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mercredi, 02 mai 2012

Le financement Français du CEVA bouclé ! Reste les logements à Genève à construire !

Après beaucoup trop d'années de palabres, le financement de la partie Française du CEVA est bouclé conformément aux engagements pris par les partenaires Français. Cela a pris trop de temps et souligne à quel point nous avons besoin de simplifier notre mille-feuille administratif : nous avons d'autres choses à faire de notre argent public que d'entretenir des administrations concurrentes. Dans cette affaire, des haut-fonctionnaires d'Etat et quelques élus nationaux ont entretenu un travail de sape permanent, estimant innacceptable que le premier réseau de transport express de Haute-Savoie puisse être ailleurs qu'à Annecy-Le-Vieux.

Il est curieux de constater que vue de Lyon, l'agglomération genevoise est la seconde plus grande agglomération de la région Rhône-Alpes devant St Etienne et Grenoble, mais vue d'Annecy-le-Vieux, l'agglomération genevoise est moins importante que l'agglomération Annecienne. Nous avons besoin de nous affranchir des réseaux partisans qui en l'espèce sont des réseaux d'intérêts qui ne défendent que d'autres territoires.

C'est une étroite concertation entre les élus de la région et ceux du département qui a permis que le dossier soit bouclé. Depuis quelques mois, le département de la Haute-Savoie prend de plus en plus la mesure de l'importance du fait Genevois : son importance (deux fois plus d'actifs frontaliers que dans le décolletage), ses effets des plus bénéfiques (en terme de création de richesse) aux plus néfastes (en terme d'inégalités et de coûts publics). Il se donne par ailleurs les moyens d'agir. Le solde du financement du CEVA doit principalement venir du fonds d'infrastructure créé à la fin 2011 avec les fonds frontaliers cantonalisés et communaux. Nous l'avons créé pour cela et c'est à cela qu'il doit servir. Au total c'est le département de Haute-Savoie qui sera le premier financeur des investissements sur le CEVA. La Région Rhône Alpes est le premier financeur pour le fonctionnement.

Pour les habitants, le CEVA est bien plus que le chainon manquant entre Annemasse et Cornavin. Il s'agit surtout d'un transport public régional rapide, fiable et fréquent de Nyon à Thonon, de Bonneville à Cointrin, de Cornavin à St Gervais, de Rive à Annecy.

Le CEVA peut changer la donne dans notre région, si en parallèle se réalisent les logements au coeur de l'agglomération. Si nous échouons sur le logement, nous échoueront aussi sur le CEVA : au rythme actuel, Genève aura chassé de ses frontières plus d'habitants pendulaires que le CEVA ne pourra en ramener. L'aménagement absurde de Genève réduit à néant l'impact du CEVA sur l'amélioration de VOTRE qualité de vie. Ce serait alors 2 milliards de CHF d'investissement réduit à néant en raison de l'irresponsabilité des Maires indignes qui refusent de loger leurs enfants. A ce jour, 40% des pendulaires frontaliers sont des citoyens helvétiques chassés de leur pays par la pénurie de logements !

De ce point de vue là, les choses sont au contraire inquiétantes. Si les partenaires Français tiennent leurs engagement sur le financement du CEVA deux ans avant le début des travaux, côté suisse au contraire on a atteint un record historique sur la faiblesse de la production de logements en 2011.

La semaine dernière avait lieu à Chêne-Bougeries une réunion publique de présentation des projets de logements autour de la future gare du CEVA de Chêne-Bourg. Dans la salle, que des têtes blanches, très représentatives de ce gigantesque EMS à ciel ouvert que sont devenus Chêne-Bourg et Chêne-Bougeries. Des techniciens présentent le projet de construction de logements. Aucun élu cantonal pour expliquer l'extrême urgence du besoin en logements pour les Chênois. Aucun représentant de ces générations entières frappée par la gravissime pénurie. Seulement des vieux genevois, bien logés à des prix défiant toute concurrence dans des appartements trop grands qui s'insurgent qu'on puisse construire des logements pour leurs propres enfants - comble de l'égoïsme d'une génération. Et cerise sur le gateau, les deux Maires de Chêne-Bourg et de Chêne-Bougeries qui exacerbent ces égoïsmes de génération et s'oppose à tout logement : une libérale et un écologiste, "Conservateurs de toute idéologie unissez-vous" pourrait-on dire.

