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mardi, 01 décembre 2009

Une jeunesse qui se sent étrangère en son pays

Dimanche le malaise était frappant suite à l’annonce du résultat des élections. Les Genevois se sentaient mal d’être Suisses… et à vrai dire j’avais moi-même un peu honte d’être européen car je ne me fais pas trop d’illusion sur la nature d’un tel vote en France. Les idées passent les frontières sans avoir besoin de passeport… surtout les plus tribales.

Mais il y avait un malaise encore plus profond parmi les jeunes. Ils ne sont pas plus ouvert par nature – le vote du parlement des jeunes de Neuchatel contre les minarets le rappelle – mais tous ont vécu dans un environnement multiculturel. Leurs amis ont tous les prénoms de la terre, toutes les cultures du monde et toutes les religions du ciel ! Une écrasante majorité ne se reconnaît plus dans ces pays qui expriment de tels instincts xénophobes et grégaires.

Alors que le vieillissement de la population se poursuit toujours plus rapidement, la jeunesse d’Europe a de plus en plus de mal à se reconnaître dans les choix publics qui sont fait. Les minarets n’en sont qu’un exemple. Nous avons parfois du mal à nous estimer partie prenante de ces sociétés qui deviennent de plus en plus conservatrice au fur et à mesure que la population vieillit. Des sociétés dans lesquelles les jeunes ont du mal à s’intégrer. Difficultés à se loger, difficulté à trouver un emploi stable. Difficulté à se reconnaître dans une élite politique, économique et médiatique qui ne se renouvelle plus depuis 30 ans. Les jeunes de 30 ans sont deux fois moins nombreux à participer aux élections que leurs ainés de 70 ans. Les études d’opinion montrent à quel point ces ainés ne font plus confiance à la jeunesse du pays.

Leurs préoccupations ne sont pas prises en compte dans les politiques publiques : construction de logements insuffisantes, pas de crèches, freins aux développements des transports en commun, systèmes de retraite qui fait l’impasse sur l’avenir des jeunes, politiques budgétaires qui accumulent des dettes insoutenables pour l’avenir, dettes environnementales annoncées, défense des avantages acquits au détriment de ceux qui n’ont aucun avantage.

Cette question est d’autant plus préoccupante qu’au delà de toutes ces dettes un autre phénomène de paupérisation les attend : les maigres économies familiales de leurs parents seront absorbées par les couts de maisons de retraite. Les transmissions moyennes de patrimoine se sont effondrées au cours de ces dernières années.

Les lendemains difficiles qui attendent les sociétés européennes vont exiger une solidarité entre les générations à toute épreuve. Pour être possible, cette solidarité doit s’exprimer des aujourd’hui en faveur de la jeunesse pour n’être pas à sens unique. L’arrêt des déficits, la construction de suffisamment de logements, la prise en compte des problèmes de garde d’enfant et l’intégration sur le marché du travail sont les autres conditions nécessaires à une future solidarité entre les générations. Cette solidarité passe aussi par une réintégration citoyenne et politique de la jeunesse. Plus les jeunes retourneront aux urnes, plus ils contribueront aux décisions publiques, plus leurs préoccupations seront faciles à prendre en compte. Ils doivent cesser par leur absentionnisme occasionel ou systématique de se retirer d'une société dont ils doivent construire l'avenir.

08:08 Publié dans Jeunesse de France | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

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