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samedi, 21 juillet 2012

Reconstruire le centre avant que la France ne sombre

Les premiers débats à l'Assemblée nationale montrent à quel point cette institution est devenue totalement inutile pour le pays en quelques années. Elle s'attachera surtout à la défense des intérêts des parlementaires et à leurs tenues vestimentaires qu'à la défense du pays. Par électoralisme les uns dénonceront les mesures difficiles prises par les autres même s'ils en connaissent la nécessité. Les autres diront que les uns ont fait pire. Il n'y a à l'Assemblée plus aucun débat, plus aucun échange pour faire émerger des solutions nouvelles pour un pays en crise. Il ne s'y joue que des affrontements entendus d'avance dans des jeux de rôles à pleurer pendant que le pays sombre. La chute n'en sera que plus violente.

Les Italiens, les Grecs et les Espagnols ont pris la mesure de la gravité de leur situation et leur responsabiltié collective. Pourtant l'Italie et l'Espagne ont été durablement plus vertueux que la France ces 30 dernières années. En Europe, le peuple Français est le seul à n'avoir pas pris encore la mesure de la situation, l'étendue de notre irresponsabilité collective. La responsabilité est partagée entre une classe politique irresponsable qui n'ose pas dire la vérité et ceux qui les ont élus parce qu'ils ne voulaient pas voir la réalité en face. Nous paierons tous le prix de cette irresponsabilité collective.

La France est malade de l'absence de son centre. On peut reprocher à François, Jean-Louis, Hervé, Pierre, Paul ou Jacques le déclin du centre. Ce déclin était pourtant inévitable avec un mode de scrutin qui renforce le fort et affaibli le faible. Si la Suisse avait ce même mode de scrutin, le Parlement là bas aussi y serait composé quasi exclusivement des rejets de la droite nationale et des illusions du parti socialiste. La Suisse est forte de son centre au pouvoir. Dans ce déclin le centre a prouvé la force de ses valeurs : seuls ceux qui ont des valeurs sont prêts à se battre et à perdre pour les défendre.

La France sombrera de cette classe politique aveugle et sourde aux enjeux du pays. Le Centre doit se reconstruire pour assurer la relève. Il le fera sur le terrain, par la révolte partagée des millions de Français qui ne se résolvent plus à voir le pays sombrer, dans chacune des 36 000 communes de France, dans chacun des plus de 4000 cantons, dans les 22 régions puis dans le pays dans son ensemble. Pour cela le Centre devra cesser de confondre pragmatisme et opportunisme. Le Centre devra affirmer ses propres choix et ses valeurs plutôt que de se contenter de jouer les abritres. Le Centre devra oser reprendre le projet européen pour offrir à notre continent la place qui doit être la sienne au cours des prochains siècles. Le Centre devra faire la preuve de son ouverture aux autres courants de pensée.

Le Centre devra être là lorsque le pays sombrera et que les Français auront besoin d'une alternative. Les Centristes devront apprendre à s'unir sur ce qui fonde leur identité commune (humanisme, Europe, pragmatisme) et laisser de côté ce qui les divise (choix par défaut lors des seconds tours).

09:26 | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

Bonsoir,

Antoine je te rejoins sur tes écris et je livre aux blogueurs un petit texte que j'ai relu récemment (anniversaire oblige).

"Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté générale ; celle-ci ne regarde qu'à l'intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, et n'est qu'une somme de volontés particulières : mais ôtez de ces mêmes volontés les plus et les moins qui s'entre-détruisent, reste pour somme des différences la volonté générale. Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les Citoyens n'avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération serait toujours bonne.
Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépends de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, et particulière par rapport à l'État ; on peut dire alors qu'il n'y a plus autant de votants que d'hommes, mais seulement autant que d'associations. Les différences deviennent moins nombreuses et donnent un résultat moins général. Enfin quand une de ces associations et si grande qu'elle l'emporte sur toutes les autres, vous n'avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n'y a plus de volonté générale, et l'avis qui l'emporte n'est qu'un avis particulier. Il importe donc pour avoir bien l'énoncé de la volonté générale qu'il n'y ait pas de société partielle dans l'état et que chaque Citoyen n'opine que d'après lui."

Bien entendu je cite Rousseau car qui de mieux pour argumenter ce que l'on pense comme :

- l'assemblée ne reflète plus la volonté générale,
- le député français de ces dernières décennies n'est-il pas un sous-citoyen en ce sens que son expression n'est pas libre car liée à son parti,
- le centre devra construire une grande association ... malgré les risques ci-dessus énoncés (paradoxe).
- il faut absolument, mais ça n'en prend pas le chemin, réformer notre système électoral.


Grégoire

Écrit par : Grégoire | dimanche, 22 juillet 2012

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