S'il n'y a pas assez d'usagers logés à Chêne-Bourg pourquoi y construire une gare et marquer l'arrêt ? Faut-il vraiment des arrêts de trams tous les 300m à Chêne-Bougeries vue la si faible densité de logements sur la route de Chêne ? Ce qui m'inquiète le plus c'est que mercredi soir à Chêne-Bougeries il n'y avait que des techniciens. Aucun représentant des partis cantonaux, aucun député, aucun conseiller d'état : personne pour expliquer aux Chênois concernés la situation dramatique de la jeunesse genevoise et les effets désastreux d'un aménagement qui chasse les actifs à plus de 60km de leur lieu de travail. Aucun travail d'explication. Aucun travail pour porter une vision politique. Il faudra un peu plus de courage politique de la part des élus genevois pour régler les problèmes de notre agglomération.

Si nous échouons sur le logement, le CEVA ne servira à rien. Il ne réduira en rien les flux massifs de pendulaires mais réduira partiellement leur augmentation. Nous ne pouvons pas nous permettre un échec sur le logement.

La France a tenu ses engagements sur le CEVA deux ans avant le démarrage des travaux. Genève doit désormais tenir les siens en rattrapant les 30 ans de retard sur la construction de logements. Genève s'y est engagé il y a 5 ans. Depuis, les chiffres de livraison de logements montrent au contraire que plus nous développons les transports en commun, plus les Maires indignes genevois s'exhonèrent de leur responsabilité de construire des logements pour leurs propres enfants.

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Commentaires

Sur l'assurance maladie privée des Frontaliers.

Un temoignage pour dire que je partage le papier de ce blog sur l'aspect illegitime de cette assurance pour les Frontaliers. Etant Frontalier, je ne souhaite pas signer cette petition du groupement transfrontalier qui circule actuellement dont l'unique but est de conserver les acquis d'une niche financiere.
je pense que les Frontaliers ont, pour beaucoup d'entre eux, largement les moyens de participer à la solidarité nationale...

Écrit par : thomas | samedi, 05 mai 2012

Bonjour

Je souhaite répondre à Thomas sur l'assurance des frontaliers étant moi-même frontalière. Je ne sais pas si vous êtes vous-mêmes frontalier mais je trouve que vous mélangez 2 sujets dans votre commentaire. Les cotisations liées à l'assurance santé n'ont rien à voir avec la solidarité nationale. Si le système d'assurance santé des frontaliers change, les cotisations que nous serons amenés à payer ne devront pas servir à rembourser les dettes de l'état mais devront uniquement servir pour notre couverture obligatoire et complémentaire de santé et serviront sans doute à couvrir les découverts de la CPAM. J'ai signé la pétition du groupement des frontaliers car je ne souhaite pas devoir payer un pourcentage exorbitant de mon salaire pour avoir une couverture santé avec laquelle je serai traitée avec beaucoup de condescendance de la part du milieu médical et je ne suis pas certaine de recevoir les meilleurs soins avec la CMU. Dans beaucoup de régions françaises, des médecins refusent de soigner des gens ayant la carte CMU car les frais médicaux sont remboursés après le traitement et cela dans des délais plus ou moins grands. Je souhaite pouvoir avoir le choix de payer une assurance privée qui prenne en charge la partie obligatoire et complémentaire de mon assurance santé. Au moins avec ce système, les soins que je peux recevoir dépendent uniquement des accords entre mon assurance et les hôpitaux ou médecins.
J'aimerai connaitre la position du candidat aux législatives concernant ce sujet très sensible pour les frontaliers. Merci

Écrit par : Cécilia | dimanche, 20 mai 2012

Bonjour Cécilia,

Vous avez parfaitement raison sur le fait que la sécurité sociale ne doit pas servir à financer les dettes de l'Etat (ni le contraire d'ailleurs).

Lorsque je parle de la solidarité nationale je parle de solidarité auprès des malades. Vous aussi un jour, que j'espère le plus tard possible, vous aurez un accident grave, une maladie grave, vous serez peut être frappée par le cancer comme un Français sur 3. Vous aurez une maladie cardiaque ou une dégénérescence du cerveau... c'est la vie. Cela nous guette tous. Ce jour là vous perdrez probablement votre emploi. Vous ne serez plus couvert par l'assurance maladie des frontaliers. Ce jour là, vous pourrez compter sur la solidarité nationale qui vous sauvera la vie.

