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vendredi, 15 avril 2011

La ploutoxénophilie des politiques genevoises du logement et de l'économie

A chaque initiative de l'UDC et chaque votation les médias européens et internationaux s'en donnent à coeur joie de caricaturer injustement la Suisse comme un pays xénophobe. A première vue on pourrait s'y tromper : lois parmi les plus restrictives sur l'accueil des étrangers, double peine, discriminations fondées sur la religion. Il ne faut pourtant pas s'arrêter à ce cliché.

Les médias européens ignorent une autre facette tout aussi forte de la Suisse : la proportion considérable d'étrangers et le droit de vote pour commencer. Ils ignorent surtout les politiques xénophiles de la Suisse : les entreprises étrangères y paient moins d'impôts que les entreprises nationales. Les étrangers fortunés y sont accueillis à bras tellement ouvert qu'on leur propose une quasi absence de fiscalité au travers des forfaits fiscaux. Même les criminels étranger y sont accueilli à bras ouvert s'ils ont un fort compte en banque - je parle ici des fraudeurs fiscaux.

Au delà des apparences xénophobes de certains courant de pensée suisse, il y a une réalité ploutoxénophile : l'amour de l'étranger riche. Cette ploutoxénophilie suisse est si forte qu'à Genève la politique du logement vise à loger en priorité les riches étrangers plutôt que les habitants du canton. Cela se traduit par un exode massif de la jeunesse genevoise dont les 4/5ième d'une classe d'âge sont contraints de quitter le canton chaque année.

En tant qu'humaniste je m'oppose avec autant de force à la xénophobie qu'à la ploutoxénophilie : pour nous autres humanistes un être humain est un être humain. Nous naissons libres et égaux en droit quelque soit la nationalité ou la fortune.

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mercredi, 13 avril 2011

On aurait besoin d'hommes et de femmes d'Etat à Genève

J'ai participé hier soir à l'émission Infrarouge sur la Télévision Suisse Romande consacré à la gravissime crise du logement à Genève.

Il y a encore quelques semaines j'affirmais que la moitié d'une classe d'âge de Genevois s'installent chaque année dans le Genevois français faute de logements à Genève. Je dois corriger ce chiffre car il faut y ajouter les 1500 Genevois contraints d'aller s'installer dans le canton de Vaud. Au total ce sont donc 4 Genevois sur 5 d'une classe d'âge qui sont obligés de fuire le canton chaque année en raison de la pénurie de logements. Une situation socialement et politiquement explosive qui conduit à la destruction des espaces naturels et agricoles de notre région et à une paralysie généralisée des transports qui se contrétise chaque jour un peu plus.

Hier soir, Christian Lüscher, Conseiller National Libéral et Carlo Somaruga, Conseiller National Socialiste se sont livrés à une indigne querelle politicarde. Ces bien logés n'ont pas pris la mesure de la gravité de la situation. Il est vrai qu'ils appartiennent à une génération de Genevois logés à des prix dérisoires depuis longtemps dans des appartements devenus trop grands. Eux mêmes ignorent la crise. S'il ne s'agissait pas du désespoir de dizaine de milliers de familles genevoises on aurait pu s'amuser de leur joute verbale : Il faut construire dans les communes socialistes pour le libéral et dans les communes libérales pour le socialiste, "non toi d'abord" pour résumer.. et encore on avait la chance de pas avoir un vert pour ajouter à ce pitoyable débat la question du déclassement des zones agricoles. La réalité est qu'il faudra construire à la fois en ville, dans les zones de villa et sur des espaces agricoles pour rattraper tant de retard et d'incohérences.

On aurait besoin d'hommes et de femmes d'Etat à Genève. Des personnes aux dessus de la mêlée qui ait un peu de décence et de courage politique pour expliquer aux Genevois qu'il est immoral et explosif de chasser la jeunesse du canton pendant que les personnes âgées vivent dans des logements trop grands. Il faudrait des hommes d'Etat sincèrement écologistes qui expliquent aux écologistes genevois que 3000 logements aux Cherpines sont nécessaires pour éviter 3000 voitures de plus dans le canton. Il faudrait des hommes d'Etat sincèrement socialistes qui aient le courage d'expliquer que construire si peu de logements en ville de Genève c'est encourager la spéculation au détriment des classes moyennes. Il faudrait des hommes d'Etat libéraux qui aient le courage d'aller à la rencontre des électeurs des communes résidentielles pour leur expliquer que la croissance économique n'est durable que si elle s'accompagne d'une croissance urbaine.

Rien de tout celà à Genève. Hier soir sur Infrarouge nous avons eu le triste spectacle de politicards à la petite semaine qui emportent notre région dans leur chute infernale ! Des individus qui se "profilent" dans des querelles stériles qui aggravent la détresse des habitants.

Après l'enregistrement, j'ai discuté un peu avec Christian Lüscher et Carlo Sommaruga. Christian Lüscher me dit qu'il n'avait pas conscience de la gravité de la situation pour le Genevois français. Je lui dit que faute de progrès significatifs et réels nous seront contraints d'envisager des mesures de rétorsions sur le projet d'agglomération ou sur des projets d'infrastructure tel que le CEVA. Sa seule réponse a été : "il faut que vous en parliez à Marc Muller". Pitoyable Conseiller National incapable de s'impliquer dans le débat sur les logements dans sa propre commune de Troinex ou auprès des Libéraux de Thônex ou ceux de Veyrier ! Christian Lüscher est plus utile aux Genevois lorsqu'il est sur des ski nautiques !

