Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Geneve tolère-t-elle les appels au meurtre contre la "racaille de France" ? | Page d'accueil | Singapour ou le Gros de Vaud : débat sur la Radio Suisse Romande »

mercredi, 15 décembre 2010

La solidarité ville-centre, commune résidentielles et communes rurales dans le Genevois

La Communauté de Communes du Genevois est en train d'élaborer son projet de territoire. Dans cette élaboration aussi bien que dans l'attribution de nouvelles compétences les affaires de gros sous ne sont jamais très loin. Elles peuvent pourrir un projet avant même son élaboration si elles ne sont pas réglées.

Le paradoxe de cette affaire c'est que chacun croit payer pour les autres. De nombreuses communes estiment qu'elles paient pour Saint Julien en Genevois : la Maison de la Justice et du Droit, la ligne D, des subventions pour des sports.... autant de projet sur lesquels effectivement le flux financier va plutôt des communes rurales et résidentielles au profit de Saint-Julien en Genevois. Ces communes estiment cela d'autant plus injuste que Saint-Julien dispose, et de loin, du plus gros budget municipal et de l'apport du Casino qui s'élève à un peu moins de 2 millions d'euros par an.

Côté Saint-Julien certains ont au contraire le sentiment d'être les dindons de la farce : les habitants de la commune paient au moins autant d'impôts locaux par habitant à la communauté -voir souvent plus en raison de la récence de l'habitat- alors que le coût des réseaux d'eaux ou des déchets y est 4 à 5 fois inférieur par habitant. Ils constatent que les gymnases intercommunaux sont à Valleiry et bientôt Collonges. Le transport à la demande qui coute les yeux de la tête pour une efficacité minimale se fait essentiellement au bénéfice des communes rurales. Et surtout ils font la liste de toutes les dépenses cantonales financées sur le seul budget municipal : Brin d'zik, Guitare en Scène, le Rouge et le Noir, les subventions aux associations culturelles et sportives, les frais liés à la présence de l'hôpital, les logements sociaux, les frais administratifs de centralité...etc..etc... environ entre un et deux millions d'euros de dépenses communales qui ont en réalité un intérêt intercommunal. Ils remarquent surtout que la ville centre concentre les deux tiers des chômeurs, des problèmes sociaux et des travailleurs pauvres comme toute commune urbaine et que donc les coûts sociaux de la commune sont considérables. Ils constatent que le revenu moyen par habitant est très significativement inférieurs dans les immeubles de la ville centre que dans les villas des autres communes.

Les uns comme les autres ont raison. Le problème c'est que chacun est beaucoup plus sensible aux factures communautaires qu'il paie qu'aux avantages qu'il en tire. Une communauté se renforce lorsqu'elle parvient à mettre de côté ces questions d'argent pour construire son avenir. Faire le bilan de tous les flux financiers : la solidarité dans un sens, la solidarité dans l'autre, les coûts de structure et les économies d'échelle. L'absence de transparence sur les chiffres conduit à laisser libre court aux fantasmes.

Par ailleurs, la solidarité ne peut pas et ne doit pas se faire toujours dans un sens. C'est le cas en Belgique avec le succès qu'on connait. La solidarité doit se faire dans les deux sens.

La ville centre et les bourgs doivent se montrer solidaires sur un certains nombre de coûts des communes rurales : coûts des réseaux publics d'eau et de déchets notamment. Les communes urbaines doivent surtout se montrer solidaire pour garantir aux communes rurales la pérénité des écoles qui sont au coeur de l'animation sociale des villages. Cela peut se faire aisément avec des cartes scolaires intercommunales - comme cela a été fait à l'échelle de Saint Julien pour préserver l'école de Thairy. Cette solidarité doit être clairement établie.

A l'opposé, il doit y avoir une solidarité envers les communes urbaines sur l'aide sociale ou sur les fonctions de centralité : associations culturelles et sportives, manifestations intercommunales, fonctions administratives..

