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samedi, 05 mai 2012

L’éthique du second tour pour un centriste

Vous avez été quelques uns à m’interroger sur la position de François Bayrou. Je vous engage à la lire ici pour vous faire VOTRE point de vue personnel. Elle est très éloignée du compte rendu sommaire qu’on dut en faire les médias dans les contraintes de format imposé. Il y a des parties de sa déclaration avec lesquelles je suis en totale adhésion. Je suis certains que vous l’êtes aussi ou que vous le serez bientôt :

« Au sein de ce courant politique, il est des sensibilités diverses, plus à droite, plus à gauche, très au centre. Cette diversité, j’y tiens. Elle est notre nature propre. C’est pourquoi je ne donnerai pas de consigne de vote. » J’ai la profonde conviction que notre pays a besoin d’un centre pragmatique fort et indépendant qui mette un terme au cirque qu’est devenu notre Assemblée nationale et notre débat public. Cette élection présidentielle a été une caricature de nullité qui donne par opposition un aperçu de la valeur ajoutée qu'apportera un renforcement du centre dans notre pays. La constitution d’un centre fort impose de s’unir dans la diversité. De respecter les diverses sensibilités du centre et donc de ne jamais donner de consigne de vote. C’est l’éthique que nous nous étions promis d’appliquer avec mes colistiers si nous n’étions pas au second tour des élections municipales.

François Bayrou poursuit : « Nicolas Sarkozy, après un bon score de premier tour, s’est livré à une course-poursuite à l’extrême droite dans laquelle nous ne retrouvons pas nos valeurs, dans laquelle ce que nous croyons de plus profond et de plus précieux est bousculé et nié dans son principe. (…)La ligne qu’a ainsi choisie Nicolas Sarkozy entre les deux tours est violente, elle entre en contradiction avec les valeurs qui sont les nôtres, pas seulement les miennes, pas seulement celles du courant politique que je représente, mais aussi les valeurs du gaullisme, autant que celles de la droite républicaine et sociale. » Chacun peut faire le même constat. Les propos tenus par Nicolas Sarkozy sont en total opposition avec mes valeurs humanistes et mon éducation. Ils sont choquants pour tous les habitants de notre agglomération cosmopolite. On fait de la politique sur des valeurs et des convictions. Cela n’a rien à voir avec lancer un pot de yaourt à la crème de marron sur un segment de marché. Plusieurs élus UMP ont eu le courage de dire « stop », dont Etienne Pinte, député UMP de Versailles. Les centristes du département qui ont fait le choix par défaut de voter pour Nicolas Sarkozy se sont désolidarisé de ces dérives vers l'extrême droite. Dimanche soir à 20H01, des centaines d’élus UMP affirmeront la même chose que François Bayrou mais ils le diront trop tard.

Concernant François Hollande il affirme : « Il s’est prononcé, de manière claire, sur la moralisation de la vie publique dans notre pays. Il aura fort à faire. J’ai dit ce que je pensais de son programme économique. Je ne partage pas ce programme : je pense que ce programme est inadapté à la situation du pays et encore plus à la crise qui vient, que j’ai annoncée, je crois certaine. (…)S’il en reste à la gauche classique et à son programme, je serai un opposant, dans une opposition vigilante et constructive. Il faudra une opposition constructive, mais déterminée, quand il s’agira d’empêcher les erreurs annoncées. » Ce que François Bayrou dit aujourd’hui, a été dit avant les primaires par Manuel Valls et sera dit dans quelques mois par de très nombreux élus socialistes lorsqu’ils n’auront plus besoin du Front de Gauche pour gagner l’élection.

François Bayrou appelle à l’unité nationale pour travailler au redressement du pays. Une absolue nécessité vue la situation dans laquelle nous sommes.

Ce n’est pas ce compte rendu là que vous avez eu des médias. Les titres se sont arrêtés sur une autre partie du message : « Reste le vote pour François Hollande. C’est le choix que je fais. ». Je respecte la décision personnelle de François Bayrou, une décision manifestement par défaut. Je pense que ce choix personnel aurait du rester privé. Je respecte aussi les électeurs centristes qui se résoudront à choisir demain Nicolas Sarkozy ou ceux qui refuseront de cautionner l’un des deux candidats. Chacun le fait en son âme et conscience avec pour seul guide ce qu’il estime être juste pour le pays et chacun d’entre nous. Mais je pense qu’un responsable politique ne doit s’exprimer que sur des convictions fortes et pas sur des choix par défaut. J'ai la conviction que si les électeurs centristes nous font confiance au premier tour ce n'est pas pour qu'on utilise cette confiance durant l'entre deux tours. Lorsqu’un choix personnel est rendu public il n’est déjà plus tout à fait personnel. Pour ma part, je n’ai pas encore pris ma décision pour ce choix par défaut et dans tous les cas j’estime qu’il n’est pas assez convaincu pour être rendu public.

La position de François Bayrou n’aura pas la moindre conséquence sur le résultat de l’élection que l’UMP connait depuis plus de 2 ans.  Des milliers d’études d’opinions ont été réalisées dont une grande partie sur fonds publics. Plus de 99,99% d’entre elles ont prouvé qu’en cas de second tour entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, alors François Hollande serait élu. L’UMP avait à disposition des études qui montraient que François Bayrou et le centre étaient les seuls capables de fédérer une majorité pour éviter la victoire du PS. Ils ont interdit la publication de ces études en faisant signer par les instituts de sondage une charte éthique les obligeant à ne publier que les résultats de second tour PS/UMP. Les députés UMP savent cela. En vous recommandant de voter pour Nicolas Sarkozy, ils l’ont fait en sachant que cela conduisait à la victoire du Parti Socialiste. Ils ont privilégié leur intérêt partisan au détriment de votre intérêt.  Nous subirons tous les conséquences de ces dérives dans nos vies quotidiennes dans les prochains mois.

Le PS avait fait la même chose en 2007. De décembre à avril 2007, plus de 500 études montraient que Ségolène Royal échouait face à Nicolas Sarkozy. Pour préserver ses intérêts partisans le PS avait préféré pousser Ségolène Royal au second tour et favoriser ainsi l’élection de Nicolas Sarkozy, au détriment de votre situation personnelle aujourd’hui.

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