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samedi, 01 mai 2010

Carte scolaire et mixité sociale à Saint Julien en Genevois

La carte scolaire détermine l'école d'affectation des enfants en fonction de leur adresse. Les cartes scolaires existent pour éviter que les écoles deviennent sociologiquement trop différentes les unes des autres. Mais lorsqu'elles sont mal concues, ou pas renouvellées, elles favorisent au contraire l'uniformité sociale qu'elles doivent éviter. La sociologie des quartiers évoluant vite, les cartes scolaires doivent elles aussi évoluer. A Saint Julien en Genevois la carte scolaire était pertinente lorsqu'il y avait beaucoup d'enfants à l'Escalade.

Pour beaucoup de parents, la mixité sociale pourrait sembler être une simple lubie d'élu. Pourtant de nombreux travaux soulignent à quel point la diversité sociologique est source de richesse. L'avenir d'un enfant ne se fonde pas uniquement sur ses notes en mathématiques et en français, mais au moins autant sur ses capacités à construire des relations sociales, à maitriser ses émotions, à comprendre ce que les autres peuvent ressentir. Ces qualités humaines sont plus faciles à acquérir dans un environnement sociologiquement diverse. Je vous recommande vivement la lecture du livre "l'intelligence émotionelle" sur ce sujet.

A Saint Julien en Genevois, la carte scolaire a vieilli. De manière manifeste, elle empêche une mixité sociale qu'elle devrait au contraire favoriser. Plus des deux tiers des enfants qui habitent dans des logements sociaux sont affectés à la même école, le tiers restant principalement dans une autre école, quelques uns dans la troisième et aucun dans la quatrième. Nous avons eu accès à la répartition par tranche de revenu des parents en fonction des écoles de la commune. Ce simple camenbert montre l'absence totale de mixité sociale dans deux écoles de la commune : les Prés de la Fontaine et François Buloz. Par ailleurs, est-il sain de n'avoir à Thairy aucun enfant venant de la zone urbaine de la commune ? Dans les demandes de dérogations, les parents demandent presque tous que leur enfant soit scolarisé aux Prés de la Fontaine et presque aucun à François Buloz. A titre personnel je pense que l'absence de mixité sociale dans ces deux écoles est tout aussi dramatique. Les enfants scolarisés aux Prés de la Fontaine seront peut être entourés d'un peu plus de bons élèves mais 1) les chiffres de réussite au collège indiquent que cela n'a pas beaucoup d'influence sur leurs propres résultats et 2) aux Prés de la Fontaine comme à Buloz, les enfants n'ont pas la possibilité de rencontrer des enfants d'autres milieux sociaux : pour les uns comme pour les autres ce sera un handicap social durable dans leur vie.

Modifier une carte scolaire n'est pas simple. Il faut vérifier que le nombre d'enfants par école permette que la commune garde suffisament de classes. Toute modification fera forcément des mécontents qui seront les seuls à s'exprimer. C'est pourtant un impératif à Saint Julien en Genevois. Jamais par le passé autant d'enfants de la commune n'ont été scolarisés dans le privé. L'absence de révision de la carte scolaire par la municipalité y est pour beaucoup. Une part important des frais de scolarisation du privé sont pourtant payés par la commune. La commune finance donc une absence de mixité sociale qu'elle favorise par ailleurs.

Il n'y a sans doute pas besoin de revoir totalement la carte scolaire. Il suffit d'y apporter quelques modifications pour rééquilibrer socialement les écoles de la commune. J'avais fait cette demande à l'adjoint au Maire l'an dernier. Je l'ai renouvelée cette année. Le diagnostic est unanimement partagé. Nous espérons pouvoir ouvrir ce dossier en septembre, pour une modification de la carte en décembre, qui puisse entrer en application en septembre 2011.