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jeudi, 07 mars 2013

Budget cantonal : les limites du dumping fiscal ou l'impasse politique des libéraux genevois

Le modèle de développement de notre agglomération est une fuite en avant : nous attirons des milliers de nouveaux habitants par un dumping fiscal tel que nous n'avons plus les moyens de les accueillir. Aujourd'hui la facture de ce modèle de développement économique arrive : investissements en infrastructure de transport et de santé, coûts publics de sécurité et coûts sociaux liés à cet afflux de population nouvelle. Mais les recettes publiques sont insuffisantes pour couvrir les coûts de ce modèle de développement. Nous arrivons aux limites du modèle de dumping fiscal.

Certes les multinationales payent 576 millions de francs suisse.. soit un peu moins de 10% des recettes du canton. Mais ce modèle de développement génère des coûts publics d'investissement et de fonctionnement qui sont colossaux. Ce modèle de développement n'est possible que parce que le sytème d'imposition à la source permet au canton d'exporter au Genevois français ses coûts publics en gardant les recettes publiques des habitants supplémentaires qu'elle attire. L'exportation de la classe moyenne genevoise dans le Genevois français est un business très rentable : Les autorités cantonales font un bénéfice de près de 7000CHF/an sur l'imposition à la source des Genevois exilés. Une manne qui finance le dumping fiscale auprès des entreprises étrangères.

Les coûts publics générés dans le Genevois français par le modèle de croissance genevois sont multiples :

  • Surcoûts sociaux : il y a 50% de plus d'allocataires du RSA dans le Genevois français que dans d'autres territoires comparables. Comme partout, la richesse attire la pauvreté
  • Surcoûts de sécurité et de santé publique depuis que ce modèle de développement à faire de notre agglomération une plaque tournante du trafic de drogue, des cambriolages et des braquages.
  • Mais surtout surcoûts d'infrastructure alors que notre croissance démographique, deux fois plus forte que la croissance démographique mondiale, nous impose un rythme d'investissement que nos budgets publics ne peuvent plus assumer.
  • ... je ne parle même pas de la destructuration sociale d'un territoire dont les salariés n'ont plus les moyens de vivre et que les jeunes à leur tour sont contraints de quitter.

Mais voilà ! Le Genevois français a décidé d'envoyer la facture de ce modèle de développement à ceux qui l'ont décidé. Une facture qui dépasse de très loin la rétrocession d'un quart de l'imposition à la source. La facture arrive au moment précis où Genève constate l'impasse budgétaire de ce modèle.

Voilà plusieurs mois dans le débat public genevois, que les Libéraux soulignent que Genève n'a pas les moyens de réaliser les infrastructures de transport rendues nécessaires par cet afflux de population. Ils refusent ces transports que les Genevois exigent pour juste préserver ce qu'il reste de leur qualité de vie ! Les Libéraux n'ont pas conscience de l'impasse politique dans laquelle ils s'enferment : plus ils s'opposent au financement des projets de transport qu'exigent les Genevois, plus ils rendent indéfendable la baisse supplémentaire des taux d'imposition des entreprises qu'ils s'apprètent à présenter dans quelques mois.

Entre la croissance insoutenable et la récession, il faudra bien organiser la transition vers un modèle de croissance durable. Un modèle fondé sur l'innovation, la formation, la recherche. Un modèle qui soutient la création d'entreprises locales et leur développement plutôt que de les asphixier par une concurrence déloyale d'entreprises exonérées d'impôts. Un modèle qui vise à créer des emplois locaux plutôt qu'à noyer les chômeurs parmi des emplois internationaux. La transition sera dure et longue. L'agglomération genevoise a tous les atouts pour la réussir si elle l'anticipe plutôt que de la subir.

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