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samedi, 07 janvier 2012

C'est au moins de 40 ans de reconstruire le pays

Salut à toi jeune de France,

Cette lettre s'adresse à toi si tu as moins de 40 ans. Désolé de t'infliger ce courrier, mais j'ai petit coup de blues : je suis encore le plus jeune conseiller général de Haute-Savoie alors que je viens de passer l'âge moyen des Français. C'est à toi de prendre le relais maintenant : de t'impliquer et d'être à ton tour le porte parole de cette moitié de la France qui reste muette dans le débat publique et absente des bureaux de vote.

Etre jeune en France c'est dur, je sais : t'as du mal à trouver du boulot... et quand t'en trouve tu stresses pour le garder, ou pour y trouver un sens. Qu'en tu en as, t'as du mal à trouver un logement décent à un prix abordable. Quand tu en trouves un, tu as du mal à payer tes dettes et avoir encore de quoi vivre. Au milieu de tout ça tu dois construire ta vie de couple et élever tes enfants. Tu sais pas si un jour tu aura une retraite, mais tu sais que tu dois aujourd'hui payer celle de ceux qui ont mis la France à genoux et que demain tu devras rembourser les dettes publiques qu'ils ont accumulées. Alors la politique dans tout ça.. tu t'en fou un peu. Face à toutes ces difficultés, dès que tu allumes la télé tu vois que seuls les "fils de" ont voix au chapitre : les autres doivent s'humilier à Secret Story pour dire ce qu'ils ne pensent pas quand le petit fils de Simone Signoret daigne leur accorder la parole.

Mais comme beaucoup d'entre nous tu commences à comprendre qu'à force de ne pas s'occuper de politique, la politique s'occupe de plus en plus de toi : c'est la loi, et les règlements d'urbanisme qui permettent ou interdisent la construction de ton futur logement. C'est le débat budgétaire qui détermine si les générations actuelles vivent aux dépends des générations futures comme l'ont fait les papy-boomers pendant 30 ans. C'est la loi qui détermine comment se fera l'équilibre des retraites. Ce sont les lois qui aideront ou handicaperont les entrepreneurs à développer leurs affaires et à créer ton emploi de demain.

Nous n'avons connu ni la guerre, ni l'après guerre. Beaucoup d'entre nous croient encore qu'on peut tirer son épingle du jeu. Mais quand un pays s'effondre il emporte avec lui tous ses habitants. Ta santé, l'éducation de tes enfants, ta sécurité, ton pouvoir d'achat, ta mobilité, la qualité de ton logement : tout cela ne dépend que très peu de toi et beaucoup des décisions politiques du pays.

Il te revient de reconstruire le pays parce que c'est toi qui sera concerné le plus longtemps. L'avenir du pays c'est TON avenir. Etre élu ne peut plus être un passe temps ou un revenu complémentaire pour pré-retraité qui s'ennuie. Décider des l'avenir du pays par son vote ne doit plus être une exclusive des Français de 70 ans qui votent à 70% alors que ceux de 20 ans ne votent qu'à 20% ! Plutôt paradoxal de constater qu'aux dernières présidentielles ce sont les plus de 60 ans qui ont choisi "travailler plus pour gagner plus".. en fait c'était surtout "faire travailler plus pour nos retraites".

A toi de t'engager, de devenir conseiller municipal, maire, conseiller territorial, député, sénateur et ministre. A toi surtout de voter, de t'informer, de te faire ta propre opinion sur le pays et de l'échanger avec tes proches.

Tout est à reconstruire en France : son économie exportatice, ses valeurs morales et son éthique, ses institutions plus représentatives, son éducation, sa culture, sa justice et sa grandeur. Il y a du boulot pour tout le monde. Chacun peut y contribuer à sa mesure et à sa place. Par son travail, dans son quartier, dans sa famille, dans son association ou en s'engageant en politique.

Le plus difficile dans tout cela n'est certainement pas de reconstruire la France, quelques années y suffiront. Le plus difficile sera de pardonner à ceux qui l'ont mise à genou. Pardonner à ceux qui depuis 30 ans ont voté pour des candidats dépensiers quand on en avait pas les moyens. Pardonner aux parlementaires qui en votant des déficits ont fait vivre une génération aux dépens des suivantes. Pardonner à ceux qui prennent leur retraite et contribuent ainsi à ce que tu n'en ai pas. Pardonner à ceux qui refusent qu'on construise ton logement. Tu peux pardonner parce que si tu t'engages, leurs actes passés n'auront plus d'influence sur ton avenir. Tu peux pardonner parce que c'est beaucoup plus facile de pardonner cela que pour les résistants de pardonner aux collabos en 45 et aux Français de pardonner aux Allemands. Nous aurons besoin de tourner cette page d'une génération irresponsable.

