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dimanche, 15 juillet 2018

14 juillet : le sens des responsabilités collectives

96B0A600-AACA-4A8C-8BB4-822DCEB254A0.jpegMesdames, Messieurs,

Les habitués de cette cérémonie le savent déjà. Il est cependant utile et nécessaire de préciser que ce « mesdames, messieurs », s’adresse aux plus hautes autorités de cette république qu’en sont ses citoyens. Permettez-moi toute fois de concéder aux usages protocolaires en saluant plus particulièrement la présence ce soir de M. le Consul Général de France à Genève.

Dans cette agglomération binationale, dans cette commune de St Julien en Genevois dont le nom porte en lui-même le nom d’un canton et d’une ville helvétique, nous n’en sommes pas à un paradoxe près en matière d’identité. Il m’arrive souvent de constater que ce qui définit un habitant du Grand Genève, quelle que soit sa nationalité, c’est qu’il est pris pour un Français même quand il est Suisse lorsqu’il est à Lausanne ou Berne, et qu’il est pris pour un Suisse même quand il est Français lorsqu’il est à Annecy, Lyon ou Paris. Nos identités se sont mélangées au cours des siècles. Nos sangs se sont mêlés parce que les frontières n’arrêtent pas plus l’amour que le nuage de Tchernobyl. Les nouveaux habitants, de part et d’autres de la frontière, le découvrent au fil des décennies.

Cette frontière nous permet cependant de constater les différences entre nos pays et nos cultures respectives. L’une des différences qui me frappe le plus et que j’admire le plus chez nos voisins, est le sens de la responsabilité collective.

Peut-être que ce sont les montagnes ou encore l’isolement géographique au cœur d’une Europe qui a été unie par ses guerres pendant des millénaires et maintenant par la paix depuis près d’un siècle. Peut-être que tout cela a conduit nos voisins à prendre mieux et plus conscience de leur responsabilité collective. Pour ma part, je pense que ce sont les institutions démocratiques qui ont conduit à infantiliser les Français dans l’illusion qu’un pays se gouverne par le haut, là où la démocratie directe a conduit le peuple Suisse à se conduire en souverain responsable de ses choix.

Qu’il est frappant de voir nos voisins helvétiques défendre avec cœur et patriotisme les atouts de leur pays dont les institutions représentent toutes les sensibilités, pendant que nous ne cessons de nous dévaloriser aux yeux de l’étranger en multipliant les critiques contre nous-mêmes.

Quelles que soient ces différences culturelles, une chose est sûre, une communauté humaine n’est riche que de la contribution de chacun de ses membres. Ce que chacun apporte à la communauté est indispensable à l’ensemble de la communauté.

Oui, bien sûr il faudra des lois plus efficaces pour que tous les Français retrouvent enfin un emploi, mais il faudra aussi une volonté collective de se former, de travailler, d’innover, de gagner en compétitivité et de créer des emplois nouveaux.

Oui bien sûr, la France regagnera son indépendance vis-à-vis des marchés financiers en rééquilibrant ses comptes publics, mais il faudra aussi et surtout que nous cessions de nous retourner vers la puissance publique pour répondre à toutes nos préoccupations.

Oui bien sûr on doit pouvoir compter sur des agents des services publics pour nettoyer les rues, les espaces publics, mais il faudra aussi que chacun contribue à être plus propre, ou encore à suivre l’exemple de ces St Juliennois, chaque jour plus nombreux, qui ont décidé de ramasser des déchets quotidiennement en montrant l’exemple plutôt que de se plaindre du comportement des autres.

Oui bien sûr, il faut des règles de stationnement et des agents de police pour que les places de stationnement en ville soient équitablement partagées entre tous les usagers à raison d’une heure et demi chacun, mais il faut aussi la volonté de vivre ensemble.

Oui bien sûr il doit y avoir des juges et des médiateurs pour régler des conflits de voisinage, mais il doit y avoir aussi la volonté collective partagée de renouer avec les règles élémentaires de civilité et de dialogue.

Oui bien sûr, il faudra des règles communes pour mieux préserver notre environnement, cependant ces règles seront utiles lorsque le plus grand nombre aura à cœur de contribuer à la préservation de notre planète commune.

Oui bien sûr, l’ensemble de l’équipe municipale travaille avec force et passion à transformer l’ancien bourg en ville, mais cela ne serait rien sans la contribution déterminante des habitants, des associations, des bénévoles et des entreprises.

En tant qu’élus il nous revient la lourde tâche de trancher parfois entre les intérêts individuels pour déterminer le cap de l’intérêt général. Cependant, nous avons à cœur, à chaque fois que nous en avons le temps et la possibilité, d’associer les habitants aux décisions qui les concernent dans un esprit de responsabilisation. A chaque fois l’exemple des institutions suisses nous inspire.

Si j’ai décidé de consacrer mon intervention à cet admirable sens des responsabilités collectives de nos voisins helvétiques c’est pour mieux rendre hommage à l’engagement de tous ceux, ici présents qui le vivent au quotidien. Les pompiers, professionnels et volontaires et leurs familles, qui consentent des sacrifices personnels, familiaux et professionnels pour leur engagement au service de tous. Les gendarmes, les policiers municipaux et les douaniers qui au péril de leur vie s’engagent au quotidien pour assurer le respect de l’ordre et des lois commune de notre République.