Ces principes de solidarités reciproque doivent être clair, transparents et surtout choisis et assumés. Une fois ces principes établis on peut alors construire ensemble notre avenir commun en construisant des économies d'échelles : un développement économique qu'aucun n'aurait pu construire seul ou encore faire poids dans le Genevois français.

Commentaires

Bonjour,
je persiste. Une réforme mal aboutie. Toutes ces communes à intérêt local qui fonctionnent contre l'intérêt général devraient laisser la place à une Communauté de Commune, disposant d'un exécutif élu au suffrage universel. Ce qui éviterait les arrangements entre les élus, la doter d'une administration performante, contrôlée par une assemblée, en autre chargée de voter le budget et de définir et d'approuver avec l'exécutif un véritable projet.
Votre blog n'aurait plus de sens et l'avenir serait plus prometteur. Il faut de l'action et non pas des paroles de lamentation.

Écrit par : BIETRIX | vendredi, 17 décembre 2010

Bonjour,

Aussi bien votre texte que celui du commentaire sont à l'image de notre monde qui ne résonne que par profit et efficacité à court terme. D'abord je voudrais faire part d'une remarque que faisait Charles Bosson, une bonne agglomération marche si la ville centre se montre généreuse vis à vis des communes périphériques et lorsque l'on étudie tout ce qu'Annecy avait fait pour ses communes voisines on voit ce que cela signifiait. Or aujourd'hui la ville de Saint-Julien qui a bénéficié de ressources magnifoques qu'avait laissé la municipalité précédente est arc-boutée sur ses médiocres intérêts ne comprenant pas que sa ville se grandit autant par son environnement que par elle-même. Le discours que l'on retrouve dans le commentaire ne sait pas que pour qu'il y ait dynamisme, responsabilité il faut le construire par la décentralisation ou la subsidiarité qui en permet l'expérience et la formation. Je citerais une phrase de Yves Simon reprise par Jacques Maritain:" : « Dans un ensemble hiérarchique, toute fonction qui peut être assumée par l’inférieur doit être exercée par l’inférieur, à peine de dommage pour l’ensemble tout entier. Car il y a plus de perfection dans un ensemble dont toutes les parties sont pleines de vie et d’initiative que dans un ensemble dont les parties ne sont que des instruments traversés par l’initiative des organes supérieurs de la communauté. » A l'auteur du blog comme à celui du commentaire il serait bon que vous éleviez le niveau de vos réflexions afin de na pas vous attacher à la seule partie de l'iceberg que vous semblez apercevoir.

Écrit par : Virgule | dimanche, 19 décembre 2010

@Bietrix :

Une élection directe à la communauté de communes aurait effectivement le mérite de rendre plus transparents et plus francs les débats intercommunaux.. plutôt que d'en faire un billard à quatre bande "je te soutiens sur tel projet tu me soutiens sur tel projet"... mais rien n'interdit aux uns et aux autres de défendre l'intérêt général. J'observe qu'au fur et à mesure que la communauté grandit l'intérêt général se développe. Chacun prend conscience que chacun se porte mieux quand la communauté à un projet commun.

@Virgule :
Je ne connaissais pas ce commentaire de Charles Bosson et ne sais pas s'il correspond rééllement à sa pensée... et peu importe. En revanche, je vous invite à le relire dans la perspective du commentaire de M. Bietrix : dans le mode de scrutin actuel effectivement une communauté ne peut fonctionner que si les transferts se font principalement à partir des communes urbaines puisque celles-ci sont minoritaire. Mais cela décrit le fonctionnement en terme de décision et pas le succès d'une telle agglomération. Par ailleurs, du temps de Charles Bosson les villes centres étaient habitées par des personnes aisées qui logeait dans un habitat moderne... depuis les villes centre sont occupées par des résidents aux revenus inférieurs, les chômeurs y résident en majorité. Ce qui pouvait avoir du sens du temps de Charles Bosson n'en a plus maintenant.

Pour se développer une communauté à besoin d'un projet commun à long terme et de solidarités croisées.

Cordialement,

Antoine

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | mardi, 21 décembre 2010

Les commentaires sont fermés.