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vendredi, 13 juin 2008

Un document sur les municipales de Saint Julien

3 mois après les élections municipales, les choses se sont tassées. Il est maintenant temps d'analyser le second tour à froid avec un peu de recul. En particulier le report des voix.

42% des électeurs qui ont voté pour le candidat UMP au premier tour des municipales se sont porté sur le candidat PS au second tour. Un relevé des listes électorales montre que si une partie des électeurs a changé entre les deux tours, ils s'agit sociologiquement exactement du même électorat par âge, sexe ou lieu de naissance - on peut donc bien statistiquement calculer un report de voix.

Il est tout à fait de leur droit pour l'UMP et le PS de passer des accords électoraux. En revanche il me semble pervers pour la démocratie que ces accords soient tenus secrets. Leurs électeurs et leurs militants doivent en etre tenus informés. Or depuis les élections les uns comme les autres n'assument pas leurs actes.

Dans ce contexte et dans un souci de transparence vis-à-vis des électeurs il me semble juste de publier le document ci-dessous qui prouve cette entente. Ce document s'ajoute aux fausses rumeurs qui ont été propagées auprès de l'électorat UMP sur notre soi disant volonté de financer la construction d'une mosquée à Saint Julien (alors que nous défendions l'idée laïque selon laquelle la municipalité ne devrait pas s'opposer à un projet privé de quelque manière que ce soit). Elle s'ajoute surtout à l'intervention du candidat UMP sur France Bleu Pays de Savoie le jeudi 13 mars indiquant qu'il voterait pour le candidat PS. Et aux commentaires dans ce sens laissés sur ce site par l'un des colisiters UMP le lendemain des élections.

Bernard Accoyer, Président départemental de l'UMP a exclu de nombreux adhérents qui n'ont pas obéi aux ordres lors des municipales (Anne Michel, Corinne Verdonnet à Annemasse, Catherine Joubert et Pierre Brunet à Saint Julien et dans de nombreuses autres communes du département). En revanche, aucune sanction n'a frappé Daniel Bouchet pour son vote public en faveur du candidat PS. On en conclu logiquement que ces accords entre le candidat PS de Saint Julien et le candidat UMP ont été conclu avec l'accord ou à la demande de Bernard Accoyer, président départemental de l'UMP et Président de l'Assemblée nationale.

Ce document permettra aux électeurs de mieux savoir à quoi s'en tenir sur le prétendu clivage gauche-droite lors des prochaines campagnes. Un clivage qui ne sert que les intérêts partisans de la droite et de la gauche mais certainement pas l'intérêt des habitants.

 Document mis en ligne le mardi 11 mars 2008 sur le site de Jean-Michel Thenard, Maire PS sortant et réélu avec le soutien de l'UMP le 16 mars 2008... puis retiré rapidement.

 

Bonjour,

Au soir du premier tour, j'ai demandé au responsable de la liste Mieux Vivre à Saint Julien (Antoine Vielliard) s'il voulait entrer en matière afin de discuter du deuxième tour.

Ce fut une fin de non-recevoir pure, simple et définitive.

Hier (lundi) j'ai rencontré Daniel Bouchet (NDRL : le candidat UMP) pour étudier les possibilités du deuxième tour. Elles sont au nombre de trois :

1. un retrait de sa liste

2. un maintien

3. une fusion des listes

Les deux premières relèvent de sa responsabilité et il m'a indiqué hier qu'il consultait ses collègues et colistiers le soir même.

En ce qui concerne la fusion, j'ai expliqué que nos deux listes avaient chacune leur projet réel pour la ville de Saint Julien. Puisque nous travaillons tous les deux pour l'avenir de notre ville sans nous préoccuper de politique politicienne, il est évident qu'une très large part des projets se recouvrent, sans doute avec des différences de méthode et de sensibilité mais avec un grand compatibilité.

Pour la part restante, je lui ai dit qu'il était difficile de construire un projet commun en si peu de temps sous peine de proposer aux électeurs une sorte de copié-collé.