Mais il faut participer à cette solidarité. A ce jour, le système d'assurance privé ne participe pas à cette solidarité nationale, car les frontaliers sont presque tous des actifs donc par définition des personnes jeunes et en bonne santé. Les assurances privées n'ont donc pas la charge des malades longues durées qui représentent 60% du coûts des assurances obligatoires.

Dans mon cas personnel, l'assurance privée me couterait 150 euros par mois environ contre 450CHF pour une assurance obligatoire suisse. Tôt ou tard les frontaliers paieront le même prix que les résidents en Suisse ou que les salariés en euros. Ils le savent depuis le début et l'échéance a déjà été prolongée jusqu'à 2014 en raison des clauses de sauvegarde des accords billatéraux.

Je pourrai, comme d'autre, vous faire croire que je me battrai pour que cette exception perdure au détriment des salariés en euro. Je lancerai des communiqués de presse pour vous prouver tout ce que je fais pour un combat vain et que chacun sait sans lendemain. Je prefère l'honnêteté de vous dire les choses en face, parce que l'enjeu n'est pas là pour vous, mais plutôt de vous assurer que vous pourrez être soignée en 2014.

Aujourd'hui non seulement vous paierez comme tout le monde, mais VOUS ne pourrez pas être soignée : vous devrez revenir en France pendant vos heures de travail pour un RDV chez le généraliste ou le dentiste... et même lorsque vous irez à l'hôpital en France vous ne pourrez pas y être soigné décemment parce que les hôpitaux et les filières de soin ne sont absolument pas préparés à recevoir 70 000 patients supplémentaires.

Habituellement en France, en politique, on raconte n'importe quoi pour se faire élire, on vote pour des menteurs parce que les mensons sont plus sucrés à entendre.. et ensuite on se plaind qu'ils soient tous pourris. Je refuse ces dérives et préfère l'honnêteté.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | lundi, 21 mai 2012

Bonjour

Tout d'abord je vous remercie pour votre réponse. Cependant, j'ai juste un précision à faire, les couts de l'assurance privée que vous donnez, correspondent à ce que je paie pour une personne seule maintenant. Etant donné que la CMU est un pourcentage du salaire, ma cotisation va quadrupler pour avoir un remboursement de base donc me laissant encore une grande partie des frais à ma charge. A ce niveau de cotisation, je ne pense pas avoir encore envie de prendre une complémentaire et clairement payer directement mes frais médicaux courants (dentiste, lunettes, médecins,...) me coutera moins cher que de payer la CMU et/ou une assurance privée (en dehors de maladie lourde comme cancer). Je pense que des ajustements doivent être réalisés et peut-être même un système différent de la carte CMU s'appliquant uniquement aux frontaliers créé. Dans l'état actuel, même si le système privé de santé en Suisse est très cher il va devenir très abordable et attrayant pour les frontaliers en comparaison avec la simple affiliation à la CMU.
Cécilia

Écrit par : Cécilia | jeudi, 24 mai 2012

Bonjour Cécilia,

Comme souvent dans notre agglomération à la double législation, certains bénéficient d'une législation et les autres d'une autre.

La LAMAL est plus avantageuse pour les célibataires et ceux qui ont des revenus importants car c'est une assurance individuelle et dont le coût est fixe. La CMU sera au contraire avantageuse pour les familles (surtout lorsqu'elles sont nombreuses) et pour les personnes qui ont des revenus plus faibles, car elle couvre toute la famille et n'est pas proportionnelle au revenu.

Vous avez raison de souligner que la LAMAL est pour vous plus intéressante, mais les salariés en euros qui sont dans votre situation en France paient bien la cotisation de sécu.

Au dela de l'accès aux soins sur le lieu de travail et de la préparation des filières françaises, je pense qu'un député de terrain devrait agir pour négocier une réouverture du droit d'option pendant un mois en 2014. Cela permettrait à la sécurité sociale et aux hôpitaux de limiter l'ampleur du choc de 2014 auquel ils ne sont pas préparés. Il pourrait être envisagé que les frontaliers choisissent en 2014 entre LAMAL et CMU. Ainsi ils participeraient comme tous les autres habitants à la solidarité nationale maladie (soit la Suisse, soit la Française).

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | vendredi, 25 mai 2012

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