Ceux qui ont vu l'émission d'hier soir ont désormais la certitude qu'il n'existe toujours pas de volonté politique de tenir les engagements de construire entre 2500 et 3750 logements par an à Genève tel que prévu dans le cadre du projet d'agglomération et le programme de législature du Conseil d'Etat. Pas plus qu'il n'existe de clairvoyance à en tirer les conséquences pour la politique économique. Les incohérences perdureront au détriment de tous les habitants.

La seule bonne nouvelle d'hier soir est que j'ai pu prendre contact avec des interlocuteurs Vaudois qui partagent nos préoccupations. Le travail de ces prochains mois consistera à fédérer des positions communes entre la Haute-Savoie, l'Ain et le canton de Vaud pour placer le canton de Genève face à son écrasante responsabilité.

Est-ce que des hommes et des femmes d'Etat Genevois s'engageront enfin au service de notre région ?

 

lundi, 11 avril 2011

Infrarouge spécial logement demain mardi

Pour information j'interviendrai demain soir dans l'émission Infrarouge de la TSR sur la crise du logement dans l'Arc Lémanique. L'émission sera diffusée demain soir mardi 12 avril à 22H20 sur la TSR.

http://infrarouge.tsr.ch/

Toujours pas de volonté politique de construire des logements à Genève

Y-a-t'il une volonté politique de construire suffisamment de logements à Genève ? A première vue, on pourrait le croire : des slogans de campagne répétés, des intentions affichées dans des projets de législature, des surenchères de promesses. Des dizaines de milliers de Genevois et quelques élus français y ont cru... Moi même j'y croyais encore il y a quelques mois.

Mais on peut légitimement en douter aussi :

On entend encore les faux prétexte à l'absence de construction de logements qui conduisent à douter de la sincérité des belles intentions. Non le canton n'est pas trop petit : seulement 13% des surfaces cantonales sont urbanisées et la moitié de ces 13% sont gaspillés par de l'habitat individuel qui ne loge presque personne.

On entend aussi des élus genevois prendre prétexte de la longueur des procédures pour justifier de l'absence de production de logements. Mais bon dieu, on connaît la durée des procédures genevoises depuis plusieurs décennies et il suffirait de multiplier en parallèle les projets pour que cette durée n'ait aucun impact sur le nombre de logements livrés. Si construire un logement prend 4 fois plus de temps à Genève, il suffit d'en commencer 4 fois plus produire assez de logements.

Ces faux prétextes conduisent à douter de la sincérité des intentions. Mais il y a surtout les vrais raisons du blocage auxquelles aucune réponse n'est apporté faute de volonté politique :

1) les communes genevoises n'ont actuellement aucun intérêt financier à construire. Les communes vertueuses dans la production de logements sont fiscalement sanctionnées alors que les communes "vicieuses" sont encouragées. Des modifications de la péréquation intercommunale ou encore la prise en charge par le canton du financement des équipements publics des communes qui construisent permettrait de changer la dynamique dans les communes. Elles deviendraient alors partie prenante de l'effort de construction de logements plutôt que de freiner des quatre fers et de jeter de l'huile sur le feu des oppositions. Mais aucune initiative n'a encore été prise sur le sujet. La motion qui sera présentée prochainement sur le sujet au Grand Conseil va dans le bon sens mais illustre le retard pris... Un projet de loi aurait été plus efficace qu'une motion.

2) Les "responsables" politiques genevois ne se conduisent toujours pas de manière responsable. On sera convaincu par la réalité des intentions genevoises de construire le jour où David Hiler, Michèle Kunzler et Robert Cramer interviendront dans le débat sur les Cherpines pour dire à leurs électeurs Verts qu'il est écologiste de construire des logements aux Cherpines pour éviter l'arrivée de 3000 voitures supplémentaires chaque jour dans le canton ! On sera convaincu le jour où Isabel Rochat ira dire à ses collègues de Thônex que la fête des égoïstes est terminée et qu'il est urgent de construire des logements aux communaux d'Ambilly : 30 ans de retard et deux fois moins de logements ça suffit ! On sera convaincu le jour où Mark Muller ira discuter avec les électeurs libéraux de Troinex, de Thônex et de Veyrier pour leur expliquer que les zones résidentielles se tranforment en aires d'autoroute à force de refuser la construction de logements qui pourraient permettre le développement des transports en commun. Bref, on sera convaincu de la réalité des intentions genevoises sur les logements le jour où les responsables politiques genevois responsabiliseront le souverain genevois.

3) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises lorsque Rémy Pagani réalisera que lorsqu'il promet 1000 logements en 4 ans à Genève il promet une profonde aggravation de la pénurie de logement en ville de Genève : 250 logements par an en ville de Genève c'est à peu près 4 à 5 fois moins que nécessaire pour stabiliser la pénurie ! On sera convaincu lorsque Rémy Pagani promettera 4000 logements en 4 ans en Ville de Genève !

4) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire des logements le jour où il y aura une cohérence entre la politique économique et la politique du logement. A ce jour les constructions de logements ne résorbent pas la pénurie mais rendent simplement possible de nouveaux excès fiscaux qui font venir de nouveaux expatriés et détériorent les conditions de vie des habitants du Genevois franco suisse.

5) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire lorsque Libéraux et Verts se seront entendus sur la proportion de logements qui devront se construire en zone de villa et celle qui devront se construire sur des terres naturelles et agricoles.. plutôt que d'entendre les uns et les autres dénoncer toute décision.

6) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire le jour où les processus d'opposition auront été simplifié afin que les égoïsmes particuliers ne triomphent plus sur l'intérêt général exprimé par le souverain.

On est encore loin de la volonté politique forte nécessaire à la construction de logements à Genève.