En outre et d'un point de vue humain, il apparaît impossible d'évincer en quelques heures des membres de nos deux listes. Etant donné les sensibilités politiques respectives de certains membres des deux listes, cette action aurait sûrement manqué de clarté vis-à-vis des électrices et des électeurs qui seraient sans doute surpris. Ils pourraient en effet alors considérer que seule la place nous intérresse comme nous pouvons le voir par ailleurs.

Nous sommes tous les deux attachés à une transparence réelle et non de pacotille. L'ouverture, c'est aussi la clarté.

Il m'a indiqué qu'il m'informerait rapidement de sa décision définitive. Je rédige ce compte-rendu avec des "je" mais je crois pouvoir dire que j'aurais pu tout aussi bien employer le "nous".

Cependant, comme je n'ai pas consulté Daniel Bouchet sur ce texte, j'en assume l'entière responsabilité.

Ecrit par : <http://jmt2008.hautetfort.com/>Jean-Michel Thénard (NDLR : Le maire PS sortant réélu au second tour avec le soutien de l'UMP) | 11.03.2008

 

Vous trouverez ici l'enregistrement du candidat UMP appelant à voter pour le candidat PS au second tour des municipales de St Julien en Genevois

podcast

mercredi, 01 août 2007

L'intelligence collective et la vie politique française

L'intelligence collective est un sujet beaucoup étudié. Il s'agit de l'intelligence d'un groupe qui peut selon son organisation être bien supérieure à la capacité individuelle de ses membres ou encore être dangereusement inférieure. En fonction de cette intelligence collective le groupe peut réaliser des choses exceptionnelles (les progrès de l'hygiène et de la santé, l'éducation, les conquètes spaciales, wikipedia, gagner une coupe du monde..) ou catastrophiques (dans des registres incomparables : le nazisme et la shoah, l'invasion de l'Irak, les déficits publics...).

Il y a quelques principes de base pour que l'intelligence collective d'un groupe progresse :

1) la capacité à chacun de dire ce qu'il pense à titre personnel par opposition aux points de vue moutonniers ou à la fameuse pensée unique;

2) la capacité de chacun des membres du groupe à écouter et faire l'effort de comprendre les points de vue divergents ce qui nécessite de faire confiance à l'autre sur la sincérité de son point de vue;

3) la capacité de chacun des membres du groupe à trouver des solutions qui correspondent simultanément aux différents point de vue exprimés. Cela passe par la diversité de la composition du groupe. Cela revient à construire des ponts entre les avis divergents : le mot même d'intelligence vient du latin INTER LEGO, créer des liens.

4) la capacité du groupe à prendre une décision puis à la mettre en oeuvre.

Un exemple concret d'intelligence collective dans un couple. M. et Mme Dupont souhaitent repeindre leur salon. M. Dupont aimerait le peindre en bleu, il aime bien le bleu dit-il, Mme Dupont en jaune, c'est sa couleur préférée. Sans intelligence collective, M. et Mme Dupont passeront des heures à essayer de se convaincre mutuellement. Soit l'un ou l'autre parviendra à imposer son point de vue et l'autre devra vivre dans un salon qui ne lui plait pas, ou ils s'entendront sur un vert de compromis qui ne satisferont ni l'un ni l'autre. Mais à l'opposé ils pourront essayer de comprendre pourquoi l'un souhaite le bleu et l'autre le jaune. Ils comprendraient peut être que si M. Dupont souhaite du bleu c'est qu'il veut une couleur naturelle et si Mme Dupont veut du jaune c'est qu'elle souhaite une couleur claire. Ils pourraient alors imaginer une couleur à la fois claire et naturelle comme le terra cotta qui satisferait pleinement leurs deux exigences différentes.

