est symptomatique des enjeux de financement auxquels nous allons être confrontés dans les années à venir dans le Grand Genève. Les collectivités locales françaises n'ont pas les mêmes moyens financiers que le canton : le budget par habitant du Conseil Général de Haute-Savoie est 20 fois inférieur à celui du canton de Genève. Par ailleurs, en France, les transports en commun sont financés par les employeurs au travers d'un versement transport d'environ 1% de la masse salariale. Dans le cas d'espèce on ne peut pas demander aux employeurs d'Archamps de financer un transport en commun qui permettra à leur collaborateur de démissionner pour aller travailler plus facilement à Genève alors que les employeurs genevois ne contribueraient pas à ce transport. Enfin, tout simplement, les usagers de ces transports en commun transfrontaliers paient leurs impôts à la source au canton de Genève qui en garde 80% : soit 600 à 800 millions de francs annuels dans les caisses du canton.
Si nous voulons développer un réseau de transport efficace pour le Grand Genève, nous devrons trouver des solutions de financement pérennes. Je défends l'idée que la financement des transports en commun transfrontalier doit être payé à 100% par la France pour la part des usages franco-français, à 100% par les parties suisses pour la part des usages Suisso-Suisse, et à concurrence des recettes fiscales générées pour la part des usages réellement transfrontaliers : en l'occurence 20% pour la France et 80% pour la Suisse.
La prolongation de la ligne 44 soulagerait grandement la fluidité du traffic dans une zone qui va être très contrainte par les travaux du CEVA et la fermeture du tunnel autoroutier de Bachet de Pesay. Faute de pouvoir boucler le budget, nous risquons de devoir nous contenter d'une navette. La décision doit être prise dans les deux prochaines semaines pour une ouverture du service en décembre.
10:42 | Commentaires (3) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
pourquoi pas un bus Valleiry à Archamps?
Écrit par : MONNET | vendredi, 24 août 2012
Bonjour Antoine,
Un grand bravo pour votre volonté de développer les transports publics.
Genève étant réticente à financer ces projets alors qu'elle serait la première gagnante vient aussi des règlements et autres lois, vu la situation actuelle et les engagements à venir pour les trams ou ils financeront la plus grande partie, il est illusoire d'espèrer beaucoup plus il vaut mieux le reconnaitre, même si se serait juste.
Ne faudrait il pas pour arriver a financer celà faire payer le même montant ou peut être légèrement moins aux usagers de ces parkings qui deviendront incontournables vu la politique menée dans le canton en matière de stationnement. ( sup de 30 sfr par mois avec le système p+r)
Du coté Suisse il y a un supplément pour le parking relais avec tpg, alors que du coté français par ex douane de perly gratuit !
Ces montant pourrait servir a financer celà
D'autre part si c'est la ccge qui prend en charge ces financements ne serait il pas juste que les usagers des autres communes payent plus cher car ne le financant pas??
Je me permets aussi de poser la question étant donné que le département s'est attribué une plus grande part des fonds frontaliers pour justement développer les transports publics par ex... ne serait il pas juste qu'il en finance une partie car faisant partie de la politique globale de transport.
Pourquoi devrions nous financer pour les autres et ne pas leur demander de mettre aussi la main au porte monaie étant donné que l'on subit déjà les nuisances.
Avec ces montant nous pourrions largement financer ces développements et d'autres lignes dans les années à venir
car d'autres liaisons ou prolongement devrait être inscrite à l'ordre du jour pour éviter l'engorgement complet de nos routes.
Une question qui n'a qu'une relation indirecte: ( trafic)
Quand est-ce que nous aurons un échangeur entre viry et valleiry et si possible gratuit afin de décharger la départementale.
Est ce qu'une route évitant les villages de Soral et Chancy est prévue ( il me semble en avoir entendu parlé) car ils se baricadent avec de multiples chicanes qui génèrent des bouchons maintenant le matin.( on ne peut même plus se croiser)
Ne pourriez vous pas agir de façon à faire avancer ces dossiers car même si on peut comprendre que ces villages veulent se protéger nous devons bien passer par quelque part.
Je vous remercie par avance et meilleures salutations.
