Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Les vertus du jury populaire | Page d'accueil | Elections cantonales de l’automne : pour un nouveau projet ecologique genevois (2/2) »

mardi, 07 avril 2009

Elections cantonales de l’automne : pour un nouveau projet économique genevois (1/2)

Les élections cantonales de cet automne vont renouveler l’exécutif et le législatif cantonal. Ils sont aussi l’occasion pour Genève de revoir son projet politique. Les partis politiques travaillent actuellement à leur projet cantonal.

 

Le résultat de ces élections aura des conséquences importantes pour le Genevois français puisque notre agglomération devient de plus en plus imbriquée. Les doubles nationaux représenteront environ 15% des électeurs. Voila quelques points de vue d’un conseiller municipal de Saint Julien sur le futur projet cantonal en commençant par l’économie.

 

L’activité économique de Genève dépend principalement de la banque privée, de l’horlogerie, des organisations internationales, du trading et des sièges de multinationales. L’horlogerie s’est développée sur la base de compétences historiques issues des traditions montagnardes. Les organisations internationales s’implantent à Genève en raison de l’histoire, de la neutralité de la Suisse et de la localisation de Genève. La banque privée et les multinationales se sont développées à Genève en raison d’attraits fiscaux – au détriment de pays voisins et partenaires. Pour toute, la qualité de vie du bassin lémanique a été un facteur clef de leur développement.

 

Le developpement exponentiel et la faible planification transfrontalière ont détruit une grande partie de la qualité de vie ces dernières années : embouteillages récurrents et croissants, coût de la vie trop élève, insuffisance des infrastructures d’accueil de la petite enfance et des écoles. Genève est en train de perdre l’un de ses atouts maitre.

 

A l’heure de l’interdépendance et de la mondialisation, les pays partenaires qui sont lésés par les conditions fiscales « spéciales » offertes par Genève ne resteront pas sans réagir. Il serait illusoire de penser que de telles conditions fiscales peuvent être accordées de manière durable dans un monde de plus en plus interdépendant. Il serait dangereux et risqué de bâtir l’avenir économique du canton sur le seul attrait fiscal.

 

Par ailleurs, si le canton affirme que ces conditions fiscales sont financièrement attractives (le manque a gagné sur l’impôt sur les sociétés serait compensé par les impôts sur le revenu ou le supplément d’activité économique), j’ai quelques doutes sur la pertinence de ces calculs lorsqu’on intègre le coût en équipement collectif nécessaires pour accueillir l’afflux de population. Au delà de cette question, l’afflux de société nouvelle si elle bénéficie financièrement aux comptes du canton, pénalise ses habitants. Pression immobilière, embouteillages, coûts des nouvelles infrastructures réduisent la qualité de vie des Genevois.

 

Mais surtout cette politique manque son objectif qui est de résorber le chômage. Les sociétés qui s’implantent viennent avec leurs employés. Elles en font venir d’autres, d’Europe et des autres cantons. Mais ne recrutent pas les chômeurs Genevois qui sont essentiellement des jeunes et des seniors – souvent peu qualifiés. Ils restent exclus du marché de l’emploi.

 

Genève doit repenser sa politique économique. Cette nouvelle politique économique doit permettre la création d’emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs genevois. Cette nouvelle politique économique doit pouvoir être pérenne sur le long terme – les incitations fiscales d’exception ne le sont pas. Cette nouvelle politique économique doit s’appuyer à favoriser le développement des entreprises locales plutôt que de favoriser l’implantation de sociétés qui viennent avec leurs salariés et aggravent les tensions sur l’immobilier et la mobilité. Cette nouvelle politique économique doit beaucoup plus s’appuyer sur la complémentarité entre le Genevois Français et le Genevois Suisse. Cette nouvelle politique économique doit avoir un volet formation qui permette de mettre en adéquation les qualifications des personnes sans emplois aux emplois non pourvus.

 

Demain un point de vue sur la politique écologique.

Commentaires

Bonjour Monsieur,

Votre blog est passionnant, mais certains de vos propos concernant Genève ou la Suisse en général sont réducteurs et dénotent une profonde méconnaissance de ce pays. Il est en effet inexact de prétendre que les multinationales se sont développées à Genève uniquement en raison d'attraits fiscaux - ce que vous ne dites pas expressément - je vous le concède, mais que vous laissez néanmoins entendre.

Que faites-vous de la qualité de vie suisse, du multilinguisme, de la stabilité politique, de la paix sociale, mais surtout de l'excellence des écoles publiques et universités, ainsi que du réseau denses d'écoles internationales????

Tous ces atouts mis ensembles, ne se retrouvent malheureusement pas en France, mais ils sont bien plus importants pour des multinationales que la fiscalité d'un pays ou d'une région.

De grâce Antoine, cessez de rabâcher les habituels clichés sur la Suisse, qui sont souvent dénués de fondement. Vous êtes bien plus intelligent de cela.

Ah, encore une chose... Genève ne représente pas du tout la Suisse. Là encore, si le sujet vous intéresse, je vous conseille de voyager à travers la Confédération et de découvrir d'autres régions et d'autres mentalités.

Sans rancune

Cordialement

ND

Écrit par : swiss boy | lundi, 04 mai 2009

Bonjour Monsieur,

Merci pour vos remarques.

Le premier critere d implantation est un critere strictement financier. L exoneration totale d'imposition sur toutes les activites hors de suisse releve du traitement special. Les cantons Suisses ne sont pas les seuls a avoir des traitements speciaux, mais il est temps que les Etats moraux aient des attitudes correctes entre eux.

Les autres criteres interviennent en second lieu. Mais a vrai dire sur ces criteres Geneve perd vite du terrain. Les problemes de logements, d'engorgement exponentiel des transports et de scolarisation deviennent trop aigus. Depuis plusieurs mois, certaines multinationales estiment que Geneve n est plus aussi attractive sur ces criteres de qualite de vie.

Cette note que j ecrivai il y a un mois est encore plus pertinente aujourd hui puisque le President des Etats Unis annonce de nouvelles regles fiscales qui pourraient bien reduire a peu de chose cette politique economique du canton de Geneve. Il est temps pour le canton d'en inventer une autre qui favorise plus les entreprises durablement etablies a Geneve et dependent un peu moins des aleas internationaux. Les initiatives du PDC en faveur des petites entreprises innovantes me semble tres pertinentes.

Il est temps pour le canton d'inventer une nouvelle politique economique, plus perenne, plus equitable avec les pays partenaires, plus adequate avec le projet de Geneve internationale, qui favorise l emploi de ceux qui en cherche, et qui n aggrave pas les problemes de transports et de logement des habitants. Une politique economique qui soit au service des habitants et pas seulement au benefice des finances du canton.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | mardi, 05 mai 2009

Les commentaires sont fermés.