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vendredi, 04 juin 2010

Encore moins de nouveaux logements à Genève sur le premier trimestre 2010

L'OCSTAT a mis à jour les chiffres de construction de logements sur le canton de Genève au cours du premier trimestre 2010 : seulement 158 nouveaux logements dans tout le canton en 3 mois. C'est encore une nouvelle baisse de la production de logements sur le canton. Même en données glissantes sur 12 mois c'est une baisse de -6%, alors que le Conseil d'Etat a promis en décembre dernier de doubler la production.

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L'OCSTAT ne fait pas de communiqué de presse sur les données trimestrielles, mais dans la situation de pénurie actuelle on aurait pu s'attendre à ce que le Conseiller d'Etat « responsable » du sujet... en réponde précisément. Il aurait pu prendre les devants, expliquer cette nouvelle baisse honteuse qui fait suite à des chiffres déjà dérisoires. Tenter d'offrir des perspectives. Expliquer pourquoi les autorisations à construire ne se concrétisent pas. Il aurait pu surtout arriver à la conclusion que les règles, les procédures et les lois actuelles empêchent de construire assez de logements pour les Genevois. Genevois, quand allez-vous changer ces règles et lois qui empêchent de construire les logements dont vous avez besoin à proximité des réseaux de transport pour ne pas aggraver les problèmes de mobilité du Genevois franco-suisse ?

Pendant ce même premier trimestre, les sociétés de déménagement ont travaillé à plein régime pour installer des charters entiers de financiers Londoniens que le Conseil d'Etat fait venir à coup d'exonérations fiscales dérogatoires. Ces derniers s'installent dans les très rares logements encore disponibles. Les Genevois eux sont contraints à l'exil dans Genevois français. La pression foncière augmente au détriment des salariés en euros qui n'ont plus les moyens de vivre dans leur propre commune et des entreprises du Genevois français qui doivent faire face à un turn-over croissant qui détruit leur activité. Nous sommes tous paralysés un peu plus dans des embouteillages qui empirent chaque jour.

Il est temps que les politiques économiques favorisent la création d'emplois locaux plutôt que l'importation d'employés à loger dans des logements qui n'existent pas. Le modèle économique de Genève qui a fonctionné jusqu'à présent atteint ses limites avec la crise du logement et de la mobilité. Il faut en changer de toute urgence. Il est temps que le Conseil d'Etat prenne des mesures à la hauteur de la pénurie de logement. Il est temps que le canton de Genève se comporte en leader responsable de notre agglomération plutôt que d'exporter de manière égoïste et stupide une pression foncière qu'elle crée de toute pièce par ses incohérences politiques.

Ces incohérences politiques sont catastrophiques : elles nous enterrent dans des embouteillages qui deviendront irrécupérables, elles détruisent notre qualité de vie, elles seront extrêmement coûteuses en infrastructures, elles vont créer des déséquilibres économiques et sociaux dans le Genevois franco suisse.

Pendant ce temps là, quelques lobbys de locataires et de propriétaires de villas, quelques partis politiques continuent de prendre en otage les Genevois mal logés. Ils s'opposent aux déclassements des Cherpines (Verts, UDC et PS), ils s'opposent aux constructions dans les communes de villas (Libéraux), ils ne font rien et ne disent rien (MCG), ils déposent des recours (extrême gauche). Seuls le PDC et les Radicaux dans les communes, Bernex, Plan-les-Ouates et Meyrin notamment ou au niveau cantonal (loi sur la surélévation), assument discrètement et efficacement leurs responsabilités avec le pragmatisme habituel des centristes.

Coté français il se trouvera bien encore un ou deux Maires, trop intéressés par la perspective de toucher des subventions bernoises pour avoir l'honnêteté de demander des comptes sur ces violations flagrantes et factuelles du projet d'agglo. Pourtant Berne ne validera pas un projet d'agglo fantoche car vidé de son sens par l'incapacité persistante de Genève à rééquilibrer les constructions de logements. Les autres élus locaux français continueront de se demander s'il est pertinent de continuer à financer des transports en commun qui permettront à Genève de s'exonérer toujours plus de ses responsabilités sur la construction de logements. Devons-nous vraiment utiliser l'argent public pour financer des transports en commun transfrontaliers qui permettront à toujours plus d'habitants de Genève de s'installer dans le Genevois français au détriment des salariés en euros, des professeurs, des policiers, des caissières, des médecins dont nous avons besoin, au détriment aussi des entreprises du Genevois français ? Non, pas tant que Genève refuse de construire ! Le Genevois français n'a pas les moyens d'empêcher Genève de se suicider dans la paralysie des transports.

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