Écrit par : bruno | samedi, 25 août 2012
@Monnet : les transports en commun peuvent se développer là où il y a un usage suffisant. Il faut en général 60 logements à l'hectare le long du trajet pour qu'il y ait assez d'usagers qui utilisent les bus pour que ces derniers soient abordables pour la collectivité. On y arrivera un jour pour la desserte Valleiry à St Julien puis Genève. En revanche il n'y a pas assez d'usagers qui font Valleiry-Archamps. Par ailleurs, l'ouest du canton est déjà desservie par la navette de Valleiry alors que l'est en l'est pas encore. Si c'est la solution de la navette qui est retenue alors il y aura une solution pour les habitants de Collonges pour aller jusqu'à la Croix de Rozon. La solution de la prolongation de la ligne 44 améliorera la desserte à partir des parkings du bas de Collonges et d'Archamps qui pourront aussi être utilisés par les Collongeois.
@Bruno :
Voilà qq éléments de réponse dans le désordre peut être :
1) Je ne pense pas que ce soit illusoire car celà correspond à l'intérêt mutuel. Je pense même qu'il n'y a pas d'autres solutions vu l'ampleur des montants et les ressources disponibles pour les différentes collectivités. La question n'est pas de savoir si cela aura lieu ou pas, mais plutôt quand nous parviendrons à cet accord nécessaire pour développer les transports en commun transfrontaliers.
2) Le coût de stationnement est déjà intégré dans les calculs.. mais est dérisoire à l'échelle du coût d'une ligne de transport.
3) Je pense comme vous que les P+R vont devoir devenir payant côté français aussi. Mais il faut d'abord les lancer. Perly commence enfin à être plein. A terme il deviendra payant et ces ressources devront être affectées au financement des transports. Par contre le P+R de Perly est situé de manière absurde puisqu'on force les usagers à traverser tout St Julien. Il faudrait au contraire avoir un stationnement avant la ville pour désengorger l'entrée de St Julien.
4) Faire payer chaque usager selon la contribution de la commune dans laquelle il habite est une solution qui est de plus en plus mise en oeuvre dans les MJC ou pour les frais de licences dans les clubs de sport. Cela montre toute l'absurdité de notre découpage administratif fondé sur les paroisses du XVIIIième siècle et qui ne correspond plus aux bassins de vie d'aujourd'hui. Dans le cas des transports cela induirait à mon avis plus de coûts de gestion que de ressources... et d'autres communes paient pour d'autres choses ou subissent d'autres nuisances (incinération de nos déchets à Bellegarde par exemple).
Pour ce qui est des 5% de fonds frontaliers que le département a affecté au fond structurel il vont être largement utilisés par les investissement en infrastructure : couloirs de bus vers Annecy et dans le Chablais, RD2. Pour le canton de St Julien ils vont permettre de financer à court terme et à peu près dans l'ordre : le rond point du pont de combe à Archamps qui facilitera le passage du bus (début des travaux en 2013), la sécurisation et les modes doux au Carrefour des Mouilles (début des travaux en 2013), l'échangeur de Viry (nous aurons d'ici 3 semaines une réunion pour boucler le fianncement, on peut imaginer un début des travaux d'ici 3 ou 4 ans à mon avis), entrées de St Julien pour le rabattement en transport en commun lorsque la municipalité sera prête (je ne pourrai sans doute pas donner de date plus précise avant les prochaines élections municipales). Le département ne pourra pas en plus prendre en charge les déficits de transport surtout pour du transport urbain qui désormais relève de la compétence des communautés d'agglo et de communes dans notre département.
Pour ce qui est de Soral et Chancy, je pense qu'ils peuvent mettre des murs.. mais ils risqueront de plus en plus de subir la révolte de leurs propres enfants qu'ils ont chassé de leur commune faute de logements et auxquels ils voudraient aujourd'hui interdire le passage. Les habitants de Soral et Chancy ignorent que 40% du traffic transfrontaliers qu'il subisse est le fait de Genevois chassés de leur propre canton faute de logement dont ces communes ne sont pas les dernières responsables. La seule solution pertinente pour ces communes c'est de loger leurs enfants dans le canton plutôt qu'en dehors, de contribuer au développement des transports en commun transfrontaliers et d'organiser des coutournements si nécessaire. Dans aucune autre agglomération au monde on ne réduit autant les points d'entrée sur le territoire.
Amicalement,
Antoine Vielliard
Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | mardi, 28 août 2012
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