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jeudi, 14 octobre 2010

La grève, la monarchie élective, la révolution et l'infantilisation

François Chérèque ces derniers jours reconnaissait que le recours à la grève était un aveu d'échec pour notre pays. Face à mes collègues qui viennent de tous les pays du monde, nous autres Français sommes souvent gênés par ces grèves à répétition. Sommes nous donc incapables d'avoir des attitudes adultes ? Sommes nous incapables dans notre pays d'avoir un dialogue démocratique et social au travers d'institutions plutôt que dans la rue ? Non, nos institutions et notre pratique du pouvoir ne nous le permettent pas.

La France a une autre particularité en Europe : c'est le seul pays de l'Union représenté par son Chef d'Etat pour la signature des traités européens. Les autres sont représentés par des Premiers ministres. La grève est aussi irrémédiablement liée à nos institutions de monarchie élective que la révolution est intrinsèquement liée à la dictature.

Notre pratique du pouvoir centralisée et personnalisée conduisent à une absence de débat démocratique. Dans tous les autres pays européens, ces débats là ont lieu dans les Parlements. Notre parlement est de moins en moins représentatif, de moins en moins crédible, de moins en moins légitime. Les Parlementaires n'y sont plus les représentants des habitants mais simplement les soldats d'un Gouvernement ou ceux d'une opposition qui y jouent un jeu de rôle trop prévisible et trop inutile.

Notre pratique du pouvoir autoritaire conduit à une infantilisation des Français. Une fois tous les cinq ans nous déléguons la gestion du pays à un individu.. plutôt que de nous en préoccuper au quotidien : "rendez-vous dans cinq ans". De temps en temps on a recours à un référendum.. et lorsque le résultat ne convient pas au pouvoir, celui-ci se débrouille pour le contourner dans un processus encore plus infantilisant. Pourquoi les Français se soucieraient-ils des monstrueux déficits budgétaires puisque les élus leur ont sans cesse fait croire que l'Etat serait toujours là pour tout financer et que les partis présentent des projets manifestement infinançables ?

Les querelles incessantes entre la gauche et la droite sont une autre technique d'infantilisation. Le débat sur les retraites en a été la caricature. La gauche s'est unie sur le thème simpliste de la retraite maintenue à 60 ans. Elle sait que celà n'est pas tenable. Son projet politique le constate en appliquant des décotes maximales pour les salariés qui s'aviserait à prendre leur retraite à 60 ans. Mais elle en a fait son mot d'ordre, car il est plus facile de fédérer dans une opposition factice camp contre camp que sur des propositions. L'opposition systématique entre la droite et la gauche est une paresse qui permet à chacun de ne pas aller au fond des débats.

Ne sont infantilisés que ceux qui veulent bien se laisser infantiliser. Contrairement aux précédents mouvements, les syndicats ont montré une plus grande responsabilité. Ils reconnaissent que la réforme est nécessaire. Ils n'ont pas appelé à son retrait. Leurs mots d'ordre me semblent excessifs.. mais il n'est que la réponse du berger à la bergère d'un Gouvernement qui n'a même pas écouté ses propres députés très réticents au relèvement de l'âge maximal de 65 à 67 ans.

Les grèves continueront tant que cette pratique du pouvoir centralisée et autoritaire continuera. Il est temps que le pouvoir cesse d'infantiliser les Français et que les Français se montrent eux mêmes plus responsables.

vendredi, 12 décembre 2008

Les Papy Boomers prennent l'oseille et se tirent en 2015

Le constat est unanime au Conseil des Etats et au Conseil National, les caisses du 2ieme pilier ne permettent pas de payer les futures retraites. Alors que le nombre d’années de vie augmente, les sommes économisées par les cotisations retraites doivent être utilisées sur plus d’années. Ce qui réduit les pensions. Les retraités d’aujourd’hui touchent des fonds qui viendront réduire les pensions des retraités de demain.

 

La logique de la solidarité entre les générations aurait voulu une baisse immédiate des pensions pour s’assurer que ce surcout soit partage entre les générations. C’est ce que proposait le Conseil Fédéral avec une baisse échelonnée rapide jusqu’en 2010.

 

Le Conseil National a repoussé cette date à 2015. Date assez similaire à l’entrée en application complète de la réforme des retraites en France : 2012. Faites le calcul : pour la Suisse 2015 – 65 ans = 1950. Pour la France 2012- 60 ans = 1952. Dans un cas comme dans l’autre les Papy Boomers dont l’irresponsabilité de ces 20 dernières années nous a conduit au trou massif des retraites s’assurent que la réforme des retraites entre en application après leur propre départ.

 

La solidarité entre les générations exigerait que le surcout de l’allongement de l’espérance de vie soient partagés équitablement : autant par les papy-boomers que par les autres.

 

Par leur activisme, leur forte représentation politique – et pas mal d’égoïsme de certains– les papy boomers seront sans doute ceux qui subiront le moins la réduction des pensions de retraite – rendu nécessaire par leur aveuglement collectif de ces 20 dernières années.

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