Bien sûr tu peux continuer à compter sur toi, mais maintenant, place à toi !

08:52 Publié dans Jeunesse de France | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 06 janvier 2012

Le tabou de la droite française : Nicolas Sarkozy est politiquement inéligible !

L'affaire de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD de la Défense avait illustré à quel point la cour UMP était incapable d'allerter sur l'absurdité d'une telle décision. Le tabou actuel de l'inéligibilité de Nicolas Sarkozy est tout aussi incroyable : chaque semaine plus de 300 députés UMP dans leurs circonscriptions respectivent rencontre des Français qui ont pourtant voté pour Nicolas Sarkozy en 2007 et qui témoigne de leur profond rejet. Pour ma part, cela donnait il y a encore quelques mois "je ne voterai plus jamais pour Sarkozy, je préfère m'abstenir"... cela a évolué en "cette fois ci, je voterai pour n'importe qui d'autre". Evidemment je ne vous demande pas de me croire sur parole, mais vous engage à le vérifier par vous même par la multiplicité des enquêtes : aucun président de la République n'a été aussi impopulaire aussi tôt dans son mandat et aussi longtemps. Mais il ne s'agit pourtant même pas de cela : il s'agit plutôt des 300 réformes annoncées et des deux menées à bien en 5 ans (la demi-réforme des retraites, la demi-réforme des universités et la réforme territoriale). Il s'agit de la crise de la dette provoquée par les décisions de l'UMP en 2007 avant même la crise de 2008. Il s'agit du clientélisme des baisses d'impôts et des inégalités. Il s'agit de la séparation des pouvoirs à la base même des institutions républicaines : intervention sur le pouvoir judiciaire, mise à pied du pouvoir législatif, nomination à la tête des médias..etc..etc.. Il s'agit de la division des Français les uns contre les autres. Il s'agit de l'élimination des opposants. Du train de vie de l'Etat. Il s'agit de la communication érigée en seule mode de fonctionnement politique. Il s'agit des centaines de lois votées suite au moindre fait divers et sans influence sur la vie des gens. Il s'agit du "ne plus pouvoir travailler et gagner moins". Il s'agit des renoncements. Il s'agit de la haine des minorités érigées en dogme national. Il s'agit de la crise de l'Europe alors qu'on annonce un traité qui ne fera que redire les règles énoncées par le traité de Maastricht...et dont le rejet fut l'une des premières décisions du président élu en 2007.

Nicolas Sarkozy est inéligible. L'UMP se raccroche au miracle d'un génie en campagne. Mais l'illusion de la magie ne fonctionne plus depuis plusieurs années. L'UMP se raccroche au fait que l'avance de François Hollande dans les sondages de premier tour se réduit. Elle néglige le fait que le score de Nicolas Sarkozy est lui même en baisse et que les intentions de vote (encore peu significatives) pour le second tour restent durablement à un rapport 60/40 contre Sarkozy (et pas vraiment pour Hollande d'ailleurs).

Longtemps j'ai pensé qu'une centaine de députés UMP, dont la réélection en juin est compromise par une candidature de Sarkozy, exigerait que Juppé soit le candidat de la droite. Ils en ont pourtant la lucidité, mais pas le courage.

Les députés n'en ont pas le courage parce qu'ils sont pris dans un système. Les électeurs UMP sont en revanche libres. Au fur et à mesure que la date se rapproche le dilemne sera fort : voter Sarkozy et avoir le vide de Hollande et les contradictions du PS à la Présidence de la République, ou voter Bayrou et reconstruire la France ?

Mais au fait, lorsque la candidature Sarkozy s'effondrera comme une bulle spéculative, il ne restera plus rien de la candidature du PS devenue sans objet.

Ce qui sclérose le plus la vie politique française c'est la discipline partisane : les parlementaires en perdent tout sens critique. Seul le centre a dans ses statuts l'interdiction de la discipline de vote. En ligne avec l'esprit de la constitution française qui rend nul le mandat impératif, les statuts du parti auquel j'appartiens rappel que les élus sont toujours libre de leur vote... et libres de leur parole.

La vie politique doit dépasser le stérile face à face d'une moitié de la France contre l'autre. Le débat public doit s'enrichir des contributions diverses et variées de tous les courants de pensée : l'extrême gauche et l'extrême droite comme aiguillon et alerteurs, la gauche anticapitaliste, la droite nationale aussi. Mais surtout les contributions de tous les courants de pensée destinés à participer à la future majorité centrale : la sociale démocratie, le centre humaniste, européen, libéral et social, la droite modérée, les radicaux de droit et de gauche. Les majorités se formeront pour remettre la France debout.

12:29 | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |