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mardi, 03 février 2009

la collaboration interpartisane en Suisse et en France

barrillier_ga.jpgelisabeth Chatelain.jpgCe week end à la Praille 300 élus et représentants de la société civile débattaient des différentes pistes du projet d'agglomération. La méthode était un peu rapide comme l'a souligné Jean François Mabut dans son blog. L'une des grandes valeurs ajoutée de la journée a été de travailler ensemble entre élus Genevois et Français.

Pour sa mise en oeuvre le projet d'agglo aura besoin d'un processus de décision commun. Cela passera par des instutions communes et des budgets communs. Cela devra commencer par une vision commune de l'avenir de notre bassin de vie commun. On a continuer de construire cela samedi.

Personnellement j'ai été frappé par une chose : la cordialité des rapports entre élus genevois de partis différents. Je pense tout particulièrement à Gabriel Barillier, député radical au Grand Conseil et à Elisabeth Chatelain, députée socialiste au Grand Conseil. Mais il y avait à ma table également Alain Walder, Maire PDC de Bardonnex. J'ai rencontré plusieurs fois Elisabeth Chatelain et Gabriel Barillier. Toujours ensemble et toujours à défendre le projet du CEVA. Quelques soient leurs divergences partisanes, ils travaillent en parfaite entente pour défendre ce projet important pour pouvoir circuler un peu mieux à Genève.

Quelle différence par rapport à la France où les partis n'ont aucune relation formelle ! Quelle différence par rapport à la France où les photos officielles sur lesquelles les élus affichent de grands sourires -notamment sur le CEVA aussi- cachent mal la haine tenace qu'ils vouent les uns pour les autres ! Les réactions parfois violentes, toujours exagérées, du Maire de Saint Julien à chacun des points de vue que notre groupe exprime en dit long sur le sujet.

Je m'interroge sur ce qui peut conduire des élus Genevois à travailler ensemble pour Genève au delà des lignes partisanes et ce qui conduit les élus Français à travailler les uns contre les autres plutôt qu'ensemble pour leur pays. Je sais qu'il y a parfois un peu d'hypocrisie derrière cette entente cordiale interpartisane genevoise, mais une entente cordiale parfois hypocrite est toujours plus constructive qu'une haine tenace et ouverte.

Je vois trois explications : 1) en Suisse les partis gouvernent ensemble dans des majorités composites, ils ont une longue expérience de la collaboration interpartisane - en France cela existe peu et de moins en moins-, 2) le mode de scrutin proportionnel fait que les partis peuvent coexister, la victoire des uns ne signifie pas nécessairement la disparition des autres. En France, il n'y a qu'une seule prime majoritaire, 3) en Suisse les partis prennent des positions sur chaque votation, ces positions sont parfois différentes et parfois similaires. Selon les questions ils n'ont pas toujours les mêmes partis en face. En France, le point de vue défendu par les partis dépend de qui est dans la majorité et qui est dans l'opposition. Le RPR avait laissé sa minorité défendre le non au traité de Maastricht proposé par Mitterrand en 1992, et le PS a laisse sa minorité faire campagne contre le traité proposé par Chirac en 2005.

La France a besoin de tous les Français pour se reconstruire.