Votre engagement au service de tous est pour nous tous un exemple. Sachez et faites savoir dans vos casernes la profonde reconnaissance de tous les habitants à votre engagement qui nous protège et nous sauve. Que votre engagement au quotidien au service de tous soit pour nous tous un exemple à suivre au quotidien dans nos contributions aux communautés humaines auxquelles nous appartenons.

Je vous souhaite une excellente fête nationale qui commence ici un jour plus tôt et se poursuivra, nous l’espérons, un jour plus tard partout en France.

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lundi, 09 juillet 2018

Gérer nos déchets inertes pour mettre fin à une catastrophe écologique et économique

Déchet inerte.jpgLa multiplicité des projets publics et privés engendre des quantités importantes de remblais issus du terrassement. Notre volonté collective d'économiser les espaces agricoles mais aussi les espaces publics conduisent à ce que les projets de construction génèrent plus de terrassements pour créer des parking souterrains. Les projets publics également génèrent plus de déchets inertes. Par exemple, le souhait de préserver les vues sur le paysage nous a conduit à largement enterrer dans la pente les écoles des jardins de l'Europe. Tout cela génère des quantités importantes de déchets inertes. Pour la seule commune de St Julien on estime entre environ 60 000 et 100 000 m3 de déchets inertes par an entre les projets publics et les projets privés.

De deux choses l'une : soit ces déchets sont gérés localement soit ils ne le sont pas. Si ces déchets sont gérés à St Julien on peut faire l'économie chaque année de milliers de trajets de camion, de leurs émissions de CO2, des nuisances de sécurité et des coûts publics de réfection de la voirie. On économise aussi le coût de ce transport dans le coût de la construction. Une économie monumentale : pour le seul projet de l'entrée ouest, la solution de gestion des déchets inertes sur la route de la côte a généré près d'un million d'euros d'économie sur le projet pour les finances communales. Nous préférons tous investir ces millions à construire des écoles plutôt qu'à payer des camions faire des aller-retour inutiles pour transborder des centaines de milliers de mètre cubes de déchets inertes. Economiser sur la gestion des déchets inertes revient aussi à économiser des coûts de construction et donc des coûts de logement. Actuellement, nous gérons très mal localement ces déchets inertes. Nous gaspillons de l'énergie. Nous détériorons notre environnement et nous gaspillons les fonds publics. Nous devons mieux gérer les déchets inertes.

A ce jour, nous ne sommes pas organisés pour gérer autant de déchets. Les professionnels ont du faire face à ces montagne de matériaux à stocker. Ils ont fait preuve de pragmatisme. Faute d'installations classées, ils ont demandé à la commune, mais aussi dans les communes environnantes, des autorisations d'aménagements ou fait des déclarations préalables de travaux. En général avec l'accord de propriétaires et d'exploitants financièrement intéressés bien que cela soit interdit par la loi. Certains l'ont fait en toute bonne foi et d'autre beaucoup moins. D'autres ont carrément laissé des matériaux au bord de la route et devront en répondre devant les tribunaux.

La commune de St Julien, comme toutes les communes ont le plus souvent accordé ces autorisations qui, faute d'expérience, nous semblaient compatibles avec nos règles d'urbanisme. Cependant, la gestion de déchets inertes ne relève pas de l'urbanisme mais de procédures pour des installations classées. L'Etat est désormais beaucoup plus vigilant et à juste titre. Les professionnels sont demandeurs d'installation classées en bonne et due forme plutôt que d'avoir recours à des permis d'aménager contestables.

A court terme, l'absence de solution de déchets inertes interdira à certaines entreprises de candidater à des marchés publics. Certaines écoles dans certaines communes ne pourront tout simplement pas être construites dans les temps faute de solution de gestion des déchets inertes ou en raison du coût exorbitant pour les envoyer dans des installations classées. Il y a urgence à élaborer des solutions.

Pour l'avenir la commune rendra possible la création d'installations classées par les professionnels. A terme, il serait souhaitable que la commune crée une installation de gestion des déchets inertes communale en délégation de service publique. Ainsi, aucune entreprise n'aura de monopole de fait sur la gestion des déchets inertes. Les installations seront accessibles à toutes les entreprises. Vu la durée des procédures de validation qui peuvent durer de 3 à 5 ans, il serait souhaitable que St Julien prévoit des capacités de stockage correspondant à 10 années de production, soit environ 1 million de mètres cubes. Capacités qui seront utilisées petit à petit, pour les besoin de la commune exclusivement. En parallèle, nous devrons encourager les porteurs de projet à réduire la quantité de déchets inertes. Certains commencent à le faire très sérieusement au vu des prix de leur stockage.

Cela permettra de mettre un terme au désastre écologique et économique des milliers de camions qui transportent de la terre à des kilomètres d'ici.

11:44 | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |