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dimanche, 26 août 2007

Glückwunsche Bundeskanzler Merkel !

Cette semaine l'Allemagne a annoncé qu'elle atteignait l'équilibre budgétaire. Voilà un exemple dont nous pourrions nous inspirer.

Les Allemands ont du faire appel à tous les moyens pour parvenir à cet équilibre budgétaire : à la fois augmenter les recettes (notamment par une augmentation de la TVA), mais aussi en réduisant les dépenses publiques. La croissance a été au rendez-vous en particulier parce que les politiques économiques étaient crébibles. Cette crédibilité à nourrit la confiance qui elle même à nourrit la croissance.

Cet effort là est bien entendu à mettre à l'actif d'Angela Merkel et de sa grande coalition. Une coalition faite de plein gré avec deux mouvements politiques concurrents mais qui ont placé l'intérêt du pays avant leurs intérêts partisans. Elle doit surtout être mise au crédit de chacun des Allemands : ceux qui ont voté pour des politiques responsables, des programmes sérieux et ceux qui ont accepté des décisions difficiles.

Les efforts ne sont pas terminés. Mais au moins les Allemands pourront désormais décider de financer des priorités publiques. Ils ne devront pas se contenter d'effets d'annonce nourrit de communiqués aussi factices et qu'improvisés. Ils pourront par exemple s'ils le décident augmenter les moyens de la justice plutôt que de promulguer 36 nouvelles lois sur la sécurité par an : toutes plus innefficaces les unes que les autres.

Aujourd'hui je me dis qu'il doit être bon d'être Allemand, on doit pouvoir regarder un enfant sans avoir honte de lui léguer des montagnes toujours plus grandes de dettes qui s'accumulent.

J'aimerai qu'un jour nous puissions à nouveau nous aussi être fiers de ce qu'on lègue. En attendant, félicitations Mme Merkel !

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samedi, 25 août 2007

Raymond Barre et les panégyriques

 3ca847dd67d6a6e55e5bc004d061ae65.jpgIl n'y a pas plus talentueux qu'un artiste qui vient de mourir.

Il en va parfois de même des hommes politiques qui lors de leur mort se découvrent une soudaine popularité. Je me méfie des phénomènes de groupes quels qu'ils soient. J'ai trop lu sur les effets pervers qu'ils ont eus dans l'histoire. Lorsque les uns et les autres répètent les discours ambiants plutôt que d'apporter leur pierre, alors le groupe devient dangereux car il accorde le pouvoir du nombre aux idées préconçues.

Certains politiques se targuent d'être en phase avec les émotions du moment - ils vont jusqu'à en faire une méthode de gouvernement. D'autres se font plus voir aux enterrements que dans les hémicycles ou à la rencontre des gens. De mon côté je me méfie comme de la peste des mouvements de foule et des sautes d'humeur. Quelle que soit l'émotion que j'éprouve à l'annonce de la mort de Raymond Barre je ne céderai pas à la tentation du panégyrique.

Raymond Barre m'a souvent impressionné et, oui, aussi paradoxal que ça puisse paraître enthousiasmé. Je mesure encore aujourd'hui à quel point la France serait aujourd'hui différente si les Français lui avaient fait confiance aux présidentielles de 1988. Je mesure surtout l'héritage historique du septennat de Giscard auquel Raymond Barre a beaucoup contribué : droit de vote à 18 ans, droit à l'avortement, divorce par consentement mutuel, modernisation de l'industrie française, indépendance énergétique avec le développement des centrales nucléaires et la création d'une société nationale pétrolière, mise en oeuvre de la pluralité des médias avec l'éclatement de l'ORTF, création de l'Ecu qui précède l'avènement de l'Euro, construction européenne, renforcement des liens franco-allemands, premiers gouvernements où les femmes ont des ministères de premier plan.

Je crois que ce n'est pas un hasard si Raymond Barre est l'un des très rares premier ministres de notre histoire récente à avoir remporté des élections législatives (en 1978).

Ce matin, j'ai été ému d'apprendre le décès de Raymond Barre. Voilà une mort bien différente de celles qu'on nous annonce chaque jour de ces artistes et responsables qui décèdent faute de n'avoir jamais su décrocher et passer le relais.

Mais cette mort ne doit pas pour autant nous conduire à nier la part d'ombre bien humaine du décédé. Les propos trop ambigus qu'il a tenus sur l'attentat de la rue des Rosiers ou sur Maurice Papon.

Je lui reproche aussi de n'avoir pas eu suffisamment d'influence. A quoi bon avoir les meilleures idées si l'on n'est pas aussi capable d'influencer la politique nationale : malheureusement, Raymond Barre a eu moins d'influence sur le cours de l'histoire de notre pays que des hommes aussi malhonnêtes que Mitterand, incompétents et malhonnêtes que Chirac et simplistes et sectaires que Le Pen.

 

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mercredi, 22 août 2007

Travailler ensemble malgré la frontière

Le Genevois français et le Genevois suisse partagent les mêmes problèmes de logement, de transport, de préservation des espaces et d'emploi. Les élus et magistrats de part et d'autre de la frontière ont géré chacun de leur côté ces problèmes. Ils se renvoient encore parfois la responsabilité plutôt que de trouver ensemble des solutions.

Lors d'une récente discussion avec un jeune et brillant fonctionnaire territorial, je me suis aperçu que mes propos pouvaient paraitre naïfs : "C'est bien gentil ce que vous dites, mais on essaie déjà de travailler ensemble. Travailler avec les Suisses ce n'est pas si simple !". J'ai entendu les mêmes réflexions de l'autre côté de la frontière.

Effectivement, ce n'est pas si simple. La coopération nécessite un certain nombre de préalables. En politique comme ailleurs.

1) apprendre à se connaitre : Nous en sommes encore loin. J'ai pu constater l'ignorance politique respective de part et d'autre de la frontière. Qu'il s'agisse d'un collaborateur d'un Conseiller d'Etat genevois qui me posaient des questions sur la répartition des compétences entre la région, le département et le préfet de région qui ont chacun des majorités politiques différentes, ou qu'il s'agisse du Maire de St Julien qui lors de la soirée électorale des élections administratives me demandait l'identité d'un Conseiller d'Etat avec lequel je venais de discuter. J'ai appris d'ailleurs depuis que ce même Conseiller d'Etat ignore autant l'identité que l'appartenance politique du Maire de la ville du traité de 1603. On ne pourra coopérer efficacement que lorsque les uns et les autres se connaitront personnellement et sauront quand s'adresser à qui pour résoudre quoi.

Puis apprendre à se faire confiance. Cette confiance ne peut se construire qu'avec le temps à l'épreuve des faits. Mais elle nécessite un préalable : ne pas défendre seulement sont pré carré mais avoir à coeur de défendre les problèmes communs du Genevois franco suisse.

2) Résoudre ensemble nos problèmes communs : Genève peut continuer à ne pas se préoccuper plus que cela des conséquences dramatiques de sa politique restrictive en matière de logements, mais elle risque de le payer par une paralysie de ses transports. Le Genevois français peut aussi continuer comme il le fait depuis 30 ans, de ne pas se préoccuper de transports ou de création d'emplois mais il risque de se retrouver envahit de logements... sans pouvoir pour autant loger ses jeunes ou ses salariés aux revenus français. Nous devrons résoudre ensemble nos problèmes communs. C'est de cette manière que nous établirons les conditions de la confiance. Il se trouve que nos problèmes de transports, logement, espaces et emplois deviennent si graves qu'ils sont de plus en plus également partagés de part et d'autre de la frontière. Cela aidera à plus de coopération.

Je ne me fais aucune illusion : le chemin est difficile. Des personnalités aux caractères divergents devront apprendre à faire avancer ensemble des projets communs. Cela arrive aussi dans les Communautés de Commune ou dans les Conseils Administratifs.

Pour résoudre ces problèmes il faut au préalable que la population, souveraine, prenne conscience de l'urgence d'une meilleure coopération. Les 15% environ de binationaux, les 40 à 60 000 Français qui résident à Genève et les milliers de Suisses qui résident en dans le Genevois français peuvent aider à cette prise de conscience électorale. Ils devront sanctionner par leur vote ceux qui s'opposent à plus de coopération, et favoriser ceux qui participent à la résolution des problèmes communs. La coopération dans le Genevois franco suisse doit devenir un argument électoral.

Mais avons nous vraiment le choix ? L'ignorance réciproque telle qu'elle est pratiquée par la génération d'élus sortants nous conduirait irrémédiablement à la paralysie généralisée, au mittage urbain, à une néfaste homogénéisation sociale et à conserver des taux de chômage qui excluent les jeunes et les seniors de la société. Et nous ne pouvons guère compter sur la tectonique des plaques pour organiser le divorce des deux Genevois.

A l'opposé nous pourrons construire ensemble un Genevois franco suisse à la fois international mais pourvu d'une qualité de vie exceptionnelle.

 

samedi, 04 août 2007

La France un pays encore trop corrompu

Selon Transparency International la France n'est seulement qu'au 22ième rang des pays les moins corrompus. Nous sommes parmi les moins biens classés de l'Union Européenne.

La corruption est à mon avis un drame public. Les montants détournés sont souvent considérables mais au delà de ces montants, elle mine la confiance des citoyens dans l'action publique. Or cette confiance est déterminante dans la construction d'un projet commun. Elle mine également l'efficacité de l'action de l'Etat. Les premiers à subir les conséquences de la corruption sont les contribuables.

Ce résultat n'est finalement pas étonnant lorsqu'on constate que le principe de la tolérance zéro ne s'appliquent pas aux anciens membres du RPR impliqués dans des affaires de corruption ou de détournement de fonds : Jacques Chirac, Alain Carignon, Jean-François Mancel, Didier Balkany, Charles Pasqua pour ne citer qu'eux sont soutenus et investis par l'UMP. L'UMP n'est certes pas un parti politique composé uniquement de corrompus mais un mouvement qui protège, investit et soutient des personnes largement impliquées dans des entreprises de corruption et de détournement de fonds.

Cette corruption ne se limite pas au seul secteur public. Il me semble même qu'elle est encore plus importante dans le secteur privé. Lorsque j'étais Directeur Marketing de la Banque Cortal, dont je gérais le considérable budget publicitaire, j'ai eu la surprise un jour de recevoir un appel du journal Le Monde qui m'invitait pour un voyage d'étude à Pékin et Shanghai, tous frais payés. Le Monde qui se fait le chantre de la dénonciation des affaires de corruption n'est pas le dernier à tenter de corrompre.

Il est bien connu qu'une partie importante des places des grands spectacles sportifs (coupe du monde, Roland Garros) sont données gratuitement par des entreprises à leurs clients. Soi disant pour nouer des relations commerciales, mais plus prosaiquement pour bénéficier en premier lieu aux cadres des clients et fournisseurs. Certaines entreprises ont des règles internes très strictes. Mais ce n'est pas le cas de toutes les entreprises et malgré tout, cela dépend toujours de l'éthique personnelle des cadres.

A l'opposé, durant la campagne des législatives, j'ai pu observé la parfaite intégrité de certains journalistes qui refusent même un café. Ils ont raison : si le prix d'un café est un montant anodin, il vaut mieux se faire une règle de ne rien accepter plutôt que d'entrer dans le débat de savoir à partir de quel montant accepter un cadeau devient compromettant.