La vie politique française est l'exacte opposé de l'intelligence collective :

1) Pas de liberté de parole : les partis dominants sont soumis à un caporalisme tel que leurs membres n'ont aucune liberté de parole sur les déficits publics, sur le bouclier fiscal, sur les privatisations du secteur de l'énergie... etc etc... Imaginez donc qu'après 29 ans de carrière politique Claude Birraux, notre député, n'a même pas eu le choix de son propre suppléant. "sinon on donne l'investiture à quelqu'un d'autre" menaçait Bernard Accoyer la veille du dépôt des candidatures. Cette absence de liberté de parole conduit à l'absence d'esprit critique. L'absence d'esprit critique conduit aux comportements moutonniers qui donne la force de l'action du groupe à des décisions dangereuses (dans des registres encore une fois incomparables : nazisme, shoah, invasion de l'Irak et déficits publics).

2) Aucune confiance, aucune écoute : Il suffit de regarder une séance de l'Assemblée nationale pour observer le niveau zéro de l'écoute en politique. Honnêtement, on ne saurait le leur reprocher puisque les points de vue ne sont aucunement sincère mais simplement motivé par un simple jeu de rôle ou des enjeux électoraux. Quelle est la sincérité d'un Dominique Strauss Kahn qui est aujourd'hui candidat à la Présidence du FMI, temple de l'ultra libéralisme après avoir fait campagne pour le programme du Parti Socialiste qui se prétendait anti-libéral ? Quelle est la sincérité d'un Nicolas Sarkozy qui affirmait dans la campagne que la démarche de rassemblement de François Bayrou était anti démocratique et qui aujourd'hui pratique "l'ouverture" ? L'histoire des conquêtes du pouvoir montre le décallage entre les rèves vendus lors des campagnes par les conservateurs et les socialistes, et leur pratique du pouvoir lorsqu'ils sont confrontés aux réalités politiques.

3) La capacité des membres du groupe à imaginer des solutions nouvelles : Dans notre systèmes politiques français quasi monarchique où toutes les décisions se prennent au sommet, la créativité collective n'est pas utilisée. Cela est vrai tant au niveau national avec le Président de la République qu'au niveau local où beaucoup de Maires se prennent pour des roitelets. Nous qui disposons de l'un des Parlements les plus pléthorique des pays démocratiques nous sommes incapables de mettre à profit la créativité et l'imagination des plus de 800 parlementaires que nous nous payons le luxe d'avoir. Par ailleurs, notre Parlement et nos assemblées régionales, départementales et communales étant composée presque uniquement d'hommes blancs de 50 à 70 ans, nous sommes totalement incapables de profiter de la créativité qu'apporterait la diversité sociologique du pays.

4) Enfin la capacité du groupe à prendre des décisions et à les mettre en oeuvre. Du point de vue de la décision, nous sommes les champions : un coup de 49.3, un arrété municipal, des lois à foisons, quelques coups de fouets du Président du Groupe UMP à des troupes pas assez dociles, nous savons prendre des décisions... et le faire savoir. Mais celles-ci restent bien souvent lettre morte. De très nombreuses lois n'ont jamais de décrets d'application. D'autres ne sont simplement pas appliquées faute de soutien populaire : CPE, suppression du lundi de pentecôte. Car notre système élecoral permet à des partis minoritaires de disposer de majorités pléthoriques dans les assemblées sans faire l'effort de rassembler une majorité populaire dans le pays.

La vie politique française est donc le contre exemple de l'intelligence collective. Dans cet océan de stupidité, la nouvelle mode de l'ouverture est un air de fraicheur bienvenue. Mais il faut encore qu'il y ait la capacité des membres d'ouverture à s'exprimer librement (y compris dans leurs désaccords), la capacité d'écoute de chacun des avis divergents et la capacité à trouver des solutions.

L'ouverture sera donc la prochaine mode des élections municipales en France. J'espère que les candidats socialistes et conservateurs sauront s'affranchir de leurs idéologies pour nouer des ponts, pour créer des liens. Mais j'ai la conviction que les candidats démocrates seront d'office plus crédibles pour être à l'écoute des avis divergents et pour trouver les nouvelles solutions dont nos communes et notre pays a besoin.

 

11:00 Publié dans Politique nationale | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |