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mercredi, 24 avril 2013
Densifier la ville ne suffit pas : encore faut-il pouvoir y vivre !
La croissance démographique ahurissante qui a lieu depuis 40 ans dans notre région a conduit à une consommation extrême des espaces naturels et agricoles. Comme me le disait justement un habitants de la commune, St Julien a raté sa transition de petit bourg à ville. La logique nous impose de densifier la ville : un terme barbare pour désigner l'importance de construire des logements dans les milieux déjà urbanisés.
La densification des villes est nécessaire pour permettre le développement des transports en commun à des cadences suffisantes pour les habitants. Elle est nécessaire pour réduire tous les coûts de réseau. Les coûts de réseau en France sont hallucinants : la distribution d'électricité par exemple coûte aussi cher que la production !?! Je vous laisse imaginer ce que coûte le mitage de l'urbanisatin sur les budgets publics en terme de réseaux de téléphonie, de haut débit, d'eau, d'assainissement, de voirie, de collecte des déchets, de distribution du courrier, de portage de repas à domicile, de soins à domicile...etc..etc... Le mitage du territoire en France est l'une des composantes importantes de l'inefficacité de la dépense publique.
Un peu partout, de part et d'autre de la frontière s'installe un mouvement d'opposition à la surdensification. Il faut l'entendre pour le dépasser. Il faut intégrer cette critique compréhensible pour améliorer la ville.
Pour autant, densifier les villes ne suffit pas ! Encore faut-il construire des villes dans lesquelles les habitants ont envie de vivre. Nous sommes encore loin du compte à ce jour. La villa individuelle fait pour l'instant plus rêver que l'appartement en milieu urbain. Pour renverser la donne, il faut concevoir des villes qui laisse des espaces de jeux pour les enfants, des espaces naturels au quotidien, des cheminements piétonniers, des avenues arborées. La ville à vivre devra prévoir des espaces publics de socialisation pour éviter de devenir un parc de cages à lapin. La ville à vivre devra veiller à prioriser les espaces et à les mutualiser lorsque c'est possible, particulièrement pour la voiture. La ville devra permettre le développement du commerce pour la rendre plus vivante et plus au service des habitants. Elle devra offrir les services publics et les fonctionnaités privées pour être attractive pour les habitants.
Nous ne réussirons le pari de la densification que si nous inventons rapidement cette ville à vivre : à la fois dense ET de qualité ! Il y a des exemples autour de nous, comme la commune de Carouge, l'une des plus dense du canton de Genève, qui préserve son patrimoine bâti, garde des espaces publics, renforce ses services culturels et son commerce de proximité. Il faudra réappliquer ces principes sur des villes plus modernes qui restent à construire.
17:40 | Commentaires (3) | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Réflexion intéressante à laquelle j'ai tendance à adhérer en grande partie (ma réserve étant principalement dans le fait que tu n'évoques à aucun moment un enjeu extrêmement important de nos villes modernes : réduire leur empreinte écologique à leur empreinte physique)
Je ne peux m'empêcher d'évoquer la série en cours de Naturopolis sur Arte, qui apporte un regard intéressant (quoi qu'utopique ?) à ce sujet :
Le premier épisode (sur 4 si j'ai bien compris) aborde la ville de New-York City.
http://videos.arte.tv/fr/videos/naturopolis--7455010.html
Écrit par : Sébastien Fanget | mercredi, 24 avril 2013
bonjour,
D'abord, il faudrait que vous apportiez des chiffres à vos allégations.cela me semble nécessaire car sinon nous sommes dans le flou le plus complet.
Les villes comme CAROUGE que vous citez ont des loyers extravagants
et des prix de vente, ahurissants, pour le citoyen moyen.
Regardez également dans votre ville de saint julien et demandez vous pourquoi les citadins aspirent en toute légitimité à se déplacer ailleurs pour un environnement plus calme, serein , moderne et spatieux , extra muros.
La segregation sociale par l' economie est ominprésente.
D'autre part les moyens financiers à mettre en place ainsi que l espace nécessaire pour la cité "idéale" à laquelle vous aspirez, sont aussi importants que le développement et le mitage des petits hameaux et communes adjacentes.
Les maires des communes périphériques construisent en tout premier lieu les immeubles et habitations, avant les réseaux de communication car ils veulent avant tout percevoir les taxes et impots locaux nécessaires.
Ensuite, l etat et les collectivités locales se débrouilleront bien pour satisfaire aux déplacements quotidiens des gens et aux diverses constructions inhérentes de réseaux dont la charge fiscale retombera , in fine, sur le frontalier bien sage, opulent et aux poches bien pleines de fourmis et écus sonnants .
Les pos, les cos, et autres plu dont les élus se gargarisent dans les assemblées de potiches ou l on vote le doigt sur la couture et ou le copinage est omniprésent,n'ont aucune finalité, car sinon , vous ne vous plaindriez point de cette situation ubuesque et fort couteuse, sans doute.
Sans coup férir, vous ne vaincrez et convaincrez qu' avec beaucoup plus de détermination et d'esprit citoyen collectif.
Tant que l on mettra la charrue avant les boeufs, le mitage a encore de beaux jours devant lui.
Écrit par : vuetaz | samedi, 27 avril 2013
@Sébastien Fanget :
L'enjeu des villes à vivre c'est précisément de réussir la densification. Il faut veiller à ne pas pousser la densification à l'excès car cela risque d'être un échec et de pousser au contraire les habitants loin des villes.
Amicalement,
@Vuetaz :
Je n'ai pas l'occasion de vous apporter des éléments plus chiffrés maintenant. J'espère le faire dans les prochains mois à l'occasion d'une prochaine note. Mais la densité de Carouge et son caractère humain me semblent assez visibles à l'oeil nu.
Vous avez raison sur les prix de l'immobilier, mais les prix ne sont pas fixés par commune mais bien par bassin d'emploi. C'est l'insuffisance de construction de logements dans l'ensemble de la région qui créé ce problème massif.
Pour le reste, je partage vos inquiétudes.
Cordialement,
Antoine Vielliard
Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | mardi, 30 avril 2013
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