La décentralisation nourrit les plus folles rumeurs de corruption. Pourtant lorsqu'on constate que la décentralisation des pouvoirs ne s'est pas accompagnée d'une décentralisation des contrôles équivalente, on peut craindre que la corruption locale n'ait gagné du terrain.

Heureusement nous sommes dans un pays où la corruption est plutôt l'exception que la règle. Mais une exception pas assez rare qui coûte au pays beaucoup plus que les montants en question.

Dans ce cadre, il me semble que les dirigeants devraient être exemplaires. Ils devraient veiller à ne pas se mettre dans des situations de dépendance vis à vis du pouvoir économique. On se souvient qu'en sont temps, le Général de Gaulle payait le coût des repas des convives qu'il invitait à l'Elysée. 

Le comportement de Nicolas Sarkozy n'est de ce point de vue là pas du tout exemplaire pour le pays. Lorsqu'un Président de la République dont l'indémnité financière est de 6000 euros par mois accepte qu'un ami lui offre des vacances pour un montant de près de 50 000 euros pour deux semaines, il se met en situation de dépendance. La nature humaine étant ce qu'elle est, il est rare qu'un tel cadeau soit désinstéressé. On en vient à se dire que le Président de la République est soit naïf sur la nature humaine, soit corrompu. 

On aimerait savoir qui est ce riche et généreux ami : le propriétaire d'un média qui a par ailleurs bénéficié d'une interview en exclusivité ? ou l'actionnaire d'une société d'armement qui a bénéficié d'un contrat avec la Libye et qui souhaite fêter l'occasion avec le Président de la République ?

La corruption se développe tout particulièrement dans les pays qui manque de contre pouvoirs. Une leçon à retenir en France où le Parlement est devenu une simple chambre d'enregistrement où se joue un jeu de rôle entre la majorité et l'opposition.

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vendredi, 03 août 2007

Pour des pénalités financières pour les députés absentéistes

Il me semble tout à fait souhaitable d'infliger des pénalités financières aux députés absentéistes.

L'absentéisme parlementaire est un vrai fléau français largement documenté tant par des députés UMP que par des députés PS. Je vous recommande la lecture des livres de Laurent Wauquiez (UMP) ou Arnaud Montebourg (PS) sur le sujet. Ce sujet a également été documenté par des journalistes dans un livre : "députés sous influence". L'absentéisme parlementaire est un fait indéniable et choquant. D'autant plus choquant que les élus se doivent d'être exemplaires.

Si le Parlement français n'a plus aucune influence dans l'élaboration des lois c'est bien que les Députés ont depuis longtemps démissionné de leur responsabilité.

Cet absentéisme parlementaire est d'autant plus choquant que les députés sont beaucoup plus présents lors des séances de question au gouvernement pour être vus à la télé... mais sont absents lorsqu'il s'agit de débattre des projets de loi.

Il est vrai que le travail parlementaire ne se limite pas aux séances publics. Mais les séances publics sont une composante essentielle du travail parlementaire. Et c'est la seule partie visible. Connaissant la propension des parlementaires à se concentrer sur la partie visible de leur travail, on peut douter que leur participation aux travaux en commission soit plus importante. Lors de la réunion de la commission des finances qui a discuté du bouclier fiscal, à peine trois semaines après leur élection, seuls 18 députés UMP sur 40 étaient présents selon les propres aveux de Jean-François Coppé (UMP).

Ce problème de l'absentéisme est aussi un vrai problème au niveau local. A St Julien en Genevois, le conseil municipal a beaucoup de mal à réunir le quorum nécessaire à ses délibérations. En cette fin de mandat on voit des assemblées municipales et intercommunales de plus en plus clairesemées. Pour les assemblées locales comme pour l'assemblée nationale, cet absentéisme a aussi pour raison l'absence d'écoute de l'exécutif : en 6 ans de mandat les délégués communautaires ont très rarement eu à débattre puis départager une vrai question politique, les réunions des Conseils Communautaires sont trop souvent de simples réunions d'information sur des aspects techniques ou de diagnostic. Il est probable que les conseillers municipaux de St Julien ou les députés seraient plus assidus s'ils constataient que leur point de vue et leur participation influence les décisions du maire ou du gouvernement. A charge pour eux d'élever la voix tant qu'ils ne sont pas entendus par l'exécutif.

Ces pénalités aideraient à réduire le cumul des mandats qui nuit à l'efficacité du travail parlementaire. Personne n'est dupe : les parlementaires qui dirigent des executifs locaux sont des parlementaires fantômes.

Ces pénalités existent pour les conseillers généraux, conseillers régionaux et députés européens. Cela fonctionne. On y voit des assemblées pleines.

Ces pénalités sont prévues par le réglement de l'Assemblée nationale, mais pas appliquées. Bernard Accoyer, nouveau Président de l'Assemblée nationale, aurat-il l'indépendance d'esprit et la force de caractère d'en appliquer le règlement ?

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mercredi, 01 août 2007

L'intelligence collective et la vie politique française

L'intelligence collective est un sujet beaucoup étudié. Il s'agit de l'intelligence d'un groupe qui peut selon son organisation être bien supérieure à la capacité individuelle de ses membres ou encore être dangereusement inférieure. En fonction de cette intelligence collective le groupe peut réaliser des choses exceptionnelles (les progrès de l'hygiène et de la santé, l'éducation, les conquètes spaciales, wikipedia, gagner une coupe du monde..) ou catastrophiques (dans des registres incomparables : le nazisme et la shoah, l'invasion de l'Irak, les déficits publics...).

Il y a quelques principes de base pour que l'intelligence collective d'un groupe progresse :

1) la capacité à chacun de dire ce qu'il pense à titre personnel par opposition aux points de vue moutonniers ou à la fameuse pensée unique;

2) la capacité de chacun des membres du groupe à écouter et faire l'effort de comprendre les points de vue divergents ce qui nécessite de faire confiance à l'autre sur la sincérité de son point de vue;

3) la capacité de chacun des membres du groupe à trouver des solutions qui correspondent simultanément aux différents point de vue exprimés. Cela passe par la diversité de la composition du groupe. Cela revient à construire des ponts entre les avis divergents : le mot même d'intelligence vient du latin INTER LEGO, créer des liens.

4) la capacité du groupe à prendre une décision puis à la mettre en oeuvre.

Un exemple concret d'intelligence collective dans un couple. M. et Mme Dupont souhaitent repeindre leur salon. M. Dupont aimerait le peindre en bleu, il aime bien le bleu dit-il, Mme Dupont en jaune, c'est sa couleur préférée. Sans intelligence collective, M. et Mme Dupont passeront des heures à essayer de se convaincre mutuellement. Soit l'un ou l'autre parviendra à imposer son point de vue et l'autre devra vivre dans un salon qui ne lui plait pas, ou ils s'entendront sur un vert de compromis qui ne satisferont ni l'un ni l'autre. Mais à l'opposé ils pourront essayer de comprendre pourquoi l'un souhaite le bleu et l'autre le jaune. Ils comprendraient peut être que si M. Dupont souhaite du bleu c'est qu'il veut une couleur naturelle et si Mme Dupont veut du jaune c'est qu'elle souhaite une couleur claire. Ils pourraient alors imaginer une couleur à la fois claire et naturelle comme le terra cotta qui satisferait pleinement leurs deux exigences différentes.

La vie politique française est l'exacte opposé de l'intelligence collective :

1) Pas de liberté de parole : les partis dominants sont soumis à un caporalisme tel que leurs membres n'ont aucune liberté de parole sur les déficits publics, sur le bouclier fiscal, sur les privatisations du secteur de l'énergie... etc etc... Imaginez donc qu'après 29 ans de carrière politique Claude Birraux, notre député, n'a même pas eu le choix de son propre suppléant. "sinon on donne l'investiture à quelqu'un d'autre" menaçait Bernard Accoyer la veille du dépôt des candidatures. Cette absence de liberté de parole conduit à l'absence d'esprit critique. L'absence d'esprit critique conduit aux comportements moutonniers qui donne la force de l'action du groupe à des décisions dangereuses (dans des registres encore une fois incomparables : nazisme, shoah, invasion de l'Irak et déficits publics).

2) Aucune confiance, aucune écoute : Il suffit de regarder une séance de l'Assemblée nationale pour observer le niveau zéro de l'écoute en politique. Honnêtement, on ne saurait le leur reprocher puisque les points de vue ne sont aucunement sincère mais simplement motivé par un simple jeu de rôle ou des enjeux électoraux. Quelle est la sincérité d'un Dominique Strauss Kahn qui est aujourd'hui candidat à la Présidence du FMI, temple de l'ultra libéralisme après avoir fait campagne pour le programme du Parti Socialiste qui se prétendait anti-libéral ? Quelle est la sincérité d'un Nicolas Sarkozy qui affirmait dans la campagne que la démarche de rassemblement de François Bayrou était anti démocratique et qui aujourd'hui pratique "l'ouverture" ? L'histoire des conquêtes du pouvoir montre le décallage entre les rèves vendus lors des campagnes par les conservateurs et les socialistes, et leur pratique du pouvoir lorsqu'ils sont confrontés aux réalités politiques.

3) La capacité des membres du groupe à imaginer des solutions nouvelles : Dans notre systèmes politiques français quasi monarchique où toutes les décisions se prennent au sommet, la créativité collective n'est pas utilisée. Cela est vrai tant au niveau national avec le Président de la République qu'au niveau local où beaucoup de Maires se prennent pour des roitelets. Nous qui disposons de l'un des Parlements les plus pléthorique des pays démocratiques nous sommes incapables de mettre à profit la créativité et l'imagination des plus de 800 parlementaires que nous nous payons le luxe d'avoir. Par ailleurs, notre Parlement et nos assemblées régionales, départementales et communales étant composée presque uniquement d'hommes blancs de 50 à 70 ans, nous sommes totalement incapables de profiter de la créativité qu'apporterait la diversité sociologique du pays.

4) Enfin la capacité du groupe à prendre des décisions et à les mettre en oeuvre. Du point de vue de la décision, nous sommes les champions : un coup de 49.3, un arrété municipal, des lois à foisons, quelques coups de fouets du Président du Groupe UMP à des troupes pas assez dociles, nous savons prendre des décisions... et le faire savoir. Mais celles-ci restent bien souvent lettre morte. De très nombreuses lois n'ont jamais de décrets d'application. D'autres ne sont simplement pas appliquées faute de soutien populaire : CPE, suppression du lundi de pentecôte. Car notre système élecoral permet à des partis minoritaires de disposer de majorités pléthoriques dans les assemblées sans faire l'effort de rassembler une majorité populaire dans le pays.

La vie politique française est donc le contre exemple de l'intelligence collective. Dans cet océan de stupidité, la nouvelle mode de l'ouverture est un air de fraicheur bienvenue. Mais il faut encore qu'il y ait la capacité des membres d'ouverture à s'exprimer librement (y compris dans leurs désaccords), la capacité d'écoute de chacun des avis divergents et la capacité à trouver des solutions.

L'ouverture sera donc la prochaine mode des élections municipales en France. J'espère que les candidats socialistes et conservateurs sauront s'affranchir de leurs idéologies pour nouer des ponts, pour créer des liens. Mais j'ai la conviction que les candidats démocrates seront d'office plus crédibles pour être à l'écoute des avis divergents et pour trouver les nouvelles solutions dont nos communes et notre pays a besoin.

 

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