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jeudi, 03 juin 2010

2X trop de chambres à Genève... mais pas assez de logements !!

La pénurie de logement s’aggrave à Genève. Elle contraint toute une génération de jeunes genevois à l’exil et à l’usage de l’automobile sur des routes pourtant déjà encombrées. Elle détruit le pouvoir d’achat des salariés français et toute l’activité économique du Genevois français.

 

 

Le paradoxe genevois c’est qu’il y a deux fois trop de chambres. Il y a quelques années j’avais lu des statistiques qui indiquaient que le tiers des logements à Genève sont sous occupés.

 

 

Les statistiques de l’OCSTAT le montrent : il y a actuellement 459’349 habitants dans le canton. En comptant les couples qui dorment dans la même chambre, il suffirait donc d’environ 330’000 chambres pour que chaque habitant ait une chambre. Il y a 668 598 chambres dans le canton soit deux fois plus que nécessaire !!!!! Pas assez de logements… mais deux fois trop de chambres ! La moitié des chambres à Genève sont libres la nuit !

 

 

Comment cela est possible ? Les biens logés depuis longtemps ont des augmentations de loyer faibles. Au fil des ans ils bénéficient de rentes de situation pendant que le reste des loyers augmentent de +15% à chaque changement d’occupant. Mais seuls les jeunes ménages et les nouveaux arrivants subissent ces hausses lorsqu’ils doivent changer de logement.

 

 

Pendant que les 20-40 ans subissent la crise, les personnes logées depuis longtemps occupent des appartements devenus trop grands alors que leurs enfants ont quitté le foyer familial. Leurs faibles loyers ne les incitent pas à libérer ces logements devenus trop grands. L’intérêt général voudrait que chacun occupe un logement de taille pertinente. L’intérêt particulier lui, commande de rester le plus longtemps possible dans le même logement même s’il est trop grand. La loi doit être conçue pour que les intérêts particuliers aillent dans le sens de l’intérêt général. Ce n’est pas le cas actuellement à Genève. Le marché est totalement paralysé.

 

 

Résultat le tiers des logements sont sous occupés. Une génération est trop bien logée à des prix réduits pendant qu’une autre génération s'entasse dans des appartements trop petits et trop chers. Les plus jeunes sont contraints à l’exil dans une absence totale de solidarité entre les générations.

 

 

Il y a pourtant des solutions. La véritable solidarité entre les générations consisterait à ce que la pénurie soit partagée équitablement par tous et pas seulement subies par les jeunes ménages. Que les couts exorbitants des loyers soient aussi partagés par ceux qui s’opposent à tout projet de construction de logements et à tout déclassement. Cela passe par une libéralisation des loyers, ou par des clauses qui pénalisent et limitent la sous occupation des logements. Cela peut être une loi qui permette à un propriétaire de mettre un terme à un bail de sous-occupation.

 

 

Cette question ne concerne pas seulement les habitants du canton. La crise du logement a des conséquences catastrophiques sur le pouvoir d’achat des salariés en euros, sur notre mobilité à tous, sur la pollution, sur la mixité sociale, sur la création d’emplois demain.

 

La crise du logement genevoise menace notre qualité de vie à tous.